Chapitre 3 : Passion

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Sans dire un mot, je lui indiquai de me suivre et nous arrivâmes rapidement dans ma chambre. Là, un silence de plomb s'installa dans la pièce. L'atmosphère sombre et lugubre de la nuit me faisait ressentir un profond sentiment de tristesse. Pourtant, j'avais intérieurement désiré ce qui était en train de se passer depuis des jours. Le regard fuyant et les joues empourprées, je n'étais évidemment pas en mesure de briser ce silence glacial. Quelques minutes passèrent, et il décida enfin de prononcer les paroles qui ne semblaient pas sortir de sa gorge :

"Antoine, je ne t'ai pas tout dit ce jour-là. Je suis parti car je... j'étais très surpris de ce que tu m'avais révélé..., dit-il tout bas comme si quelqu'un nous épiait.

Je demeurai silencieux, j'avais beaucoup trop souffert ces derniers jours et je sentis le besoin de me préserver. Il continua donc :

- Je ne peux pas te le cacher plus longtemps. J'ai moi aussi développé des sentiments pour toi. La première fois que je t'ai vu, dans cette adorable chemise à pois, une flamme s'est emparée de mon cœur. Je ne sais pourquoi, ni comment, mais nos destins étaient à présent liés. Puis, tu t'es retourné vers moi. Tu m'as fixé longuement, de tes beaux yeux azur, et j'ai vu un doux sourire se dessiner sur ton visage. Cette journée, je ne l'oublierai jamais... , déclama-t-il d'un ton ému.

Une larme coula sur ma joue vermeille. Je tentai de la cacher mais il l'avait remarqué. Avec une délicatesse extraordinaire, il se saisit de mon menton pour le relever vers son visage. Ses prunelles émeraudes brillaient dans l'obscurité de la chambre, et elles captivaient les miennes. Le cœur battant à toute allure, je réussis à articuler quelques mots :

- Euh... je... je... me souviens aussi de cette journée. Quand j'ai croisé ton regard, j'ai pensé : mais qu'est ce qu'il... il regarde ce beau brun ; pas moi quand même. Il aime sûrement les filles, et les belles, dignes de lui. Mais comment pourrait-il s'intéresser à un quidam comme moi. Et puis j'ai distingué cette lueur dans tes yeux qui me perça le cœur. C'était bien moi que tu regardais, que tu dévorais des yeux même. Et puis tu es venu me parler et on est devenu amis...

Nos visages se rapprochaient de plus en plus. Si bien que je parvenais à sentir sa chaleur sur le bout de mon nez qui, à son tour, s'empourpra.

- J'ai bien réfléchi Antoine, et je veux être bien plus que ton ami, me déclara-t-il d'un ton déterminé.

Dans une fougue délicate mais puissante, il s'empara de ma joue toujours brûlante de désir, et déposa ses lèvres onctueuses sur les miennes. De même, je m'empressai de passer mes bras autour de son cou et fis durer ce baiser. Je sentis sa langue s'insinuer dans ma bouche. La proximité de nos deux corps augmentait de manière exponentielle l'exaltation de nos sens si bien que nous en étions enivrés. Cependant, je ne voulais pas aller trop vite et passer cette étape-là maintenant. Ce n'est donc pas sans peine que je lui murmurai à l'oreille :

- Je... j'adore ce que tu me fais là mais... je ne veux pas brûler les étapes. Tu comprends ?

- Oui, oui, ne t'inquiète pas..., dit-il fébrilement.

Malgré cet arrêt quelque peu brutal que j'avais formulé, il n'abandonna pas son étreinte. Nous nous allongeâmes sur le lit double, ma tête posée sur ses vigoureux pectoraux. Son bras gauche enveloppait mon cou et mes épaules tendrement tandis que je caressais ses cheveux soyeux et sa joue par la même occasion. Ce moment était d'une féerie qui me paraissait irréelle. Tout était parfait, comme je le voulais. Des papillons me traversaient le ventre et des étoiles constellaient le ciel de mes iris. Sentant que mes paupières m'attiraient dans le monde des rêves, j'allai blottir ma main gauche contre la sienne. Finalement, je tombai dans les bras de Morphée.

Tandis que la lumière rosée du soleil levant pénétrait dans la chambre, je me réveillais doucement du chimérique songe que je venais de vivre. J'eus, l'espace d'un instant, peur que tout cela faisait partie de ce songe; mais il n'en était rien. Matthieu était étendu à mes côtés. Il dormait encore, laissant échapper à chaque respiration un léger ronflement. Je me levai du lit précautionneusement et à la pointe des pieds je me dirigeai vers mon armoire afin d'enfiler de nouveaux vêtements. Un jean bleu marine, la fameuse chemise à pois et un boxer noir feraient l'affaire. Je revêtais ma chemise quand soudain la porte s'ouvra et laissa paraître une chaussure à talons brune dans la chambre. Quelque peu angoissé, je me retournai vers la porte et quelle ne fut pas ma surprise en y percevant ma mère, déjà rentrée de son voyage d'affaires.

- Mais...hum... maman qu'est-ce-que tu fais là ? Tu ne devais pas rester à Paris jusqu'à mardi ?, bégayai-je, décontenancé.

- Si mais il y a eu un conflit entre mon patron et le conférencier donc les réunions de lundi et mardi ont été annulées. Par contre, je pense que tu me dois quelques explications jeune homme..., répliqua-t-elle.


Comment la mère d'Antoine va-t-elle réagir à ce que son fils va devoir lui avouer ? Et surtout comment la romance naissante entre les deux jeunes hommes va-t-elle évoluer ?

Rendez-vous au chapitre 4 pour découvrir la suite ! 

V.R.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 01, 2022 ⏰

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