Theory of a Dead Man

Chapitre 5 - Une âme à l'abandon

Neal se pinça l'arête du nez.

— Je ne comprends plus rien.

Melanie leva les bras en l'air.

— Et moi donc !

Aya relisait l'intégralité des pages pour la quatrième fois, et pas l'ombre d'un éclaircissement ne se manifestait. Au contraire, elle avait l'impression que la difficulté de l'histoire ne cessait de croître.

— Parlons de cet Erwan, dit-elle pour relancer la discussion.

Neal remit ses lunettes en soupirant.

— Tout ce qu'on sait c'est que c'est le frère aîné de Lysandre, et qu'il lui volait la vedette. Après on peut imaginer qu'il le détestait et qu'il lui faisait la misère.

— Ou alors, contra Aya, qu'il aimait Lysandre mais qu'il ne pouvait pas contrôler la négligence des autres à l'égard de son petit frère.

— Très juste.

Melanie, qui somnolait non loin, prit la parole.

— Je pencherais plutôt pour la première hypothèse. Ca n'a pas l'air d'être le grand amour entre ces deux là.

Aya haussa les épaules.

— Partons de ce principe.

Neal, qui faisait les cent pas près de la fenêtre, s'arrêta pour leur faire face.

— La question qui s'impose est quel est le lien entre Lysandre, Erwan et la mort de leur père ?

— Je crois que c'est à peu près tout le problème.

Durant les deux dernières heures passées à décortiquer les pages du journal, leurs théories ont vite dévié vers le meurtre. Quelle sordide histoire serait-ce si Erwan avait assassiné son père et fait passer Lysandre pour coupable ! Et combien serait-ce malsain si leur père s'était tué mais que la faute retombe sur Lysandre... Peut-être même y avait-il un complot caché derrière tout cela.

Neal baissa les bras avec un soupir.

— Bon, intervint Melanie, qu'est-ce qu'il en est de la prochaine destination ? Je pense qu'au lieu de perdre notre temps à faire des théories basées sur pratiquement rien, on ferait mieux de trouver le reste des pages. Qu'on en finisse.

Neal hocha la tête, conscient d'être coincé face à une impasse.

— Jusqu'ici Lysandre à toujours laissé une indication sur le prochain endroit à visiter...

— Il n'y en pas dans les dernières pages, pointa Aya. Il n'y a aucune mention de lieu.

Melanie roula sur le lit et se mit à plat ventre pour pouvoir observer Neal.

— Relis-nous les derniers passages.

Neal s'exécuta.

— LÀ ! s'écria Melanie.

— Quoi ?

— Relis.

— Mon refuge m'a tenu à l'abri de la colère...

— Voilà, l'interrompit-elle de nouveau. Mon refuge. Ca ne peut être que ça.

— Et son refuge c'est...

— La cabane, finit Aya.

Neal fronça les sourcils.

— Encore ?