Et j'ai frappé ces murs. J'ai frappé ces murs jusqu'à n'en plus pouvoir. J'avais mal, mais la douleur n'était pas comparable à l'amertume et la souffrance qui emplissaient mon âme. Je voulais oublier, m'évader un instant, laisser mon esprit s'ouvrir et se libérer de tout ce chao. Mais la seule chose que j'ai réussi à libérer était le sang de mes pauvres mains tremblantes et faibles à présent. Je peine à écrire, mais qu'importe, ça passera. C'est ce que je dis toujours et à tout le monde. Ça passera. Je sais qu'au fond c'est faux, que jamais rien n'ira. Mais peut être qu'à force de le dire, j'arriverais à me convaincre comme je convainc les autres. La douleur persiste, elle n'est pas égale à celle que j'ai depuis des années, elle est, certes, moindre, mais je me demande si cela m'a réellement servit de frapper ces foutus murs. Voulais-je vraiment me libérer ? Étais-je vraiment dans l'intention de me faire du bien ? Sûrement une intention de punition. Comme si me faire du mal allait me faire comprendre à quel point je suis nulle. Comme si ça allait changer ce que je suis. Une erreur. Une énorme erreur. Je sais pas ce que j'imaginais à ce moment là, je ne sais pas quel était mon but exact, mais le fait est que je suis toujours cette adolescente perdue, au plus mal. Je suis toujours cette fille en souffrance. Mais avec des mains ensanglantées.
