CHAPITRE DEUX

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24 aout 2015

— Le complexe immobilier Yéti à Détroit dans le Michigan a été construit sur un gisement pétrolifère sans que personne ne s'en rende compte, dieu merci, nous avons une super équipe chez Hunter Energetics qui nous a donné l'info avant qu'elle ne soit connu de tous, commença ma mère tout en faisant défilé le power point.
— Il faut donc que nous achetions le terrain, déclara le directeur financier.
— Sauf que, ce nouveau terrain immobilier a été mise en place avec Solar System, entreprise qui base son activité sur les énergies renouvelables et plus particulièrement l'énergie solaire, ajoutai-je. Et ils ne nous laisserons surement pas acheter leur terrain pour creuser des gisements de pétrole.
— C'est que là que tu interviens, Hadès, à toi de les convaincre de nous vendre le terrain.

Tous les regards étaient braqués sur moi tandis que j'acquiesçais silencieusement. Duper les entreprises vertes étaient ce que je détestais le plus dans mon travail mais je n'avais pas vraiment le choix car ma mère n'acceptait pas que l'on aille dans un autre sens que le sien. Ma mère, Pandora Hunter, était une femme douce mais son avidité de pouvoirs et richesses l'empêchait de voir les externalités négatives qu'elle engendrait, enfin non, elle l'empêchait de s'attarder dessus car comme elle disait : « le noir ne se marie pas avec le vert et quitte a choisir, il est plus facile marier le noir que le vert. ». Autrement dit, pétrole et énergie verte ne sont pas conciliable et le marché du pétrole est plus rentable que celui des énergies renouvelables et c'était la vérité. Cependant, pour les générations futures, cette vérité allait avoir des conséquences désastreuses... je fus tiré de mes pensées par, Andréa ; la standardiste qui m'indiqua que Maze Ravencroft patientait dans mon bureau. Une nouvelle qui me fit oublier la réunion à laquelle je venais d'assister en un éclair, j'allais pouvoir assister au processus de créativité d'un génie ou au contraire, d'une personne banale et sans un QI supérieur à la moyenne. Quoiqu'il en soit, elle allait me divertir toute la journée, ou plutôt tous les jours pendant ses deux semaines de période d'essai, du moins je l'espérais.

Lorsque j'entrai dans mon bureau, elle était debout avec deux macchiatos caramel et et une boite de viennoiserie. Elle portait un jean huilé noir, une chemise blanche en satin qu'elle avait rentrée dans son jean sur le devant et des espadrilles assez grosses de la même couleur que son jean. Elle avait à ses pieds son casque et une veste Dainese, cette fois-ci. Elle remonta ses lunettes avant de m'adresser un rapide bonjour et de me tendre ma boisson.

— Je ne savais pas ce que vous préfériez alors j'ai pris un pain au chocolat, un au raisin, un chausson aux pommes, un croissant, un croissant aux amandes et une torsade, dit-elle en m'ouvrant la boite de sa main libre.
— C'est très gentil de votre part, je prendrai le chausson aux pommes et le croissant aux amandes, merci. Aucun rapport mais, puis-je vous poser une question qui me turlupine depuis l'institut.
— Je vous écoute.
— Vous conduisez quoi comme moto et vous conduisez en bottines ou en espadrilles ? Demandai-je en pointant du doigts ses chaussures.
— Je n'ai ni le temps, ni la foie de me changer alors oui je conduis en bottines, en espadrilles et même en talons, m'indiqua t-elle en haussant les épaules tandis que je déposais la boite de viennoiserie sur mon bureau. Après quelques kilomètres, je m'habitue à passer les vitesses avec la paire que j'ai aux pieds et j'ai une Suzuki sv650 noir et bleu.
— Ne le prenez pas mal mais, vous arrivez à monter dessus, ris-je.
— Je m'attendais à celle-là et je vais faire comme si je n'avais pas entendu votre remarque sexiste et machiste.
— Ce n'est en rien ce que vous insinuez, vous êtes juste très petite..., je m'enfonçai encore plus.

Elle leva un seul oeil au ciel, oui un seul, je ne savais pas que cela était possible... Je l'invitai à prendre place dans l'un des fauteuils tandis que je me plaçai de l'autre coté de mon bureau sous son regard curieux. Elle me regardait droit dans les yeux, les bras croisés et confortablement assise dans le fauteuil, comme si le boss dans la pièce, c'était elle. Mais contrairement à ce qu'elle pensait, je n'étais pas machiste et la situation ne m'embêtait pas. Au contraire, il était primordial qu'elle se sente à l'aise. Je lui expliquais qu'elle avait une semaine pour me préparer un dossier complet sur le projet Beta. Le projet Beta nous venait d'Hunter Shipbuilding : filiale de construction navale aussi bien marchande que militaire, il nous étaient demandés de construire un porte-avions, un destroyer et un croiseur pour l'US Navy, rien que cela. Je voulais un rapport contenant un bilan sur la stratégie de déploiement et de coordination des prestataires extérieurs, les compétences de ces derniers, le budget, et donc les achats d'équipement de fonctionnement en plus du reste, la création d'un nouveau tableau de bord, les profits en vue et leur développement, le contrat rédigé et enfin, une présentation de ce rapport en salle de conférence et donc pleins de petits slides. Elle nota toutes mes attentes dans un carnet rouge puis regarda sa montre.

Sad Beautiful TragicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant