Double city, la ville du futur

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         A toi qui me lis,

     Je m'appelle Rémi, j'ai 24 ans et j'habite à Doublecity, la capitale de ce qui reste des États-Unis. Je dis de ce qui reste car il y a maintenant plus de 100 ans, la Terre a été ravagée par des dizaines de bombes nucléaires lancées à travers la planète par des mercenaires qui formaient une armée de plusieurs millions d'hommes. Seule une partie des États-Unis est restée viable et c'est là que j'habite.

      Aujourd'hui, à l'heure où j'écris, nous sommes le 27 aout 2743 et je me trouve actuellement dans les vestiges de Doublecity. Si vous voulez savoir ce qu'il s'est passé, il vaut mieux que vous lisiez ce qui va suivre et qui sera plus clair qu'une longue histoire racontée dans cette lettre. Alors bonne lecture, et bienvenue à Doublecity.

Nous sommes ici à Doublecity, au tout début de l'histoire de Rémi. C'est dans cette ville que tout a commencé. Mais avant de parler de l'avenir, parlons plutôt du présent.

« J'ai !» Cette exclamation était venue soudainement et il y avait une légère résonnance en ville. Nous nous trouvons actuellement sur un terrain de basket, enfin si l'on peut vraiment parler de terrain. Le terrain en question se limitait à un grand rectangle de bitume défoncé par endroits, avec un autre rectangle à l'intérieur délimité par des lignes blanches que l'on voyait à peine symbolisant le terrain. Les paniers n'étaient pas en meilleur état : poteaux rouillés, dépourvus de peinture, panneaux du panier auxquels il manquait des bouts et paniers sans filets. C'est sur ce terrain délabré que Rémi et plusieurs de ses amis jouaient quotidiennement au basket. Ils jouaient là pour le plaisir et parce qu'il n'y avait nulle part ailleurs en ville pour jouer. Mais arrêtons là les descriptions et venons-en au fait. Les joueurs se trouvaient là depuis très tôt ce matin. Ils avaient passé la journée là et la nuit arrivait lentement mais surement. C'était un cycle qui se répétait chaque week-end lorsque l'on ne travaillait pas. C'est alors que les joueurs commencèrent à partir un à un au fil de la soirée. Il était presque vingt heures, la nuit était tombée, et seuls deux irréductibles étaient encore sur le terrain éclairé par deux lampadaires dans le même état que le terrain. Ces irréductibles étaient Rémi et son meilleur ami, Léo. Rémi n'était pas très grand pour un homme, il mesurait environ un peu plus d'un mètre soixante-dix mais était assez musclé. Il avait des cheveux roux qui viraient au châtain, des yeux marrons, des traits toujours détendus et un sourire quasi-permanent. Et, malgré son jeune âge, il possédait une barbe déjà bien garnie. Les deux amis venaient de quitter le terrain et avaient rejoints la ville. C'était une ville très spéciale car il y avait des gratte-ciels partout avec des formes futuristes, des magasins petits à l'extérieur mais immenses à l'intérieur, des maisons plus belles que nos villas, des voitures garées en lévitation qui avançaient à un mètre au-dessus du sol. On voyait des éoliennes et des panneaux solaires partout, les façades des gratte-ciels changeaient de couleur en fonction du temps : bleu pour la pluie, vert pour le soleil, noir la nuit, orangé pour les tempêtes de sable...C'était une ville tout ce qu'il y a de plus moderne en 2742. Mais la particularité de cette ville était que le Conseil n'avait pas investi pour la construction de routes ou de trottoirs à cause des voitures volantes ; les rues de la ville étaient donc des chemins de terre, parfois boueux, bossueux, avec des nids-de-poule et toute sortes d'autres pièges. Les rues de la surface étaient impraticables. Mais le Conseil avait créé un réseau de routes, chemins, voies de métro en lévitation et autres passages...souterrains.


On y accédait par des plateformes qui avançaient et descendaient ou montaient grâce à un moteur électrique. C'est l'une de ces plateformes que nos deux amis empruntèrent. Une fois sur la plateforme, le sol s'ouvrit sous eux et la plateforme commence à descendre. Une fois à l'intérieur, ou plutôt sous terre, Rémi lança la conversation :

« -Alors Léo, pas trop fatigué ? lança-t-il à son acolyte.

-Non pas trop. Ce n'était pas une journée très éprouvante et je suis habitué à l'effort intense, lui répondit Léo qui était un homme de 24 ans, mesurant 1,85m, métisse, possédant une carrure impressionnante, le genre qui ne rigole pas.

-Evidemment, c'est sûr que vu dans quoi tu travailles tu dois être rarement fatigué.

-Peut-être, mais mon job ne fait pas tout.

-Ton job en fait beaucoup.

-Ouais c'est clair qu'il en fait beaucoup...Sinon tu reviens demain ?

-Non demain le magasin rouvre et il vaut mieux que je sois là pour aider Jeff sinon mon absence va bien l'énerver, il est un peu sur les nerfs en ce moment.

-Je vois, je vois. On remettra ça à une autre fois. »

Un lourd silence s'abattit alors sur le tunnel que nos deux amis parcouraient sur leur plateforme. Ils arrivèrent bientôt à une intersection à laquelle Rémi ordonna à la plateforme de prendre à gauche d'un geste du bras. Ils s'arrêtèrent une centaine de mètres plus loin et descendirent de la plateforme. Ils commencèrent à marcher droit sur le mur dont certains morceaux disparurent pour laisser une ouverture servant de porte d'entrée. Le mur se remit en place après leur passage. Ils montèrent un escalier en haut duquel Léo ouvrit une porte fermée par un code à six chiffres, donnant sur le hall d'entrée d'un immeuble. Le hall était d'une longueur d'environ trente mètres, au bout du hall se trouvait deux ascenseurs. Le hall était peint en blanc et le carrelage au sol était lui de couleur grise roche. Il y avait des appartements de chaque côté du hall, et l'éclairage à l'intérieur de ceux-ci était diffusée dans le hall par de large fenêtres au-dessus de chacune des entrées, cela permettait d'éclairer le hall en journée. La nuit, le hall était éclairé par des LED posées à même le mur qui illuminaient le hall d'une forte lumière blanche. Ces LED étaient alimentées par l'énergie solaire récupérée des panneaux qui stockaient cette énergie durant toute la journée.

Nos deux amis avancèrent vers les ascenseurs et en appelèrent un. Une fois à l'intérieur, Léo demanda à Rémi:

"-Est-ce que t'es libre demain soir?

-Oui je crois, pourquoi?

-J'ai des places pour la finale du tournoi national de basket. Pour l'instant j'y vais avec Walt et Bryan, on a juste besoin d'un quatrième et ça serait sympa que tu viennes.

-Ca me dit bien, on prendra l'air et ça fait longtemps qu'on est pas sortis comme ça, répondit Rémi.

-Génial, s'enthousiasma Léo. Rendez-vous au terrain demain vers 18h, oublie pas de prendre ton overboard.

-Super, à demain.

-A demain."

A ce moment là, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et Léo sortit.

Double cityWhere stories live. Discover now