80# Questions

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Que veux-tu que je dise à part que je me sens juste brisée en mille morceaux ?

Juste.

Tout est niqué. Je regardais les commentaires, hier, et c'est comme une autre vie. Lointaine. Je ne me souviens déjà plus de ton amour, de l'euphorie que je ressentais quand je te parlais. Il ne reste qu'un picotement au creux de mon estomac.

J'ai l'cœur en miettes.

Je me suis cachée, pendant des semaines je me suis dit que j'en avais finalement rien à faire. Que c'était comme ça, la vie. Et que je pouvais vivre avec ça.

Mais t'étais là, tu me racontais comment t'arrivais à vivre, comment t'étais tellement bien. Alors que moi, je me noyais en me demandant pourquoi. Toi, tu vivais. T'étais bien. Moi je m'endormais avec le souvenir de tes je t'aime et l'envie d'oublier ça.

J'aime pas oublier. T'as eu une telle influence, en si peu de temps. J'étais bien, sans amour. J'étais bien quand je m'en battais les couilles. Puis t'es arrivée et t'as chamboulé tellement de choses. Tout à coup je ressentais et je ne me noyais plus dans les histoires que j'écrivais. Je ne marchais plus, je volais. Je survolais tout ce qui m'avait fait pleurer, j'oubliais presque mon manque de confiance, je me disais évidemment que t'es jolie et que tu peux être aimée. La grande blague.

Me revoilà à la case départ.

Me revoilà en train de me demander comment Antoine et Laëtitia peuvent être ensemble, me revoilà en train de les saboter parce que putain, c'est impossible d'être aimé.

J'ai détesté Griezmann, j'ai détesté son sourire, j'ai détesté le foot, j'ai détesté la vie. Je me suis demandé pourquoi tu foires encore tout, Coralie.

Et j'ai essayé de te détester, je me suis dit ce sera plus facile, c'est comme ça qu'on fait d'habitude. Mais comment te détester quand je t'ai connue, fragile, mais forte, soucieuse, empathique. Comment te détester alors que j'ai encore les souvenirs de tes je t'aime éphémères ?

Je croyais pouvoir passer à la trappe. Le deuil de l'amour, ça n'existe pas. T'es plus forte que ça, Coralie, je me disais. Je savais que j'avais tort. Je savais que ça allait me hanter. Je croyais avoir dépassé les larmes, et tu me vois presque deux mois plus tard encore incapable de les retenir.

Incapable de supporter qu'on me demande comment ça va. Comment tu veux dire à tes amis ça fait deux mois que c'est terminé mais j'y arrive pas, j'avance pas. J'avance pas.

Antoine est écoeurant de romantisme, je veux que Laëtitia reste avec lui. Je veux qu'ils s'aiment, je veux pas qu'ils se quittent, je veux ne pas douter de ce que j'écris.

J'ai envie de me dire Antoine et Laëti sont toujours les mêmes, ils sont toujours là et ils sont encore à toi, et t'es encore capable d'écrire.

La vérité c'est que c'est ce que je me demande. Est-ce que je suis encore capable d'écrire ce qui est drôle ? ce qui est joyeux ?

C'est terminé. Voilà ce que je me cachais parce que c'était trop dur. Je me suis laissée allée, t'as niqué toutes mes barrières derrière lesquelles je me cachais allègrement, parce que c'était plus facile. Je me suis dit tu risques de passer à côté d'un truc et elle mérite pas que tu te caches, elle mérite ce qui est mieux. Et j'ai essayé d'être meilleure, je m'en suis crue capable.

Je m'en suis crue capable.

La vérité, c'est que j'suis niquée. J'ai le cœur troué, brisé en deux, aussi cruellement que si je me l'étais arraché. J'écoute mes cours et je me dis mais merde, qu'est-ce que j'en ai à foutre ?

Je me sens capable de rien. Pas capable d'écrire quelque chose de bien, de mener une bonne réflexion, d'aimer mes amis, d'aimer ce qui me reste. J'ai envie de me cacher, de m'endormir et d'oublier.

Mais comment, comment oublier ?

Mais comment, comment oublier ?

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Griezmann et ses Aberrations Où les histoires vivent. Découvrez maintenant