Démons intérieurs

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Comme une ombre rattachée à un corps, Je ne peux m'en séparer,Le jour, ils sont là, sur nos talons, à la vue de tous, mais pourtant si inoffensifs, La nuit, baignés par la lumière de la Lune, ils paraissent plus grands, plus imposant, Il ne reste que plus moi pour les admirer, plus personne ne peut me sauver. Ils m'épient, à chaque instant de ma vie, A chercher une faille, pour s'y insinuer, et m'attirer. J'entends continuellement leurs voix, La journée ils sont plus faibles, atrophier de ma faiblesse qui ce doit de disparaître devant la société,Mais la nuit, lorsque seul les astres me tiennent compagnie, ils reviennent plus nombreux encore, Ils sont affamés et mes états d'âmes sont pour un festin digne des dieux, Malheureusement, ils en réclament toujours plus. Alors ce n'est plus un morceau de moi qu'ils veulent, c'est mon esprit dans son intégralité, Ils deviennent dès lors plus puissants, me tendant leurs mains, si douces,Pourtant leurs yeux sont semblables au Styx, brûlant d'une haine si féroce à me faire consumer en un instant. Mais je préfère de loin leurs visages effrayant que les masques d'une société malade, je ne peux m'empêcher de les trouver vraisIls m'appellent, il serait plus exacte de dire qu'ils me nomment, Eux ne s'encombrent pas des politesses propres à notre espèces, et me nomme directement l'Humaine, Me rapprochant inexorablement d'eux et de leur nature de monstre qui ne peut que détruire. Alors mon cœur oscille, ils me promettent une tranquillité éternelle contre un enfer indéfectible, Je doute, mais leurs paroles sont comme une litanie, rassurante, Peu à peu leurs bras m'encerclent, sans que je m'en offusque.

Ils me tendent une lame, je la prends par automatisme, et soudain des fils apparaissent tout autour de moi,

Comme si le destin n'était qu'une fatalité, une toile d'araignée d'où on ne peut se défaire,

Prise d'une rage folle, je la pourfend, encore et encore, à chaque fois que ma lame la scinde en de nouveaux morceaux, ce sont des pans fractionnés de ma vie qui jaillissent de mes souvenirs, Mais je ne peux m'empêcher de continuer, comme une volonté immuable. Un dernier mouvement incisif, et je me vois alors, En face de moi, mon corps avachi sans vie, sur ce qu'il semble être mon lit. Mes habits sont imbibés de sang, mes bras sont ruisselant du liquide qui me maintenait en vie. Mes pupilles se dilatent sous la surprise, alors je comprends, A vouloir défier mon destin, j'ai mis fin au temps qui m'était accordé, Pourtant, pour les autres il a reprit son cours, tel un flot immuable.Je sens une main sur mon épaule, je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir qu'ils sont encore là, Après tout je ne fais désormais plus qu'un avec mes démons, Je ne sais où ils me mènent, mais je les suis, désormais je suis un pantin sans fils, j'ai perdu, alors ils m 'ont dépossédé de toute volonté.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 15, 2017 ⏰

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