Le changement est en marche...

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      Le lendemain, Rémi était introuvable, il ne s'était pas présenté au travail, il n'était pas allé au terrain, personne ne savait où il se trouvait. L'agent King a eu beau demander à la ville entière il ne trouva pas Rémi, il abandonna ses recherches en début d'après-midi en se disant qu'il les reprendrait le lendemain avec, il l'espérait, plus de succès. L'agent se rendit dans un café très populaire de la ville, c'était l'un des derniers du genre dans le pays, le genre où on était encore servi par des humains et dans lequel on se retrouvait après le travail en soirée pour regarder du basket, parier sur les matchs, débattre entre supporters, le genre d'endroits où on trouvait encore de vrais semblants de relations humaines, un endroit avec des gens qui discutaient, faisaient connaissance, c'était quelque chose de rare, qui disparaissait de plus en plus, mais c'était quelque chose dont on avait grandement besoin dans ce monde bien triste. Une fois arrivé, Arthur s'arrêta un instant devant la façade du bâtiment, rien que pour l'admirer. Le café se trouvait au rez-de-chaussée d'un haut gratte-ciel, il possédait une devanture d'un rouge bordeaux qui contrastait fortement avec les bâtiments tout autour, des tables se trouvaient à l'extérieur, et un détail étrange attirait l'œil au premier regard, un vieux lampadaire qui semblait venir d'un autre temps, qui se trouvait sur la gauche du café. Le café dégagait à lui seul une atmosphère particulière, très chaleureuse et qui donnait simplement envie d'y rentrer, c'est ce que Arthur fit. Une fois à l'intérieur, il alla s'installer au bar et commanda comme d'habitude, un café avec 2 sucres. Il se mit à regarder l'écran qui se trouvait au bout du comptoir, un match était en cours et visiblement les clients présents étaient supporters d'équipes rivales car les discussions étaient très animées. L'agent King observa chacun des groupes qui discutaient, il y avvit tous les âges, tous les milieux sociaux aussi, le seul point commun de tous ces gens semblait être leur passion pour le basket. Son attention fût retenue par un groupe de six qui semblaient plus calmes que les autres, et semblaient mieux s'y connaître aussi, et un membre du groupe retint son attention, la raison de cela était simple, il s'agissait de son suspect. L'agent alla se joindre au groupe et entama la conversation avec un de ses membres. Rémi le remarqua immédiatement mais ne bouga pas, il resta silencieux pendant un moment puis fût pris à part par Arthur: " Excusez-moi  de vous déranger mais j'aurais encore quelques questions à vous poser sur l'affaire du vol dans le magasin où vous travaillez.

-J'y répondrais volontiers mais pas dans un café avec autour autant de gens qui me croient honnête et me regarderaient d'une toute autre façon si ils savaient qu'on me soupconne de voler mon propre patron, ou c'est vous qu'ils regarderaient différement car ils penseraient immédiatement que vous commettez une grave erreur et vous seriez gentiment invités à quitter les lieux, je pencherais pour la deuxième solution et vous ?

-J'ai bien compris le message, nous ferons ça au poste ce soir à 18h, en attendant surveillez votre language, ça pourrait ne pas jouer en votre faveur et entamer votre liste d'infractions.

-Oui ne vous en faites pas, je ferais attention car je souhaite me sortir de cette affaire sans soucis. Et je étant innocent, je vais donc éviter d'être sanctionné sans raison. 

-J'aime mieux ça, je voulais  quand même vous demander une chose avant ce soir, est-ce que...?"

Il fût interrompu par le son de la télévision qui avait soudainement augmenté et avait pris tout le monde au dépourvu. Le Président du Conseil apparut à l'écran et prit la parole:

"Chers concitoyens et concitoyennes, vous savez comme moi qu'une tragédie a touché notre pays il y a quelques jours, un attentat  à la bombe au cours de la Finale du championnat de basketball. Cet attentat qui a causé la mort d'une centaine de personnes et en a blessé des dizaines d'autres est l'œuvre d'un groupe de mercenaires qui se cache dans les montagnes au delà de nos frontières. J'ai promis que cet acte serait réprimandé, et il le sera. J'annonce la remise en place du service militaire, service qui aura pour but de reformer une armée assez grande et forte pour aller faire disparaître ce groupe terroriste et ramener l'ordre dans notre pays. Tous les hommes entre 18 et 35 ans sont invités à se présenter au poste de police le plus proche pour s'inscrire sur les listes de l'armée, tous les membres des forces de l'ordre sont réquisitionnés jusqu'à nouvel ordre, toutes les personnes en mesure de fabriquer des armes sont invitées à se rendre dans un poste eux aussi, quel que soit leur âge. Nous mettrons tous les moyens necéssaires en place pour que vous vous sentiez à nouveau en sécurité et que la peur disparaisse définitivement. La Nation compte sur vous, ne l'oubliez pas!"

Un écran noir suivit la fin du discours et le silence se prolongea dans le café où tout le monde s'était arrêté en pleine mouvement, ceux qui s'apprêtaient à parler s'étaient tus, ceux qui s'apprêtaient à boiren avaient arrêté leur bras en pleine acsension, personne ne bougeait, le temps s'était arrêté et personne ne semblait vouloir le redémarrer. Finalement, certains hommes se levèrent de leurs chaises et sortirent, fuyaient-ils ou allaient-ils remplir leur devoir? Peu importait pour ceux qui restaient à l'intérieur, tout le monde aurait compris la fuite de certains, c'éait plus ceux qui allaient se rendre au poste que l'on ne comprendrait pas. Car ici, tout le monde avait une vie paisible, pas très normale du fait que la vie se passait à moitié sous terre, mais tout de même, c'était un grand bouleversement dans leur vie qui arrivait, et ils n'y étaient pas préparés. la plupart de ceux  qui étaient présents dans le café étaient trop âgés pour être appelés, ils étaient tranquille, mais les visages de ceux-là exprimaient une grande tristesse quand ils regardaient les autres, ceux qui avaient été appelés, ceux-là qui ne reviendraient peut-être jamais, et à la vue de cette perspective allaient quitter le pays et tenter de disparaître pour échapper à cette horreur qu'est la guerre. Tous ceux concernés finirent par se lever et sortirent en silence tour à tour, il ne restait à l'intérieur que les Rémi, l'Agent King et les autres:" Je suppose donc que l'interrogatoire de ce soir est annulé après ce petit imprévu, commenca Rémi.

-Vous êtes perspicace vous, effectivement il n'y aura pas d'interrogatoire ce soir, chacun va alle remplir son devoir et laisser le reste de côté pour se concentrer sur son nouvel objectif.

-Vous avez une idée de pourquoi il y aurait besoin d'une armée entière pour se débarasser d'un petit groupe de mercenaires?

-Je n'en ai aucune idée, c'est une bonne question que vous posez là, le Conseil doit avoir une autre idée derrière la tête."

Rémi sortit suite à cet échange et laissa l'Agent King dans ses pensées, il savait très bien ce que le Conseil envisageait mais il valait mieux ne pas le révéler. Si l'armée naissante l'apprenait, c'est l'avenir de la Nation entière qui serait menacé, mieux valait laisser les nouveaux soldats gérer ce qui leur était demandé, le reste se ferait naturellement, selon les ordres. Arthur finit sa tasse de café et sortit à son tour, une point de culpabilité au coeur, comme une rose fanée au fusil avant même d'arriver au front.

Double cityWhere stories live. Discover now