Fred Weasley - The Clock

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- Bonjour ! Il y a quelqu'un ?

Ta voix résonna curieusement dans la maison vide, et tu fis quelques pas à l'intérieur, surprise et hésitante. Il aurait dû y avoir du monde. Au moins Molly et Arthur, et puis Fred et George étaient supposés être là aussi, après tout. C'était même pour ça que tu venais. Ça faisait une éternité que tu n'avais pas vu Fred, et il te manquait énormément.

Tu savais cependant que tu serais la bienvenue. Tu te glissas donc à l'intérieur en te défaisant de ton écharpe, que tu accrochas sur le porte-manteau. Molly avait horreur du désordre, après tout. Tu jetas un coup d'œil dans la direction de l'horloge. Tous les membres de la famille Weasley étaient « en danger de mort », ce qui te donnait en vérité assez peu d'informations, sinon qu'ils étaient en vie.

C'était déjà beaucoup. Un frisson te parcourut, et tu t'efforças de chasser les idées noires qui te traversaient l'esprit.

Tu étais membre de l'Ordre du Phénix. Tu avais un an de plus que Fred et George et, même si tu les connaissais de réputation quand tu étais à l'école, tu n'avais pas tellement eu l'occasion de discuter avec eux. Notamment parce qu'ils faisaient trop de dégâts sur leur passage pour qu'on puisse vraiment leur parler.

Tu les avais donc véritablement rencontrés quand tu avais rejoint la Résistance, un an avant la mort de Dumbledore, quand le retour de Vous-Savez-Qui avait été avéré. Avant cela, tu avais tes doutes, mais Tonks t'avait véritablement recrutée suite à cet évènement. Tu n'étais pas Auror, mais tu avais un poste important dans le domaine administratif. Ça ne sonnait peut-être pas comme un poste extrêmement excitant, mais en vérité, tu avais beaucoup de travail à faire la baguette à la main.

En tout cas, tu avais accepté sans hésiter la proposition de Tonks, avec qui tu étais bonne amie.

Et puis tu étais tombée sur Fred et George.

Pas tout à fait littéralement, puisque dans les faits, tu les avais percutés de plein fouet en sortant d'une réunion.

Suite à cette première rencontre, tu t'étais lentement rapprochée d'eux. Quoique, pas tellement lentement, si on considérait que, à Noël, la relation entre Fred et toi était déjà devenue particulièrement ambiguë. À Pâques, les choses étaient officielles : vous étiez ensembles.

Ce simple souvenir suffit à refaire monter un sourire aux lèvres. Tu pris place à la table de la cuisine. Si personne n'était là, tu ne doutais pas que quelqu'un finirait par arriver. Il devait y avoir une explication tout à fait logique pour l'absence des Weasley. Ou en tout cas, tu essayais vraiment de t'en convaincre.

Bien sûr, les choses ne s'étaient pas faites si facilement. Il y avait eu des tas de complications, dont tu soupçonnais que beaucoup venaient juste du fait que Fred aimait faire compliqué. Toi-même, tu te serais bien contentée de quelque chose de plus simple, mais tu devais admettre que tout cela avait son charme.

Fred aussi.

Il y avait eu des moments merveilleux. Il avait une façon de t'embrasser qui te faisait tourner la tête, et tu n'étais pas en reste. Il était toujours troublé par ta façon de faire, plus douce, et plus sensuelle aussi. Tu passais tes bras autour de son cou, tu te mettais sur la pointe des pieds parce qu'il était un peu plus grand que toi et tu te rapprochais de lui. Toujours très lentement. Il en avait généralement le souffle coupé. Tu gardais les yeux plongés dans les siens.

Tu souriais un peu, aussi, et lui, il ne savait tout d'un coup plus comment réagir, ce qui était tout à fait inhabituel. Et puis tu l'embrassais. Il sentait son cœur fondre, il devenait soudain plus maladroit en te serrant contre lui, et tu t'amusais beaucoup de cet effet que tu avais sur lui.

Lui, quand il t'embrassait, il aimait bien le faire par surprise. Il sortait de nulle part, apparaissait souvent dans ton dos, te retournait en posant ses grandes mains sur tes hanches, et t'embrassait avec passion, parfois en te faisant basculer en arrière. En général, après ça, tu éclatais de rire, et tu t'efforçais de reprendre ton souffle.

Ces moments-là étaient merveilleux.

Tu fermas les yeux et effleuras, presque inconsciemment, tes lèvres du bout des doigts. Tu jetas un coup d'œil à l'horloge, pour constater que tout allait aussi bien que possible.

Tu te levas, t'approchas de la fenêtre et regardas à l'extérieur en soulevant prudemment un coin de rideau. Et si la maison avait été évacuée parce que les Mangemorts avaient été mis au courant de son emplacement ?

Tout t'apparut cependant calme, et puis ça ne ressemblait pas à Molly de partir sans rien emporter. Décidément, cette absence devenait de plus en plus surprenante. Tu te mis à faire les cent pas. Régulièrement, tu regardais l'horloge.

Cela paraissait de plus en plus inquiétant, et malgré cela, tu continuais à te répéter que tout le monde était encore vivant. Tu aurais bien aimé avoir un message, mais sans doute les gens qui étaient là étaient-ils partis en coup de vent, pour une raison que tu ignorais cependant.

Tu te laissas retomber sur la chaise et mordillas un de tes ongles. En principe, tu ne faisais jamais ça. Tu te forças à prendre une grande inspiration et tu te massas doucement les tempes.

Si seulement cette mission ne t'étais pas tombée dessus au dernier moment ! Tu aurais passé la nuit au Terrier, comme prévu, et tu aurais été là quand... Eh bien, quand ce qui était arrivé était arrivé.

Il te sembla percevoir un cliquetis. Un son un peu lointain. Au début, tu pensas même que tu l'avais imaginé. Dans le doute, tu tournas la tête vers l'horloge.

L'une des aiguilles s'était déplacée. Ton cœur rata un battement quand tu vis qu'elle s'était placée sous la case « Mort ».

Puis tu reconnus l'un des jumeaux, et tes poumons te parurent se vider de ton souffle. De là où tu étais, tu ne parvenais pas à identifier celui dont il s'agissait. Tu te mis à voir flou, et tu sentis une violente envie de vomir monter. Tu ne te sentais pas capable de te lever, pas capable d'aller voir de qui il s'agissait.

Tu le fis quand même. Tes gestes étaient particulièrement lents. Il te fallait une réponse et pourtant tu n'étais pas sûre que tu pourrais la supporter.

Quand tu arrivas devant l'horloge, après ce qui te parut être une éternité, tu examinas le visage familier. Quelque part en toi, une voix suppliait pour que ce soit George, et tu étais dégoûtée par cette idée. Comment osais-tu ? Comment pouvais-tu ? Quel genre de montre étais-tu ?

Et pourtant... Si seulement ça pouvait ne pas être Fred.

Il t'était plus difficile de les différencier quand ils ne parlaient pas. Dès qu'ils ouvraient la bouche, ou même simplement dès qu'ils étaient en face de toi, tu devinais tout de suite, à leur attitude, de qui il s'agissait. Au début, tu pouvais les confondre, mais ce n'était plus le cas depuis un moment.

Tu finis par te rendre à l'évidence.

Tes jambes cessèrent de te soutenir.

Les moments qui suivirent ressemblèrent à un trou noir pendant lequel tu restas douloureusement consciente. Incapable de bouger, prostrée, horrifiée, incapable même d'inspirer ou d'expirer.

Puis il y eut comme un appel d'air, et tu refis surface dans un long sanglot. Tu t'assis au pied de l'horloge et tu replias tes genoux contre toi.

Tu ne pouvais rien faire. Tu ne savais pas où Fred était. Tu ne savais pas ce qui s'était passé. Tu étais pieds et poings liés.

Tu te mis à pleurer.

Fred Weasley était mort, et tu n'avais pas la moindre idée de ce qui avait pu lui arriver.

Un petit OS un peu triste sur un de mes personnages préférés ^-^ J'espère que ça vous a plu, n'hésitez pas à commenter, voter et partager ! 

À bientôt,

La Dame.

Harry Potter [One-shot][Imagines]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant