Not Afraid

9

Nous descendons les marches le plus rapidement possible, si les soldats nous trouvent là, nous n'avons qu'une sortie, et c'est leur donner dos.

Arrivée en bas, je cherche le tunnel menant à la ville en attendant les autres. Je trouve une pancarte "Danger!!" devant chaque tunnel, c'est rassurant.

Le tunnel 08 est devant moi, il est sombre et je ne peux pas voir la fin. Devon, Thomas, Jesse et Cara arrivent derrière moi, je sens la main de Cara enlacer la mienne.
-Tout vas bien se passer.
Les autres se joignent à nous en une grosse accolade.
-Oui, tout vas bien se passer, on vas botter le cul du gouvernement et on libérera tout le monde, dit Thomas.

D'après le plan, le tunnel est de 2km. Il est plus prudent de commencer en marchant et finir en courant.

Cara me tient toujours la main, et je sens les regards de Jesse, je devrais peut-être lui parler, mais pas maintenant. Notre marche se fait de plus en plus rapide, jusqu'à courir. Je cours très vite, je met toute ma force dans cette course, toute ma haine, toute ma peur et toute ma fatigue, et ça me fait du bien.

Je commence à voir le bout du tunnel. Arrivée devant, il y'a une échelle. Nous sommes sous la ville, au dessus il y'a peut-être des gens qui pleurent, d'autres qui respirent pour la dernière fois, peut-être une mère qui dit au revoir à son enfant qui devient soldat, des gens qui vivent avec une peur quotidienne. C'est pour ça que nous devons en finir avec ce gouvernement, je ne vois en aucun cas pourquoi il serait meilleur. Ils interdisent aux gens de s'aimer sauf si c'est pour avoir des enfants, ils interdisent aux gens de rire, de sortir, de penser, de vivre.

Je monte l'échelle en premier. Je respire fort avant de soulever la trape. Je jette un oeil, il y'a une grande pièce vide. Je la soulève encore et en sors. 

  C'est une bibliothèque, vide et poussiéreuse. J'en fait le tour et trouve des escaliers. Quelqu'un doit habiter en haut.

  Cara monte, suivie de Thomas, Jesse et Devon.
  -T'as couru vite!, rigole Thomas un peu trop fort.
  Je met mon doigt sur mes lèvres pour leur dire de parler moins fort. Mais c'est trop tard, la porte s'ouvre et laisse entrer un homme doté d'un masque vénitien et d'une perruque.

  Nous nous cachons derrière les escaliers, je l'entend descendre. Il arrive devant nous, il s'apprête à me parler mais je lui pose mon arme sur la tempe. L'homme lève les mains en l'air.
  -Je ne vous veux aucun mal.
  -Comment on peut en être aussi sûrs?, demande Cara.
  -Je connais tes parents.
  L'homme masqué se tourne vers moi.
  -Raven? C'est ça?
  Je hoche la tête.
  -Venez à l'étage.
  Je le suis toujours l'arme sur sa tempe. Il regarde l'arme puis me regarde, je finis par la retirer.

  L'homme nous installe à une table, la décoration est moresque. Le plafond est fait de dessins tressés et des arcades remplacent les portes. C'est surprenant de voir une aussi belle décoration en ville.

  Toujours doté de son masque, il nous sert du thé. Je m'impatiente, il a dit qu'il connaissait mes parents. Notre hôte s'assoit en face de nous et commence à parler.
  -Tu as les yeux de ta mère.
  Il sourit.
  -Et tu as leur courage et leurs grands coeurs. J'étais très proche d'eux durant la révolution, ils se sont même cachés dans mon sous-sol. J'étais très triste d'apprendre leurs décès, et j'ai directement pensé à toi et à quoi tu allais devenir. Je t'ai cherché mais comme tu dois le savoir, je ne t'ai pas trouvé mais tu l'as fait.
  Il parle doucement et calmement.
  -Comment m'avez-vous reconnu?
  -Chérie, j'ai des caméras dans les tunnels, sinon je vivrais dans l'inconnu total. J'ai supposé que c'était toi, ton regard, ta force. C'est les mêmes que tes parents.
  -Et pour mon prénom?
  -Tes parents t'ont appelé Raven parce que c'est mon nom. Enfin celui de mon double féminin. Mon nom de naissance est David.

  David me parle de mes parents pendant plus d'une heure. C'était leur meilleur ami. Il paraît que ma mère avait l'occasion de devenir gouvernante, mais étant enceinte de moi, elle préféra prendre sa retraite et fonder une famille. Ils s'installèrent à la campagne et David ne les a jamais revus, seulement des appels au téléphone. Plusieurs fois, ils avaient planifié des rencontres mais ça ne s'est jamais fait. 

  Nous descendons tous au sous-sol.
  -C'est quoi votre plan?
  -En fait, commence Cara, on en avait un pour rentrer dans la ville, mais on a pas eu le temps d'en faire un pour le reste.
  David rigole puis sort une envelope de sa poche.
-C'est une invitation au bal d'automne de demain soir. Tout le monde y sera, même la gouvernante. Il faut profiter de l'occasion, et, je ne sais pas, peut-être la charmer? Elle ou l'un de ses conseillers, pour connaitre des informations ou avec beaucoup de chance nous conduire au Centre.

Je ne sais pas trop si c'est une bonne idée, je me tourne vers Cara, elle me prends la main et me chuchote.
-On doit y aller, c'est peut-être dangereux mais il le faut.
Je demande les avis de Thomas, Devon et Jesse, et ils sont d'accord. On va le faire, on va s'infiltrer au bal et recueillir le plus d'infos et surtout essayer de convaincre les hauts placés de nous conduire vers Le Centre.

David nous ramène des draps et des coussins. Il voudrait bien passer la nuit avec nous au sous-sol, mais il doit surveiller les alentours. Je pense personnellement que c'est plus à cause de la poussière qu'il y'a ici.

Jesse est adossé seul dans un coin, c'est le moment idéal pour lui parler et en finir de toute cette histoire. Je m'assois près de lui en tailleur.
-On doit parler.
-J'imagine, tu dois avoir pleins de choses à me dire.
Il montre Cara de la tête.
-Quand nous sommes 'sortis ensemble', je n'étais pas la même, ou du moins je ne me connaissais pas. Et ne croit pas que je ne t'aimais pas, j'étais vraiment triste de te quitter. Mais j'ai été de plus en plus attirée par Cara, au début je croyais que ce n'était seulement de l'amitié, mais j'ai finit par comprendre que je l'aimais, et surtout, qu'une femme pouvait aimer une autre femme et que c'était normal.
-Donc tu n'étais pas attirée par moi?
-Non! Je l'étais, et je pourrais encore l'être si il n'y avait pas Cara.
Jesse hoche la tête. Je n'arrive pas à connaitre, à travers ses yeux, ce qu'il ressent. Il s'allonge et me tourne le dos.
-Tu devrais aller dormir, on a une longue journée demain.
-Ok. Bonne nuit.
Il ne réponds pas.

Cara et moi posons un de nos drap sur le sol pour nous protéger de la poussière, et utilisons le second pour nous couvrir à deux, et allons dans la salle de bains pour avoir un peu d'intimité
  -Essaie de dormir et ne penses pas à ce qu'il va se passer demain.
  -Pour le moment, la seule chose à laquelle je pense c'est comment je vais pouvoir dormir avec cette poussière sous le nez.
  Cara fronce les sourcils.
  -T'as vécu dans les bois pendant 13 ans.
  -Justement, il n'y a pas de poussière dans la forêt.
 
  Cara m'embrasse plus intensément que la première fois, je met mes mains derrière sa nuque pour l'approcher de moi. Elle me soulève par la taille et me pose sur le lavabo. Elle commence à m'embrasser le menton, puis le cou et enfin la clavicule tout en me caressant la taille, puis remonte à mes lèvres.
  -On va s'arrêter là... pour aujourd'hui.
  Cara me lance un sourire complice et sort de la salle de bain.

  Les cellules de la peau se régénèrent toute les deux semaines, alors que celles du cerveau vieillissent avec nous, ça veut dire que ma peau oubliera les baisers et les caresses de Cara, mais mon cerveau s'en souviendra pour toujours.

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  Voilà le nouveaux chapitre, Raven et ses amis ont réussi à arriver en ville, vont-ils réussir la prochaine étape?

  On se retrouve Mercredi pour le prochain chapitre 😀

  <3