Chapitre 5

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Mes yeux s'ouvrent et je cligne plusieurs fois des paupières face à la lumière éblouissante. Après m'être habitué j'observe la pièce dans laquelle j'ai atterrie. Des murs blancs, de grands néons, deux lits superposés, ainsi qu'une horloge arrêtée au mur, je suis seule. J'essaie de me relever mais un énorme mal de tête me prend d'un coup et tout me reviens en mémoire. L'entrainement, l'attaque, Alex qui connaît nos attaquant, nos attaquant qui félicite Alex de m'avoir attrapé... l'enlèvement, à cause d'Alexander. Une immense vague de panique me prend d'un coup. Ma respiration s'accélère, "Il est avec eux, je me suis faites enlevé, qu'est ce qu'ils vont me faire ?" Je me lève, la pièce tourne et ma vision est flou. Puis la panique laisse place à la tristesse : "C'est fini, je vais mourir ici, sans revoir ma famille, complètement seule." Et enfin la colère : "Tout ça à cause de cette ordure, il m'a trahis et moi je lui ai fait confiance comme une conne." Mon point s'envole et s'enfonce dans le mur créant une auréole de gèle sous l'impact, mes jambes flageolent et je me laisse glisser le long du mur, en pleurant comme jamais auparavant.  

Les yeux et les jouent encore humide je suis allongée sur le sol, en boule sur le carrelage froid. Vidée de toute émotion, j'observe un point sur le sol. La pièce entière est recouverte d'une fine couche gèle et la température à baissé de plusieurs degrés. Je me complais dans ce froid, j'aime le froid, c'est rassurant et familier. 

J'entends le verrous de la porte tourner, et je me relève d'un seul coup. Deux hommes habillés en militaire tiennent une jeune fille blonde inconsciente dans leur bras. Ils la jettent par terre dans la pièce et referme la porte avant même que je n'ai le temps de réagir. Je m'approche de la jeune fille et la met sur le dos, en voyant son visage, je la reconnais, c'est la fille qui a participé à mon enlèvement. Je fais un bond en arrière, et les yeux de la blonde s'ouvrent d'un coup, elle prend une grande inspiration, comme-ci elle venait de reprendre vie. Ses cheveux en bataille, ses yeux exorbités et sa respiration accélérée elle a complètement perdu son charisme de la dernière fois. Ses vêtements sont abîmés, déchirés et tâchés de sang par endroit, j'aperçois aussi des marques de coup sur son visage. Elle semble être une personne complètement différente. 

Assise en tailleur, la tête baissé elle ne bouge plus depuis plusieurs minutes, je ne suis même pas sûre qu'elle est remarquée ma présence. Prenant mon courage à deux mains je m'approche d'elle déterminée à avoir des réponses à mes questions. Je m'agenouille en face d'elle, elle n'a pas bougé, je lui attrape alors les épaules et la force à me regarder : 

"- Dit moi ou sommes-nous? Pourquoi suis - je enfermée ? Qui es -tu ? Qui est l'homme qui a ordonné mon enlèvement ? Et comment ça se fait qu'il connaisse Alexander ? " Je crie la secouant légèrement pour la faire réagir. Ses yeux son plantés dans les miens et pourtant c'est comme-ci elle ne me voyait pas. Une larme se met alors a couler sur sa joue droite, surprise j'ai un léger mouvement de recule. 
« - Qu'est ce que t'as ? » Je lui demande agacée. 

Avant que je n'ai le temps de réagir elle m'attrape par le col et me plaque violemment contre le mur. Je n'ose plus bouger et la regarde paniquée, mais elle semble encore plus paniquée que moi. Ses yeux sont rouges et les larmes coulent abondamment sur ses joues. Elle me lâche d'un coup et prends sa tête entre ses mains. Elle hurle :

"Je ne sais plus ! Je ne sais plus rien ! Qui je suis ? Pourquoi je suis là ? Qui es - tu ? Elle fini cette dernière phrase en me regardant, puis titube et s'écroule de nouveau inconsciente. 

J'essais tant bien que mal de la mettre dans un lit, mille questions tourbillonnant dans ma tête. J'observe la porte, je dois arriver à sortir. Je regarde par le hublot, ça donne sur un grand couloir avec des dizaines de portes comme celle-ci de chaque côtés. Je me baisse au niveau de la serrure. Il faut une clé, ça ne pouvait pas mieux tomber. Je crache alors au sol et fait voler ma salive jusqu'à l'intérieur de la serrure. Le liquide se repends à l'intérieur prenant la forme de la clé et je gèle le tout. Je tourne alors ma clé de gèle et ouvre silencieusement la porte. Je referme derrière moi pour éviter que l'autre folle ne sorte quand elle se réveillera. 

Je commence à avancer observant à l'intérieur de chaque pièce par les hublots. Des enfants, des ados, filles et garçons, tous enfermés. La plupart d'entre eux sont calme, semblant habitué à cette situation. Au bout d'une dizaine de porte, je regarde par un hublot et tombe nez à nez avec Alexander "Pourquoi il est enfermé celui-là ?" je me demande. Il accourt vers la porte et je blâme je ne sais quel destin de me faire tomber sur lui. Il joint ses mains comme pour prier et je lis sur ses lèvres qu'il me demande de lui ouvrir. Je lui fait non de la tête. Il me regarde plein d'incompréhension et je hausse les sourcils face à son jeu d'acteur.  J'écris un mot en gèle sur la porte avec mon doigt: "traître". Il lit, me regarde et baisse finalement la tête, il a enfin compris que j'avais tout deviné. Il relève la tête et me dit: "Ouvre je vais tout expliquer." J'hésite, le laissé croupir ici tout seul, ou entrer pour avoir des réponses à mes questions. Finalement des bruits de pas dans le couloir prennent la décisions pour moi. Le plus rapidement possible je fait fondre ma clé et en recrée une de la même façon que tout à l'heure. Je referme derrière moi et me laisse glisser le long de la porte attendant que je ne sais qui passe. Je me met mon doigt sur ma bouche avec un regard noir pour lui faire comprendre qu'il le paieras cher si il me dénonce. Il regarde par le hublot et me fait signe quand la personne est passé. 

"- Bon, je n'ai plus rien à faire ici, dis-je en me relevant.

- Non s'il te plaît, reste. Me supplie-t-il.
Je me tourne vers lui.
- Et pourquoi je ferai ça ?
- Parce qu'il faut que je te parle. Je le sens commencer à paniquer légèrement comprenant qu'il n'a que très peu de temps pour me convaincre de rester. Je n'ai rien à voir avec l'attaque d'hier. Je te le jure. Je ne fait plus partit de tout ça. C'est fini.
- L'homme avait l'air de dire le contraire.
- C'est parce que...
- Parce que quoi ? Hein dit moi ?! Je commence à m'énerver, pourquoi es-tu entré dans ma vie? Pourquoi tu m'as embarqué la dedans? Je n'avais rien demandé ! Et là je me retrouve je ne sais où ! Capturer par je ne sais qui ! Je ne sais pour qu'elle raison ! Je veux que tu me laisses tranquille Alexander." 

Les larmes me montent et je fais se que je peux pour les retenir, sans succès. Je craque encore une fois, la tête dans mes mains je ne vois pas Alex s'approcher de moi, il me prend dans ses bras. Je n'ai pas le force de le repousser et le laisse donc faire. Je me blotti contre lui et articule entre deux sanglots :

" -Tu n'es vraiment plus l'un d'entre eux ?

Il répond calmement :

- Non.

- Explique moi."

La dernière sentinelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant