5

17 6 0
                                    

Les larmes me remontent aux yeux, rien que d'y penser.
Je dois être forte.
Et a quoi bon ?
Je n'ai jamais été forte.
Et il est trop tard pour l'être.
J'ai vécu si peu de malheur.
En tout cas comparé aux autres.
J'ai mes deux parents
Encore mariés
Je les aiment
Ils m'aiment.
Mes grands parents sont les meilleurs.
Mes oncles et mes tantes me gâtent de cadeaux.
Je n'ai pas de frère
ni de sœur
mais j'ai cousins adorables.
Ma famille n'est pas pauvre.
J'habite dans le sud de la France
Au soleil.

Et je me plains car je n'arrive pas à m'intégrer dans ma classe ?
Et je pleures uniquement pour ça ?
Alors que des tas d'enfants africains ne mangent pas a leur faim.
Alors que des petits indiens travaillent dès leurs cinq ans.
Alors que des milliards de personnes ont la force de vivre malgré leur malheurs.
Je dois être reconnaissante du bonheur que j'ai.
Mais je n'arrive pas a l'être.
Je suis faible.
Et penser ça me fais du mal.
Pensais cela me rabaisse.
Je suis prétentieuse
Et hypocrite.
Je ne pense qu'à moi.
Je ne devrai pas.

Alors je sèche mes larmes.

Quand l'année suivante je suis revenue au collège
Apres la rentée
j'étais rassurée.
Les autres s'étaient lassés de la rumeur.
Marco avait quitté Léa quelques jours plus tôt.
La pauvre était en pleurs.
Mais elle s'était remise en couple avec Alexandre quelques semaines après.
Un autre garçon très semblable a Marco.

J'étais entrée en 3eme avec un objectif en tête :
M'intégrer.
Quand on veut, on peut.
Ne cessait de répéter la professeur de math.
J'y avais cru.
J'y avais espérer.
Mais comment avoir ce que l'on veux si cela n'est pas de notre sort ?
Mes camarades n'avaient toujours pas voulu de moi.

DifférenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant