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Cara ne me dit pas où nous allons. Quand nous arrivons devant un immense arbre, à l'extérieur du camp, elle me montre le sommet de l'arbre du doigt.
-C'est là. Tu peux escalader l'arbre?
Avant même qu'elle n'est finit sa question, je m'agrippe à la première branche et puis la deuxième et commence à monter.
-Oh. Je prends ça pour un oui, donc.

Cara me suis, ses gestes sont gracieux, on dirait qu'elle vole et qu'elle ne fait aucun effort. Elle arrive à ma hauteur et me lance un regard joueur, sans qu'elle n'est rien encore dit, je la comprends. Elle veut faire une course. Je hoche la tête.

Nos gestes sont coordonnés, nous sommes à la même hauteur tout le long de la course. À la dernière minute, je fais la chose la plus dangereuse, je saute de toute ma hauteur de la branche où je suis, jusqu'au sol de la cabane. Je l'agrippe et monte dessus.
-Wow...
-Tu veux de l'aide, t'as l'air un peu à la ramasse.
Cara me fait un doigt d'honneur et me rejoins dans la cabane.

Cara et moi nous asseyons au bord de la cabane. La vue est impressionnante. Nous pouvons voir, de loin, les camps des soldats. D'ici, ils sont réduits à de petites lumières, qui peuvent ressembler à des étoiles. De loin tout parait plus beau.

-Si tu t'es endormi dans les bois tout à l'heure, c'est parce qu'on met une espèce de drogue pour endormir les ennemis. C'est pour ça que tu te sentais droguée à ton réveil.
Ça explique tout. Je me suis endormie sans même m'en rendre compte, et je ne les ai pas sentie m'emmener dans le camp, et c'est pour ça que tout était flou.
-Ok, me dit Cara, je t'ai dit quelque chose que tu ne savais pas. Maintenant dis moi quelque que je ne sais pas.
-Je vis seule depuis 13 ans.
-Depuis le coup d'état? Il est arrivé quoi à ta famille?
-Une chose à la fois. C'est à toi de me dire quelque chose que je ne sais pas.
Cara réfléchis. Soit elle a beaucoup de secrets, soit elle n'en pas beaucoup. Quand elle réfléchit, Cara se mord les lèvres. Quand elle voit que je la regarde elle rigole.
-Arrêtes de me regarder comme ça.
Elle me bouge la tête.
-Je te regardes comment?
-Comme tu le fais là, arrêtes!! Tu m'empêche de réfléchir!!
Cara rit de plus belles. Son rire est contagieux, je commence à rire aussi.

-Ok. Il n'y a pas beaucoup de gens qui le savent, mais George est mon père.
-George? L'homme qui m'a parlé tout à l'heure?
-Oui, celui que tu as agacé. D'ailleurs tu m'a fait rire tout à l'heure. Chaque fois qu'il te posait une question tu le remettais à sa place. C'était très courageux.
Cara me regarde. Ses yeux verts brillent. Nous restons comme ça un petit moment, et Cara finit par me poser la même question que tout à l'heure. Je prends un grande inspiration, je n'en ai jamais parlé à personne. Bon après qu'on en y pense je n'ai jamais parlé à personne en général.
-Ils ont été assassinés, par le nouveaux gouvernement. Ils avaient été d'une grande aide, il y'a longtemps, pendant la révolution. Et quand il y'a eu le coup d'état, ils ont tués tout ceux qui ont aidé pour la révolution. Dont mes parents...

  Cara passe sa main dans ses courts cheveux blonds.
  -Je suis désolé...
  -C'est rien, ça fait longtemps.
  -Je ne parle pas que de la mort de tes parents. Tu vis seule depuis toujours. Ces connards t'ont pris ta vie, notre vie. Et on reste là, les bras croisés à espérer qu'un miracle se produisent. On doit faire quelque chose.
  -Tu veux dire, se rebeller?
  -Oui. De là on peut voir l'un de leur camp.
   Cara me tend des jumelles.
  -Regardes, on voit tout. Et je suis presque sûre qu'ils ne peuvent pas nous voir.
  C'est vrai qu'on peut tout voir d'ici. Tous ces soldats, en uniforme gris. Je me suis toujours dîtes qu'ils étaient plus détendus une fois tranquille au camp, avec leurs familles et amis. Mais il n'y a rien de tout ça. Ils sont sérieux, ils patrouillent, comme des robots.
  -Tu devrais en parler à ton père, il pourrait nous aider à...
  -Mon père?! Jamais! Si il savait pour la cabane, il paniquerai.
  -Oh, d'accord.

   Nous redescendons et allons diner, en retard. Lorsque nous rentrons au réfectoire, tout le monde s'arrête de manger et me regarde, puis commence à chuchoter.
  -Ignores les. Ils ne te connaissent pas.

  Nous prenons des plateaux et allons nous assoir avec Devon et Thomas. Je ne mange pas beaucoup, j'ai pas très faim. J'ai l'habitude de manger un "repas" par jour, là ça fait deux vrais repas...

  J'apprends que Devon et Thomas travaillent comme mécanicien, en gros ils réparent toutes les machines et s'assurent qu'elles fonctionnent bien. Quant à Cara, c'est un soldat, comme ceux qui m'ont retrouvé. C'est l'une des seule femme soldat.

  Une voix retentit de je ne sais où, "Mademoiselle Raven est demandé chez Mr Davis, je répète, Mademoiselle Raven est demandé chez Mr Davis" Ce qui me vaut d'autres regards.

  Je me lève, Cara m'accompagne.
  -C'est mon père, me chuchote Cara.

  Nous rentrons dans un bureau pas très rangé, avec pleins de petites bricoles un peu partout. Georges, ou Mr Davis, est assis devant un bureau, il écrit quelque chose. Il ne nous entends pas rentrer.
  -Mr Davis?, dit Cara.
  Mr Davis sursaute et se retourne vers nous.
  -Désolé je ne vous ai pas vu rentrer. Asseyez-vous.

  Nous nous asseyons en face de lui. Il termine d'écrire quelque chose avant de se tourner vers moi.
  -Raven, je peux vous tutoyer?
Je hoche la tête.
  -Je pense que Cara t'a expliqué où nous sommes. Ici, c'est un camp de survie. Nous accueillons tout le monde, à une condition, nous devons tous contribuer à la survie du camp. Certains d'entre nous s'occupent des armes, d'autres des machines et d'autres des cuisines. J'ai réfléchi à ton cas et...
  Cara ne le laisse pas finir sa phrase.
  -Et tu devrais venir avec moi et les autres gardes!
  -Cara... Raven vient d'arriver, on ne vas pas la faire directement sortir...
  -Mais elle connait les bois mieux que personne. Elle y a vécu toute sa vie.
Cara et son père continus de débattre. Je n'arrive pas à en placer une, c'est question de moi, non? Finalement, Mr Davis me demande mon avis.
  -C'est à toi de choisir... Personnellement je suis pour que tu partes à l'extérieur tu seras d'une grande aide. Mais, tu voudrais peut-être te reposer avant?
Je réfléchis, et je pense que je m'ennuierais ici.
  -Mr Davis, je pense que je vais aller avec Cara. Ma place est là bas, j'y ai vécu toute ma vie, j'ai fait les bois de long en large.
  Cara est heureuse.
  -Comme tu veux. Tu ne sortiras pas tout de suite, demain tu te reposes puis nous allons voir tes capacités.
Je hoche la tête. Cara se porte volontaire pour m'entraîner.

  En sortant, Mr Davis m'arrête.
  -Raven, appelles moi George.
  Je lui souris.
  -D'accord, George.

  Je vais dans ma chambre, enlève mes vêtements. Quand je rentre dans ses draps, je me rappelle ma maison, ma famille. Je ferme les yeux, et revois ma chambre, et je sens le baiser de ma mère sur mon front avant de me coucher.

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  Deuxième chapitre! Pour tout vous dire, pour trouver un prénom à Raven, j'ai dû voir tout les prénoms "rares mais pas trop quand même" sur internet. Une auteure dévoué.

  <3

Not Afraid Où les histoires vivent. Découvrez maintenant