Préambule.
En ce jour de Novembre, la pluie martelait l'asphalte. Une rose rouge se trouvait entre les doigts de Norah. Elle était belle, d'un rouge pourpre rappelant celui du sang. Ce liquide qui s'injecte dans le cœur pour le faire battre et lui donner la vie. Celui qui coule au travers d'une plaie profonde. Une goutte de sang se posa délicatement sur le bout de ses doigts. Elle la serrait si fort que les épines entraient dans sa chair. Elle la serrait si fort comme pour enlever toute la détresse de son âme.
Les gouttes de pluie redoublèrent d'intensité, créant une mélodie que seule la tristesse pouvait entendre. Norah balança sa tête en arrière, la pluie se mélangeant aux larmes salées qui perlaient sur ses joues rosies par le froid. Elle s'avança d'un pas, puis d'un autre. Petit à petit, elle se rapprochait. Dans quelques instants, la vérité allait lui transpercer le cœur telle une lame couverte de poison. Ce liquide cruel et sournois s'intensifiait à chaque pas, crispant de douleur chaque battement de vie. Le corps ne répondait plus, ses pensées se retrouvaient perdues dans les abysses de l'inconscience.
Puis elle le vit.
Et d'un coup, son monde s'envola. Elle tomba, et tomba encore, dans une chute vertigineuse. Rien, ni personne ne pouvait l'arrêter. Elle essayait vainement de s'agripper aux illusions qui tournoyaient autour d'elle, de supplier sa conscience de se réveiller, de crier à ses rêves de recommencer mais rien ni personne, en cet instant présent, ne pouvait l'aider.
Elle soupira profondément, ferma les yeux, poussa un gémissement et, submergée par cette vague d'émotion, tomba à genoux. De légers spasmes parcouraient tout son corps. Son coeur se déchirait en une multitude de morceaux, créant d'invisibles cicatrices qui resteront les témoins de cet effondrement.
Elle l'appelait mais sa voix se terrait au fin fond de sa gorge. Alors dans un geste de désespoir ultime, d'abandon total, elle jeta cette rose rouge, elle jeta son sang, sa vie, sa tristesse dans ce trou béant qui laissait entrevoir le cercueil où reposait son père.C'était un triste jour de Novembre, et les murmures de la pluie résonnaient sur les marbres du cimetière.
VOUS LISEZ
Un bouquet de Novembre [non fini]
Ficción GeneralLes souvenirs sont les doux baisers du passé. Ils s'entassent petit à petit dans cette vieille boite en ferraille qu'on a entreposé au fond du placard. Et lorsque notre esprit joue à cache-cache avec eux, il suffit d'une chanson, d'un lieu, d'une pe...