La rose au cœur des catacombes
Déploie sa corolle en carrare
Du fond de la nuit qui succombe
Aux assauts rusés du jour rare.
L'aurore aux longs doigts de curare
S'infiltrant jusqu'en mon palais
Vient brûler ma sombre cithare...
Dégoût de cendre en mon palais.
Dans mon pays, cimes et combes
Sous la pluie de sang du Tartare
Sont riches de milliers de tombes
Luisantes sous un feu barbare.
Un vent puissant, froid et hilare,
Tel un féerique balai,
Emporte au loin des bris de jarre...
Dégoût de cendre en mon palais.
En éclat de rubis, les trombes
De note et de sang de guitare
Vomissent au loin tant d'hécatombes
Que le poëte écoute et narre.
Le flot de mes morts vous effare ?
Il scintille et semble un balais
Au col de la nuit en simarre...
Dégoût de cendre en mon palais.
Princesse de l'amour cathare
La nuit marche d'un doux pas, lais
Que Marie de France déclare...
Dégoût de cendre en mon palais.