Ce matin-là, comme tous les matins depuis un peu moins de quinze ans, tu te réveillas aux aurores et tu descendis à pas feutrés les marches de ta maison. Personne n'y vivait avec toi, à l'exception des araignées et autres bestioles pas forcément désirées qui avaient élu domicile ici.
La maison était bien trop grande pour une personne seule, et tu le savais très bien, mais tu ne pouvais pas te résoudre à la vendre. Elle avait appartenu à tes parents avant toi, et tu n'avais jamais pensé que tu vivrais ainsi. Tu avais toujours pensé que tu aurais des enfants, qu'ils courraient un peu partout en faisant beaucoup de bruit, que ça t'agacerait, et que ça ferait rire leur père, ou celui dont tu avais toujours pensé qu'il serait leur père, de son rire si caractéristique, si...
Tu manquas de faire tomber ta tasse. Qu'est-ce qui te prenait ? Tu savais bien, pourtant, qu'il ne te fallait pas penser à Lui. C'était peine perdue. Ces années de ta vie étaient derrière toi, et cela valait mieux ainsi. Tu n'aurais pas pu rester avec lui après ce qui s'était passé.
Ce petit raté, si tôt dans ta journée, te mit de mauvaise humeur. Tu poursuivis tes gestes, avec une précision et une application qui les faisait ressembler à un rituel. Tu te servis du café, puis te déplaça jusqu'à la porte de manière à voir le soleil se lever tout en le buvant. C'était un spectacle magnifique, et tu l'appréciais toujours autant.
Quand tu considéras que le soleil était suffisamment haut dans le ciel, tu revins à la cuisine, juste à temps pour voir le hibou de la Gazette déposer son journal sur la table. Tu ne regardas pas la une et pris quelques secondes pour le caresser et lui donner son argent, ainsi qu'un petit casse-croûte pour hibou, qu'il prit avant de s'en aller avec un hululement de reconnaissance.
Tu ne t'intéressas pas tout de suite à la Gazette. Leurs articles n'étaient plus ce qu'ils avaient été, et tu ne les prenais guère au sérieux. Tu avais entendu les rumeurs sur le retour de Vous-Savez-Qui, et tu ne savais pas quoi en penser. D'un côté, tu ne faisais pas confiance à la Gazette, de l'autre, tu ne savais pas si le jugement d'Albus Dumbledore était valable.
Tu en doutais depuis un peu moins de quinze ans, d'ailleurs.
Tu entrepris de te faire des œufs, du bacon et des toasts. Tu lirais en mangeant. Tu repéras Cornelius Fudge sur la couverture et tu secouas légèrement la tête. Il avait sans doute encore fait une action pour se faire bien voir, ce qui ne présageait rien de vraiment passionnant pour les articles à l'intérieur.
Tu ignoras donc tranquillement le journal, jusqu'à ce que tu prennes place en fredonnant une vieille ballade populaire. Tu te servis copieusement, puis tu te saisis du journal, que tu parcourus d'un œil distrait en mordant dans ta tartine.
Celle-ci prit brutalement un goût de carton dans ta bouche et tu la reposas lentement. Tu étais complètement incrédule.
Voldemort était de retour.
C'était là, en gros titre, les mensonges de Fudge, le fait que Dumbledore et Harry Potter avaient toujours dit la vérité, et son retour.
Tu retins un haut-le-cœur et tu songeas que tu avais eu de la chance de ne pas avoir le temps de manger plus, ou pire, d'avoir mangé avant. Tu fermas les yeux et il te fallut plusieurs longues secondes pour réussir à calmer l'angoisse qui montait en toi, pour pouvoir reprendre ta lecture.
Tu observas les petits encarts qui se trouvaient dans la colonne de gauche du journal, pensant que tu ne pourrais, de toute façon, pas trouver pire.
Tu avais tort.
Quand tes yeux se posèrent sur les deux petites lignes qui y étaient dédiées, tu te levas avec une telle violence que ta chaise tomba sur le sol et que tu renversas ton assiette. Elle s'écrasa sur le sol, pleine, mais tu n'y fis pas attention.
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Harry Potter [One-shot][Imagines]
Fiksi PenggemarDes petits OS, principalement écrits à la deuxième personne, sur divers personnages d'Harry Potter et des Animaux Fantastiques éventuellement. N'hésitez pas à faire une demande si vous avez une envie en particulier ! (par message ou commentaire) J'a...