CHAPITRE TROIS

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7 septembre 2015

Elle n'était là que depuis trois semaines mais tout le monde avait eu vent de son travail incroyable. Ma mère avait même décidé de l'augmenter et de lui permettre d'assister à toutes les réunions importantes. Comme tous les jours précédent, elle arriva trente minutes à l'avance tout comme moi et m'apporta mon café et des viennoiseries ayant remarqué que parfois je n'allais pas déjeuner trop concentré sur mon travail. Elle me salua en me tendant ma boisson et je me permis de la scruter tout en buvant lentement ma boisson. Elle portait un col roulé noir, aussi fin qu'une feuille de papier, duquel dépassait une jupe ou peut-être une robe blanche en vinyle et une paires de bottes blanches avec d'énormes talons de la même matière. Elle avait lissé ses longs cheveux et portait comme à son habitude, ses lunettes dorées. Je ne pouvais nier que parfois, des idées très malsaines me traversaient l'esprit, en fait, c'était probablement qui se passait dans l'esprit de chaque homme l'ayant vu dans cette tenue. Maze était beaucoup trop sexy et son visage indifférent mais innocent ne faisait qu'empirer les choses, cependant ma mère n'imposait pas de code vestimentaire. Elle-même s'habillait comme si elle avait encore vingt ans. Elle s'asseya face à moi et commença à me parler mais il m'était impossible de me concentrer sur ce qu'elle disait lorsqu'elle portait ce foutu crayon à sa bouche. Pendant un instant, je m'imaginais envoyer valser tout ce qui se trouvait sur mon bureau pour la prendre dessus mais elle claqua des doigts devant moi avant que je n'eus le temps de revenir par moi-même.

— Arrêtez de rêvasser, me gronda t-elle. Vous avez un planning très chargé pour ce matin. Le chauffeur nous attend pour vos rendez-vous chez Patrick Swarks, Ana Spencer et Vogue.

Elle fit de grands gestes m'indiquant la sortie avant de me suivre dans l'ascenseur. Elle s'était procurée une oreillette qu'elle portait toujours et s'occupait de gérer mon planning tandis que Tiffany se chargeait des appels depuis qu'elle m'avait fait loupé un rendez-vous important la semaine précédente. Toujours accompagnée de son carnet rouge ou elle notait tout, je l'observai, du coin de l'œil, rembarrer les personnes qu'elle avait au téléphone très agacée.

— Tu m'as l'air de très mauvaise humeur aujourd'hui, annonçai-je. Tu as des problèmes ?
— Rien que vous ne puissiez régler, soupira t-elle.
— Essaye toujours.

Elle m'indiqua que la voiture était là avant de s'engouffrer à l'intérieur, autrement dit, cela voulait dire : none of business dimwit. Je n'insistai pas et fixai la route devant moi. J'avais espéré pouvoir me rapprocher d'elle, mais elle avait opté pour tout l'inverse de moi. Elle m'adressait la parole uniquement lorsque c'était nécessaire et restait très professionnelle où que nous étions. Quand j'essayais de lui faire la conversation, elle me disait implicitement : tais-toi et fous-moi la paix. Mais je ne me démotivais pas pour autant, au contraire.

Mes deux premiers rendez-vous s'étaient passés à merveille, Patrick avait été subjugué par Maze et avait dit oui à toutes mes conditions. Quant à Ana, elle avait adoré la tenue de Maze et n'avait même pas pris la peine de me parler. Elle avait pris cette dernière et était sortie du bureau me laissant seul avec ses conseillers. Maze voulait s'enfuir, s'était flagrant, mais elle avait tenu bon et m'avait retrouvé au bout d'une heure avant de s'excuser pour son absence. Il ne me restait plus que l'interview chez Vogue. Toutefois, il était impossible de faire plus de dix mètres sans que la voiture ne s'arrête. Les routes étaient bloquées par des embouteillages monstres. Soudain Maze sortit de la voiture.

— Qu'est-ce que tu fais ? lui demandai-je.
— Si vous restez planté là vous allez rater votre interview. On va prendre le métro. Elle se tourna ensuite vers le chauffeur. Retrouvez-le dans une heure devant Vogue Magazine.

Elle avait raison, comme très souvent. Elle me prit par la main, c'était le premier contact physique que j'avais avec elle depuis que nous nous étions serrés la main trois semaines plus tôt. Je ne pouvais détacher mon regard de nos mains tandis qu'elle nous guidait à travers la foule jusqu'à l'entrée du métro, métro que je n'avais jamais pris. Elle me prit un ticket avant de me faire passer au tourniquet et passa à son tour. Elle troqua ses lunettes de vue pour des lunettes de soleil blanches alors que nous étions en sous terrain. Mais je ne relevai pas ce point et continuai à la suivre sans savoir où nous allions. J'avais toujours eu des chauffeurs ou Fred qui s'occupaient de me conduire, ce que je ne regrettai pas en sentant l'odeur d'urine envahir mes narines et en voyant tous ses pauvres SDF... c'était assez malfamé. Soudain, je pensais au fait que Maze devait régulièrement prendre le métro. Elle m'avait confié que même dans le parking d'Hunter il était difficile de trouver de la place alors elle venait en train, ne voulant pas retrouver sa moto dans un sale état à cause d'employé trop pressé. Je remarquai vite tous les regards qu'elle attirait et je me demandais comment pouvait-elle prendre les transports publics en n'ayant pas peur pour sa vie. Je pris la main dans la mienne tandis qu'elle haussait les sourcils.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 27, 2019 ⏰

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