Hazel

Chapitre 3 : Un nouveau départ

La sonnerie entêtante de mon réveil me fit sursauter. Voilà longtemps que je n'avais pas entendu ce bruit répétitif et agassant. Le soleil filtrait déjà à travers le volet fermé de ma fenêtre et mon rideau fin blanc.

Je savais que j'étais seule parmi l'immensité de la maisonnée. Mon père était parti la nuit dernière pour les Etats-Unis afin de défendre un milliardaire. Mais ce n'était pas la première fois que j'étais seule, j'avais appris à vivre avec le silence et la femme de ménage qui se nommait Emeline.

Je me redressais sur mon lit et entrepris d'attacher mes cheveux afin de ne pas les avoir dans les yeux en descendant les escaliers. Je posais mes pieds sur le parquet en bois clair et me levais. Je croisais alors mon reflet dans l'immense miroir qui me faisait face, un miroir que m'avait offert ma mère avant sa mort.

Je me mis à m'observer. Mes cheveux cuivrés et ondulés étaient soigneusement attachés par un élastique. Mes yeux étaient d'un bleu magnifique océanique et étaient soulignés par des sourcils fins. J'avais les lèvres légèrement pulpeuses et un nez fin. Je m'autorisais un maigre sourire qui dévoila une seule fossette du côté de la joue gauche. Ma mère me disait souvent que j'étais belle mais je n'en étais pas persuadée, après tout, nous sommes tous beau dans ce monde mais d'une manière qui nous est propre.

Je ne pouvais dire que j'étais grande, je faisais juste un mètre soixante-neuf et avais des formes où il en fallait.

Je détachais mon regard de mon reflet et sortit de la pièce ombragée.

Alors que je quittais ma chambre, une silhouette qui m'était devenu familière depuis maintenant deux mois, apparut dans mon champ de vision. Emeline, notre femme de ménage, affichait un air réjoui face à mon éveil et s'empressa de me dire :

-Votre petit déjeuner est prêt, Mademoiselle.

-Oh je t'en prie, Emeline. Tu sais que je n'aime pas quand tu me vouvoie. Je ne suis pas mon père, lui souris-je afin de ne pas l'effrayer.

La jeune femme de trente ans se mit à jouer avec le bas de se tee-shirt tout en cherchant une excuse convenable.

Emeline était une mère de famille aux cheveux brun coupé. Elle avait le teint pâle et un nez retroussé qui donnait un air adorable avec ses yeux de couleur vert. Elle faisait une tête de moins que moi et était menue. Sous ses airs doux se cachaient une femme de caractère qui sait se faire entendre lorsque rien ne va dans son sens. J'en avais eu l'exemple lorsque mon père avait refusé de prendre ses médicaments alors qu'il faisait de la fièvre et était coincé au lit.

-Je sais mais comprenez...comprends moi. Je suis le personnel et tu es mon employeur alors ce n'est pas si simple pour moi, bredouilla-t-elle.

Je me contentais de lui sourire sachant pertinemment qu'elle essaierait d'acquérir à ma requête.

Elle tourna sur elle-même et se dirigea vers la chambre d'invitée qu'elle nettoyait de fond en comble. Pourquoi ?

Il y a trois jours de cela, mon père avait reçu une invitée du nom de Rosalie qu'il avait qualifié de femme d'affaire. Je n'avais eu le droit de partager mon repas avec eux, contrairement aux autres diner auquel il ne m'en privait pas. J'avais trouvé cela de plus en plus étrange en voyant que cette Rosalie dormirait sous notre toit mais je n'avais pas cherché à poser de question. Je me devais de croire mon père.

Je décidais de ne rien demander à Emeline et descendais les escaliers en bois clair.

Si je devais donner un nom concernant la décoration de notre maison, je dirais luxueuse ou même moderne mais confortable. Tout était dans un style chaleureux mais confortable et fait de bois clair. Contrairement aux autres maisons familiales, aucune photo ne trainait sur la cheminée centrale ni même ailleurs. Mon père l'avait interdit à ma mère afin qu'il garde une image professionnelle aux yeux de ses clients. Mais depuis qu'elle était décédée, je m'étais permise de poser un cadre contenant une photo de notre famille au complet sans même le demander à mon père qui ne pouvait qu'approuver.