Chapitre 2

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Ce matela qui crisse des que je fais un mouvement, ce lit qui grince des que je me retourne et cette impression que j'ai de ne plus savoir respirer, de ne plus savoir bouger sans que tout le reste des pensionnaires ne ronfle encore plus fort. Ça fait longtemps que je n'ai pas aussi mal dormi. Il aurai juste fallu un moustique et rien n'aurai pu être pire que ce que je vis actuellement.

Heureusement pour moi, le directeur m'a dis qu'on nous réveillera à 7h00, pas une minute de plus, pas une minute de moin. Et à en croire le magnifique vitrail représentant une femme en robe blanche qui marche dans un bois une nuit de pleine lune, il doit être 6h passé.

Je me redresse doucement et bien entendu mon matelas fait un bruit. Je regarde à gauche: des lits; je regarde à droite: des lits.Entourée de tous ces autres sommiers, je me sens tellement oppressée. C'en est vraiment dérangeant. Moi qui pensais que j'aurai ma propre chambre, c'est tout le contraire: il n'y a qu'un dortoir pour tout les élèves.

<< SOS toilettes!>>

Le parquet craque lorsque mes pieds le touchent. Je me lève presque sans bruit et pars en direction des toilettes pour dames. Pour ne pas me perdre, je fais une trace rouge,grâce à une crée que je garde précieusement dans mes affaires, à chaque couloirs.

Sur le chemin du retour je m'arrête devant une fenêtre près de la salle à manger, j'aperçois un grand jardin bien entretenu. Il y a des haies coupées de sortes qu'elles prennent la forme d'un tourbillon ou d'un cône parfaitement tracé. C'est beau, j'aimerai vraiment m'asseoir sur cette herbe fraîchement coupée et ressentir toute la liberté que j'ai perdue lorsque le vent viendra se cogner contre mes joues. J'adore cette sensation, celle où on ressent toute la vie qui habite la même terre que nous.

" bonjour."

Je sursaute et me retourne plus vite qu'il faut pour le dire. Il n'y avait personne à pars moi quand je suis arrivée. Et je ne vois pas directement d'où provient la voie grave et dure qui m'a interpellé. Soudain j'entends quelques pas et une ombre se détache de l'obscurité du couloir. Un garçon, un grand garçon, un très grand garçon au cheveux aussi brun que l'écorce d'un vielle arbre se tien devant moi. Il se rapproche encore un peu pour que nous soyons seulement à deux pas l'un de l'autre.
Je ne parle pas, je ne sais pas quoi dire en réalité. Alors, je l'observe et scrute sans gène la moindre petite partie de son visage. Il a des yeux tellement foncé que je ne saurai dire la couleur exacte. Je dirai qu'ils sont ébène avec une petite lueur jaune à son œil droit. Tout comme la lune serait coloré de la même couleur que le soleil dans une nuit aussi sombre que les ténèbres.

"Que faites vous là?"

Je me stoppe net dans ma contemplation et regarde le directeur de l'établissement qui nous regarde le garçon et moi d'un air mauvais.

"Je suis allée au toilette."

L'inconnu à côté de moi réponds quelques chose d'inaudible mais Monsieur Turvyn ne lui adresse même pas un regard. Il reste concentré sur moi, on dirai presque que ces yeux ont le pouvoir de nous transpercer et de voir à travers la peau.

"Vous pouvez aller dans la salle à manger, le petit déjeuner est servis."

*

Je m'installe sur le banc en bois avec mon bol de céréales. Je mange aussi silencieusement que l'eau fond, que les végétaux grandissent et toujours aussi silencieusement que la girafe fais du bruit. Je n'ai aucune raison de parler, je ne connais personne. Et à par rire de ma situation je n'ai aucune raison de le faire.
Cuillère apres cuillère, j'écoute le bruit intérieur que fait ma mâchoire quand mes dents broient ces corn-flakes. A quoi me fait il penser? Je n'ai pas temps de répondre à cette question que mon bol est déjà vide. Je déambule entre les différentes rangées de tables pour me resservir. Retournée à ma place, je remarque que le même garçon du couloir s'est installé à la place en face de la mienne pendant que je remplissait mon bol de -cocoPops-. Dans un premier temps je mange sans rien dire et j'ai trouver la réponse! Le bruit que fait ma mâchoire, c'est le bruit que fait une personne qui écraserait des grains pour faire de la pâte.
Satisfaite je lève les yeux de mon bol jusqu'à entendre le bruit que fait la mâchoire du garçon, un autre bruit, plus long, plus comme quelqu'un qui déchirerai une feuille. Peut être est ce different parce qu'il a une mâchoire carrée, des joues creusent tandis que moi j'ai un visage plutôt oval avec des petites joues. Chacun à son propre bruit; tout comme chacun à son corps bien à soi, avec son physique, sa personnalité, ses qualités et ses défauts.

Je fixe le garçon dans les yeux, tout comme lui me fixe. Comme avant, personne ne parle. Alors j'essaye de trouver son prénom. Il a une tête à se nommer Fabien. Peut être que c'est réellement ainsi qu'il s'appelle. Ou peut être que comme moi, il a décidé de changer son nom.

"Comment t'appelles tu?"

D'une voie forte et grave il me reponds:
"Je m'appelle Triumdess."



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