Pour lire cette histoire, je pense que il faudrait avoir lu au moins le tome 1.
Bonne lecture.
Pyrolia regarda passer cette dragonne qu'elle haïssait tant, d'une beauté effrayante. Ses écailles d'un noir si sombre qu'il semblait absorber toute la lumière et la joie du monde, son regard rouge sang hautain, sa tête fine couronnée de roses noires...
Elle était effrayante, même sans compter la traînée de fumée noire qui la suivait. Sa beauté ne cachait que la noirceur de son âme.
Ce n'était pas pour rien que Noctalia était la déesse des Ténèbres.
Et à ses cotés, Voltalio. Si beau, si impressionnant. Ses écailles jaunes, d'un jaune éblouissant, comme si elles étaient faites de verres et retenait toute l'électricité de son être. Ses yeux, d'un bleu si profond, qu'on s'y noyait...
Pyrolia avait envie de hurler. Et elle le savait. Noctalia ne se retint pas de lui lancer un petit regard, si méprisant et supérieur. Comme si elle disait clairement « Hé oui ma petite furie, c'est moi qui l'ai eut. Tu n'es rien, rien par rapport à moi, tu n'avais aucune chance. »
Elle aurait aimé pleurer, laisser ses larmes de lave brûler ses joues. Mais elle se retenait. Pas assez pour empêcher ses flammes de s'épanouir autour d'elle, comme une barrière protectrice, cependant.
Elle croisa alors le regard de Voltalio. Elle cru s'y noyer, cru apercevoir un éclat de tristesse... Mais non, il restait distant, froid. Elle s'imaginait des choses...
Alors les deux dragons s'envolèrent d'un même battement d'aile, lui brisant le cœur.
Ça y est. C'était fini. Il l'avait choisi elle.
-Pyrolia... Tenta une voix inquiète.
Elle se tourna vers sa jumelle, Natura. Elle la regardait de ses grands yeux vert, voulant sans doute la prendre dans ses ailes. Mais ses flammes l'en empêchait.
La déesse de feu se retourna d'un geste brusque, ses flammes s'envolant autour d'elle. Elle ne pouvait plus.
-Laisse moi ! S'il te plaît...
Elle s'envola. Natura ne la suivit pas.
Elle ne pouvait plus retenir les gouttes de lave de couler le long de ses joues.
*
Pyrolia était détruite. Ils avaient eut un œuf.
Un enfant. Voltalio et Noctura.
Elle le verrai batifoler dans l'Au-Delà, s'amuser gaîment, grandir, et elle se dirait pour l'éternité que ça aurait pu être le sien.
Ça lui donnait envie de vomir.
-Pyrolia... ça va aller d'accord ?
Elle leva son museau vers Natura. Sa sœur était accompagnée d'un cerf, lové entre ses pattes, et des oiseaux habitaient ses cornes, gazouillant inconsciemment.
Elle avait presque envie de les faire rôtir.
-Non Natura. Non, ça va pas aller.
Celle si la regarda avec désespoir.
-Pyrolia... Promet moi de ne pas faire de bêtise...
La déesse se prit la tête entre les pattes. Allongée dans la roche de sa caverne sous le volcan de l'Au-Delà, elle essayait de trouver un peu de réconfort dans la chaleur libérée par la lave et la présence de sa jumelle.
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Les mémoires de Souvenir - hors-série : histoires courtes
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