Il est d'une bête qu'on ne peut échapper,
Une ombre sinistre qui hante vos pensées,
Elle guette patiemment, silencieusement,
Elle attend.Puis vient l'heure, l'évènement qu'elle rêvait
Et alors le démon tout heureux apparaît.Il vous enlace, il grandit et serre toujours plus fort
Il vous envahit, il attrape et enfonce ses griffes en votre crâne.
Son souffle se répand et embrume l'espace devenu sombre et vide et effrayant
Et vous voulez lutter, en vain, vous êtes scellé.Puis avec une croissante ardeur
Il troue vos poumons, broie votre esprit, vous lacère le coeur.
L'air vient à manquer, votre corps torturé devient lourd mais ne tombe pas
Le bourreau veut encore s'amuser.Vous cherchez une échappatoire
Quelque chose, quoi que ce soit
Mais tout ce que vos doigts touchent
Rappe, mord, cisaille et casse.Vos bras deviennent pesants, votre dos se courbe, vos jambes perdent toute énergie.
Vos pensées se troublent, s'emmêlent sans fin.
L'aiguille du temps s'emballe, s'arrête, puis reprend sa course folle
Et les battements de votre pauvre coeur se heurtent à son pendule infernal.Vous essayez alors, dans un élan de folie,
D'ignorer la bête, qui peu à peu disparaît.
Pensant être délivré, vous tentez de vous relever
Mais vous reconstruire est impossible, vos pièces sont perdues.L'horloge s'est tue.
Vous cherchez à la réparer,
Mais vous vous égarez sans cesse,
Ne sachant où aller.Puis d'un coup, tel un flash, une révélation soudaine,
Un éclair fatal qui vous ramène à la réalité
Replace au grand jour l'objet de votre terreur
Et le monstre vengeur reprend son terrible office.Vous voulez vous enfuir, mais la bête vous enchaîne plus furieusement.
Vous voulez hurler de tout votre être, mais le monstre aspire jusqu'à votre plus faible murmure.
Vous voulez pleurer toute la détresse de votre âme, mais le démon assèche chacune de vos larmes.
Vous voulez arrêter le temps, le figer, l'anéantir, mourir, mais l'ombre de malheurVous aime.