Chapitre 7

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J'ai mal. Mon corps est lourd, mes paupières aussi. J'essaie d'ouvrir les yeux mais je suis aveuglée par une puissante lumière blanche, qui les fait se refermer automatiquement. Je tente de bouger mais mon corps est trop douloureux, mes côtes, mon nez, mon oeil, chaque partie de mon corps qui a été battu me fait terriblement souffrir. Mes mouvements sont entravés par des liens qui retiennent mes poignets au dessus de ma tête, laissant pendre mon corps inlassablement attiré par la gravités.

J'ouvre les yeux pour la seconde fois, ma vision ce trouble, et j'ai l'impression que toute la pièce tourne. Ma bouche est pâteuse, je ne sais plus très bien se qu'il m'a amené ici et mes pouvoirs sont inefficaces. Est-ce qu'ils m'ont drogué ? Je tente de me relever mais mes jambes ne me portent plus et je retombe aussitôt, non sans un déchirement dans l'épaule. Je reprends peu à peu mes esprits, comme une malédiction qui me confronte de nouveau à la réalité. Plus les brumes des drogues se dissipent plus les larmes dégoulinent sur mes joues. La douleur des coups, et la peur d'envisager que se ne soient que les premiers d'une longue lignée. Combien de matin vais-je encore me réveiller ici, combien de matin encore je ressentirai cette douleur dans mon corps ?

Des minutes, des heures passent alors que je suis toujours là pendu par les poignets dans une pièce sombre, l'unique lumière braqué sur moi. Seule, entourée d'ustensiles que je n'avais jamais vu auparavant, de fioles de toutes les couleurs entreposées dans des placards vitrés, ainsi que de seringues posées ici et là. Je pense mourir ici quand quelqu'un ouvre la porte, d'abord un bruit de serrure, puis un homme imposant entre dans la pièce. J'ai du mal à distinguer son visage, mais son costumes est classe et ses cheveux gris bien arrangés. Je crois comprendre que je suis face à M. Spleen.

"- Bonjour, commence-t-il.

Je garde la tête baissé et ne répond rien.

- Kayla, c'est bien ça ? Il marque une pause. Je vais prendre votre silence pour un oui.

Il s'approche de moi, et me force à le regarder en attrapant mon visage d'une main. Je me débat mais étant trop faible il m'en empêche facilement.

- Alors comme ça tu es une sentinelle de glace ? C'est difficile à croire.

Il lâche violemment mon visage et s'éloigne vers le fond de la pièce. Il revient me montrant une petite fiole remplie d'un liquide jaunâtre.

- Sais-tu se que c'est ? C'est une sorte de drogue, elle me permet de contrôler à 100% toutes les personnes qui ont des dons. Grâce à elle je peux accomplir tout mes désirs.

Il sourie en regardant son précieux liquide, et je ne peux m'empêcher d'imaginer quel genre d'horreur il a pu faire avec et cela ne fait qu'accroître ma haine pour cette homme.

- Seulement rien n'est parfait en ce bas monde. Et ce liquide ne fait malheureusement pas exception. Il n'y a qu'une seule catégorie de personne sur qui elle ne marche pas. Et se sont les manipulateurs de glaces, comme toi. Moi qui pensais avoir éliminé toutes les sentinelles de glaces, apparemment j'en ai oublié une.

Il reprend mon visage.

- La dernière sentinelle de glace vivante sur cette planète.

Je me débat comme je peux pour me détacher ou essayer d'utiliser mes pouvoirs, mais c'est aussi inutile qu'un insecte qui essaie de se libérer de la toile d'une araignée. Il rigole et s'éloigne de moi.

- Je pourrai te tuer tout de suite, mais rassure toi ça n'est pas dans mes plans. Comment pourrais-je gâcher un tel potentiel. Enfin tu as plutôt intérêt à te tenir à carreaux...  

Il pianote sur une petite tablette puis tourne l'écran vers moi. Ma respiration se coupe instantanément, tout mon corps se paralyse, j'ai envie de hurler, de frapper. Une mosaïque d'écrans me montre ma cuisine, mon salon, la façade de ma maison, la chambre de mes frères qui dorment paisiblement, celle de mes parents.

La dernière sentinelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant