Together - Taehyung x Leeteuk

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– « Leeteuk, tu veux bien veiller sur les filles deux minutes ? On me demande à l'entrée. » m'interrompt Junhee alors que j'étais complètement absorbé par mon livre. Je me contente d'hocher la tête avant de m'avancer un peu plus des jumelles pour mieux pouvoir les surveiller.

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours étais en manque d'une famille. C'est une sensation de solitude que je ne saurai concrètement décrire mis à part le fait que ce sentiment est bien plus affligeant qu'on ne puisse l'imaginer. Parce que c'est douloureux. En permanence. C'est le genre de douleur immonde qui vous fait constamment douter d'un bonheur possible... Je suis arrivé ici lorsque j'avais cinq ans. Mes deux parents sont mort dans un accident de voiture quelques mois après ma naissance. N'ayant aucun parent proche, aucune tuteur, les services sociaux m'ont d'abord trouvé une famille d'accueil. Je n'ai pas beaucoup de souvenir de cette période-là, je sais simplement qu'à mes cinq ans, la famille qui m'accueillait ne pouvait plus m'héberger. Alors, n'ayant aucun autre endroit où aller, c'est ici que l'on m'a emmené il y a maintenant neuf ans. Ce n'était censé être que provisoire mais j'y suis finalement resté dans le but de pouvoir y être adopté. J'ai donc été élevé par Junhee et Sœur Minha, deux femmes aux grands cœurs qui ne vivent que pour le bonheur des enfants comme moi. Elles nous éduquent, nous consolent, nous font rire mais surtout elles nous aiment. Malgré l'optimisme dont elles ont toujours fais preuve, je n'ai jamais réussi à combler ce traumatisme existentiel. Toute mon enfance, je me suis demandé qui j'étais, d'où je venais, qui j'étais censé aimer et chérir. Je n'ai jamais vraiment été seul car beaucoup d'enfant ont comme moi passé énormément de temps ici mais la majorité d'entre eux, notamment lorsqu'ils arrivent aussi jeune que je l'étais à l'époque, finissent par trouver une nouvelle famille, de nouveaux parents et s'en vont vivre une vie des plus banale qui, je l'espère, les fera oublier l'abandon qu'ils ont connu. Moi, j'ai grandis ici mais a aucun moment je n'ai réellement espéré pouvoir être adopté. C'était comme si j'enviais trop les autres enfants et leurs parents pour que cela ne m'arrive réellement un jour, comme si j'avais déjà conscience de la déception que je connaîtrais pour le reste de ma vie. J'ai finis par accepter mon sort quand je suis entré dans l'adolescence. Alors je me suis investi auprès de Junhee et Sœur Minha en attendant la majorité. Avoir de nouveaux frères et de nouvelles sœurs ne me faisait pas oublier le vide immense que je n'arrivais pas à combler mais leurs présences soulageaient en partie ma souffrance.

Je n'ai jamais réussi à effacer cette perte mais rencontrer de nouveaux enfants, écouter et apprendre de leur passé, de leur histoire, me faisait parfois prendre conscience que je n'étais pas le plus à plaindre. Contrairement à moi, beaucoup d'enfant ont été abandonné par volonté. Mes parents à moi ne m'auraient sûrement jamais laissé là comme si je n'étais qu'un animal dont on ne veut plus s'ils n'étaient pas décédés. C'est pourtant ce qui est arrivé à presque tous mes autres frères et sœurs ici... Au fur et à mesure que je grandissais, ma haine se développait. Je n'étais plus à maudire le karma, le destin ou même le bon Dieu pour ce qu'on m'avait volé sans que je ne demande rien. Non. J'étais bien trop préoccupé à rager sur ces soit-disant parents qui étaient assez pitoyables, assez lâches pour abandonner leurs enfants sans aucun remord, aucun scrupule. Alors je me suis promis de tout faire pour que ces enfants ne souffrent pas autant que moi. J'ai traité ces enfants cédés comme s'ils étaient ma famille. Je leur ai donné tout mon amour, tout mon temps, toute mon énergie. Avec Yeri et Seulgi, qui ont toutes les deux seulement un an de moins que moi, nous sommes devenu les grand-frères et grande-sœurs des autres orphelins. On veille sur eux, on les lave, les habille, les éduque. Bien heureusement, certains nous quittent en route mais ce n'est jamais à contre-cœur. Ici chaque enfant rêve d'être aimé par un père et une mère, même si certain garde ce désir parfois impossible au plus profond d'eux-même. Nous sommes un peu plus d'une trentaine à vivre ici. C'est l'un des plus grands orphelinat de la région mais seul les enfants de plus de quatre ans sont gardés, les plus jeunes sont envoyés à Séoul pour avoir plus de chance d'être adopté.

Recueil OS |yaoi|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant