Harry Potter - Attention

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À la seconde où elle pénétra dans la pièce, tous les regards se posèrent sur elle. En avait-elle conscience ? Les avis étaient partagés. Nombreux étaient ceux qui pensaient, candidement, qu'elle n'en avait pas la moindre idée. Tu n'étais cependant pas de ceux-là. Ton corps se raidit légèrement quand, vêtue d'une robe moulante, elle fit quelques pas hésitants sur ses talons hauts, regardant autour d'elle comme si elle ne connaissait personne.

Mensonge. Mensonge éhonté.

Harry, qui te faisait face, se retourna, et tu regrettas aussitôt d'avoir été aussi attentive à son arrivée. Tu n'y pouvais rien, pourtant. Dès que Ginny Weasley arrivait à une fête, tu savais que tu n'avais plus rien à y faire.

Ginny Weasley était superbe, sublime, à tomber, et, à ton avis, elle le savait pertinemment. Elle n'était pas méchante, pas désagréable, mais tu la détestais, d'une haine un peu honteuse. Tu la détestais parce que Harry l'aimait.

Ou parce qu'il l'avait aimée, tu n'en étais pas bien sûre.

Tu descendis rapidement ce qui restait dans ton verre. Harry restait immobile, la tête tournée dans sa direction. Tu mordis ta lèvre inférieure. Tu savais ce qui allait se passer. Le scénario ne variait jamais d'un iota.

Dans quelques secondes, Ginny ferait semblant de remarquer Harry. Elle viendrait vers lui, parlerait de choses banales, et, sans raison aucune, ils finiraient par partir ensemble. Ils rentreraient chez lui ou chez elle, ils coucheraient ensemble, et dans deux jours, ils se sépareraient à nouveau, parce que les choses ne marchaient plus entre eux, et Harry réapparaitrait, plus misérable que jamais.

Tu aurais pu affirmer que Ginny ne faisait ça que pour attirer l'attention d'Harry, pour l'empêcher de se mettre avec quelqu'un d'autre, parce qu'elle n'aimait pas l'idée. Tu le ferais sans doute, plus tard dans la soirée, vraisemblablement peu de temps avant de vomir sur les chaussures de quelqu'un, mais c'était faux, et c'était malhonnête.

Harry et Ginny avaient traversé tant de choses ensemble qu'il tenait presque de l'évidence qu'ils avaient du mal à se séparer l'un de l'autre. Ginny avait été le rêve d'adolescent d'Harry, et il avait été le sien. L'un comme l'autre avaient déjà tellement, tellement perdu... Ils ne voulaient pas perdre ça en plus. Et du coup, ils en étaient là, incapables d'avancer, incapables de se dépêtrer d'une relation qui ne fonctionnait plus.

Pour toi, c'était différent. Contrairement à la plupart des sorciers présents, tu n'avais pas vraiment vécu la seconde guerre contre Vous-Savez-Qui. Tu venais de l'étranger, de [École], et tu étais arrivée en Angleterre pour faire tes études plus tardivement. Tu avais connu quelques unes des répercussions de l'arrivée de Celui-dont-on-ne-devait-pas-prononcer-le-nom au pouvoir, mais tu avais subi assez peu de dommages, et tu n'avais pas eu à combattre - ou tu n'en avais pas eu le temps.

Tu sentais souvent une certaine distance entre toi et les autres, pour cette raison, suffisamment pour te mettre mal à l'aise et te faire douter de ta légitimité à être ici. Surtout quand il s'agissait d'Harry.

Parce que oui, étant une personne pleine d'originalité, tu t'étais découvert des sentiments pour Harry Potter. Le Survivant. Comme la moitié des filles et garçons parmi les apprentis Aurors, dont tu faisais partie, étaient aussi dans ce cas, tu t'étais rapidement dit que tu pouvais aussi bien enterrer tes sentiments et en faire le deuil.

Toutefois, contrairement à eux, tu étais proche d'Harry. Il appréciait énormément le regard différent que tu étais capable d'avoir sur les situations, et puis ta légèreté. Peut-être était-ce parce que tu n'avais pas vécu la guerre, peut-être que tu étais le miroir de ce que beaucoup auraient été sans elle, mais il t'appréciait énormément.

Harry Potter [One-shot][Imagines]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant