Cette fois, j'ai trop bu. Beaucoup trop bu. Normalement, quand je finis comme ça, Aglaë est là pour me ramener chez elle, que mes parents ne m'engueulent pas. Mais cette fois ce n'est pas elle. J'ai la tête qui tourne et mon regard est brouillé mais je sais bien que ce n'est pas mon amie. Déjà parce que cette personne arrive à me porter mais aussi par ce parfum...si différent. Je sens que l'on me porte et me repose quelques minutes plus tard contre, ce qui semble être un capot de voiture. Ma tête tourne vraiment beaucoup et après avoir été trimbalé jusqu'à cette voiture, mon estomac crie "attention ça ne passe pas ! Ça ne passe pas !". Et effectivement ça n'est pas passé parce que deux secondes plus tard, je pivote sur le côté et vomi tout ce qu'il m'est possible de rejeter. J'entends râler derrière moi et je sens le vent passer quand la personne va voir les dégâts sur le côté de sa voiture.
Et bien on dirait qu'il a abandonné la voiture. Oui "il", j'en ai conclu que c'était un gars au finale. Après avoir vérifié sa voiture, il a fouillé mes poches, m'a soulevé et m'a mis sur son dos. Nous marchons donc depuis, à peu près 20 minutes, dans la rue, accompagné du silence le plus long au monde. Ce silence permet à mon cerveau de tout remettre en ordre mais c'est gênant. En plus ce parfum m'intrigue toujours. Il n'est pas agaçant, au contraire, il est doux et bizarrement relaxant. Ça me donne envie de fermer les yeux, ce que je fais quelques secondes, avant d'être secoué lorsqu'il me remonte plus sur son dos.
- Hey t'endors pas. Si tu tombes, cette fois je te laisse sur la route. Cette voix m'est familière mais je ne saurai dire d'où. Ça me perturbe mais je ne peux pas demander plus d'effort à mon cerveau : il est déjà occupé à rester éveillé.
- Mmmmh...T'es gentil avec moi, toi... Ces mots sortent difficilement, sont un peu ironique mais d'un côté sont sincère.
- Ah ça, même moi j'en suis surpris... Il murmure ces mots mais j'arrive à les percevoir et fronce les sourcils.
- Hein ? Pourquoi ? J'hoquette et me redresse en observant le cou de mon « sauveur ».
- ...Je...Je ne t'aime pas. Tu es juste cruel Cyrus. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais ça me touche. C'est comme si je mettais pris un gros coup de poing dans la gueule. Mais qui est-ce ?
Je reste silencieux face au choc. Peut-être que l'alcool joue beaucoup, mais je me sens comme humilié juste par cette phrase. Je repose la tête sur son épaule avec une moue honteuse et observe de nouveau le cou de cette personne. Je remarque sur cette peau lisse, trois grains de beauté formant une sorte de triangle derrière l'oreille. Sans y réfléchir, mon doigt se dirige vers ces derniers et trace ce fameux triangle. J'ai dû le surprendre car il me lâche d'un coup et me laisse m'effondrer par terre.
- Oh tu fais quoi là ?
- Aïe mais attention ... Je lâche un rire en me redressant puis grimace quand je m'appuie sur ma main. Lorsque je regarde cette dernière, je remarque, surpris, qu'elle est en sang et qu'une plaie la traverse horizontalement. J'entends soupirer et il me tire la main pour la regarder. Il déchire un morceau de sa manche et l'entoure autour de ma blessure pour qu'elle ne s'infecte pas. Je le regarde pendant tout ce temps sans arriver à distinguer qui ça pourrait être. Ensuite il me reprendre sur son dos agacé ce qui me fait sourire, satisfait. Merci.
- C'est dans tes gènes d'être aussi horripilant tout le temps ? Il contracte la mâchoire et continue à marcher en plein milieu de la rue.
-Tout le temps ? Nooon ! C'est toi qui es sur la défensive.
- ...Obligé avec toi, en même temps. Le silence réapparaît entre nous et la gêne l'accompagne.
Sa phrase résonne dans ma tête depuis déjà 10 minutes : " Tu es juste cruel Cyrus". Pourquoi reste-t-elle dans ma tête ? Elle me donne encore plus mal au crâne mais contrairement à l'alcool, elle ne semble pas se dissoudre. Je secoue la tête dynamiquement pour ne pas m'endormir et regarde la rue reconnaissant la mienne. Lui, râle légèrement sous mon poids ce que je peux comprendre ; ça doit faire 30 minutes qu'il me balade sur son dos. Pour l'aider, j'essaye me tenir droit sans réel succès. Nous arrivons enfin devant chez moi et le garçon regarde la maison, essoufflé avant de me poser sur les marches. J'hoquette une nouvelle fois et me frotte les yeux éblouit par la lumière du lampadaire en face de la maison. Je vois la silhouette du garçon regarder en l'air les fenêtres de ma maison avant de soupirer, une nouvelle fois.
- Tu as tes clés ?
J'hoche la tête positivement sans bouger et un sourire idiot apparaît sur mon visage. Le voir agacé me fais rire même si je n'arrive pas encore à déterminer qui est cette personne.
Effectivement, mon sourire l'agace et il soupire avant de revenir fouiller dans mes poches. Ces secousses me font mal à la tête et je le pousse pour que ça s'arrête. Il recule se cognant à la poubelle qui fait un bruit de métal résonnant dans toute la rue. Mon crâne aussi est touché par le bruit, je fronce les sourcils en essayant de clamer le résonnement. Lorsque mes yeux s'ouvrent à nouveau, Je le vois se tenir les côtes en râlant, ce qui devient une habitude chez ce gars.
- Punaise fais attention ! Je me suis p...
Il s'arrête net en voyant la lumière de la maison s'allumer d'un coup. Je peux entendre sa respiration s'accéléré. Il panique en entendant mon père gueuler comme un poissonnier. Quand la porte de l'entrée s'ouvre, Le garçon décampe le plus vite possible sans finir sa phrase. Je le regarde partir, dans les vapes et voudrais pouvoir courir comme ça en sachant ce qui m'attend maintenant. J'en suis presque à lui en vouloir de me laisser dans cette situation mais j'aurais surement fait pas même chose.
Je sors de ma rêverie quelques secondes plus tard, quand mon père me relevé par le col extrêmement énervé et me ramène par la peau des fesses dans la demeure familiale. Il me fout sur le canapé devant ma mère et lui-même et fronce les sourcils en faisant les cents pas pendant que ma mère me fixe, bras croisés sur le fauteuil dans face.
- COMMENT PEUT IL REVENIR DANS UN ETAT PAREIL ! CET ENFANT EST IRRESPONSABLE ! * Hurle mon père. *
Ma mère le regarde fronçant à son tour les sourcils.
- David doucement tu vas réveiller tout le quartier !
- Et alors ?! C'est un bon à rien ton fils ! Regarde-le un peu !
Ma mère semble peinée.
- Ne sois pas trop dur.
- Trop dur ? Mais regarde par toi même ! Le jour où il arrivera à faire quelque chose de ses dix doigts, là ces mots seront trop durs !
Mon cerveau cogne de chaque côté de ma tête et l'alcool à l'air de vouloir ressortir de mon gosier encore une fois. La seule chose que je pourrais lui répondre est de vomir sur le tapis du salon.
- ...On m'a ramené en bon état...c'est le principale non ? Ma voix est calme et presque muette face à la colère de mon père me glace le sang.
Mon père me regarde avec des yeux de furie.
- Un bon état ? tu rigoles ? Tu étais à moitié mort sous notre porche Cyrus ! Il faillit me frapper quand ma mère lui attrape le bras et lui fait un regard sévère.
- David ! Elle soupire et me regarde. Aller laisse le décuver dans sa chambre on ne peut pas parler avec lui dans cette circonstance...
Mon père soupire et me regarde avant de m'aider à aller dans ma chambre. Ma mère me lave ma main en sang et y mets un bandage, jetant donc le tissu que le mec avait mis plus tôt. Elle me donne un verre d'eau et me met dans mon lit comme le ferais une maman tendre. Mon père sortit en râlant, retournant se coucher avec ma mère. Mes parents ne sont pas méchants. Ils sont même adorables enfin surtout avec ma sœur. Elle est légèrement plus jeune que moi et un peu agaçantes mais comme toute petite sœur qui se respecte.
Ma tête tape encore et ma bouche est pâteuse mais j'arrive à m'endormir facilement grâce à l'odeur de ce parfum qui persiste dans mes narines.
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Blizzard
RomanceAprès les vacances, les lycéens de Grynberg reviennent en ville avec leurs problèmes d'ailleurs. Quand Aglaë et Nevan, un garçon plus qu'agaçant, deviennent demi-frère et que le garçon refuse d'être dans cette familles recomposés, la jeune fille ess...