✒️ Chapitre 1 🖋

105 11 8
                                    

"Frappe, réfléchis, tape et venge-toi"

Se retrouvant seul dans une salle de sport installée à la capitale française ; un jeune homme, les cheveux noirs de jais en bataille et les poings serrés frappait à plusieurs reprises sur un sac de frappe rougeâtre se tenant devant lui, immobile dans l'immensité sombre et silencieuse de la salle ; seulement éclairée par une légère source de lumière de trouvant au-dessus de lui.

Le visage perlant de gouttes de sueur, il s'aide de ses dents serrées pour retirer, sans trop de difficulté, ses gants de cuir rouge et blanc assortis au sac de frappe accroché au plafond. Épuisé par cet entraînement quotidien et perpétuel, le jeune homme se laissa tomber lourdement sur l'un des bancs de la pièce prévus à cet effet avant de s'emparer goulûment de sa bouteille d'eau et de la boire d'une traite.

Tout en reprenant son souffle, il s'essuya le visage ruisselant de transpiration avec l'aide de son t-shirt. Après un rapide coup d'œil à l'horloge du centre de remise en forme, il se leva d'un bond sur ses guiboles avant de se rendre aux vestiaires pour se débarrasser de ses vêtements imbibés de sueur, de prendre une rapide douche et de revêtir sa tenue de ville.

Il était tard ce soir-là, plus que d'habitude lorsqu'il sortait de son entraînement, certainement aux alentours de minuit lorsque le jeune homme poussa la porte d'entrée, son sac de sport en bandoulière sur son épaule. L'adolescent s'empara de son téléphone portable et enfila ses écouteurs avant de revêtir la capuche de son sweatshirt et de ranger ses mains dans l'unique poche du vêtement.

La tête baissée, bougeant légèrement au rythme de la musique, les yeux rivés sur ses baskets blanches avançant sur le trottoir. Une autre paire de chaussures entra dans son champ de vision ; une paire beaucoup plus propre, soignées et entretenues ; une paire appartenant probablement à un riche homme d'affaire.

- Ma mère disait souvent de son vivant que l'on peut juger un homme par l'état de ses chaussures...

Le garçon releva la tête, intrigué par ces étranges propos, retirant ses écouteurs en même temps

- Qui êtes-vous ?

- Elle disait aussi que l'on pouvait apprendre beaucoup de chose d'un inconnu rien qu'en jetant un œil à sa paire de souliers.

Mal à l'aise, prenant certainement cet étrange énergumène pour un fou, l'adolescent décida d'ignorer cette dernière phrase légèrement psychotique avant de se diriger d'un pas pressé en direction du parking de la salle. Des bruits de pas, crépitant sur les graviers lui donna littéralement des frissons dans le dos, l'informèrent que l'homme, ou du moins quelqu'un ou quelque chose l'avait suivi.

- Bon... je vois, vous attendez probablement que je daigne vous répondre alors je pense que vous devez certainement vous dire que comme mes baskets sont vieilles et sales, je suis donc l'un de ses délinquants de 18 ans, pauvre, drogué et dangereux n'est-ce pas ?

L'homme, habillé par un chic costard noir et une cravate tirant sur les tons bordeaux posa sa main sur l'épaule du jeune homme tout en plongeant son regard gris dans celui caramel de l'adolescent.

- Je pense surtout que tu es un garçon qui n'a pas eu le choix, que quand ta mère vous a abandonné ton père, ton frère et toi vous n'avez eu pas d'autres choix que de quitter votre riche quartier de Paris pour une banlieue miteuse ; que quand ton père a commencé à boire et à vendre de la drogue tu as du te débrouiller tout seul pour subvenir à tes besoins et à ceux de ton jeune frère et que maintenant que ton géniteur est décédé tu enchaînes les petits boulots pour continuer à joindre les deux bouts, n'ai-je pas raison Alec ?

Pris d'un sursaut, ledit "Alec" recula d'un pas en dévisageant l'homme se trouvant devant lui.

- Pour la dernière fois, qui êtes-vous et comment savez-vous toutes ces choses sur moi ?

- Je suis navré, j'en oublies mes bonnes manières mon garçon... l'homme retira l'un de ses gants de cuir marron et tendis la main en direction du jeune homme, je me nomme Sir Gabriel Newton, mais dans mon milieu on me surnomme Moon ou Moony, à toi de voir ce qui te conviendra le plus Alec.

Pinçant les lèvres nerveusement, le garçon retint un petit rire entre ses dents.

- Vous n'êtes pas sérieux j'espère ? Moon ? Lune en Anglais ?

- Il n'y a rien de drôle concernant mon nom de code jeune homme, tu en auras un similaire alors je te conseille fortement de vite t'y adapter.

- Excusez-moi ? J'ai peur de ne pas comprendre vos allusions Monsieur Newton...

L'homme recula, ne le lâchant pas du regard jusqu'à atteindre le trottoir où une chic voiture noire attendait patiemment sous un lampadaire éclairant faiblement le quartier endormi.
La porte arrière droite s'ouvrit laissant apparaître de longues jambes de femme, des escarpins noirs aux pieds.

- Je vous présente la charmante assistante de notre directeur, Felicity Harrison.

Une femme, joliment vêtue d'une jupe en tube noir et d'un chemiser blanc sortit de la voiture, aidé par le dit "Moony" et marcha avec une grâce inouïe presque innée en direction d'Alec, pétrifié n'ayant pas osé répliquer quoi ce que soit.

- Bonsoir Alec, je suis très heureuse d'enfin pouvoir faire ta connaissance, lui avoua la jeune femme en remontant sa paire de lunettes sur le haut de son nez.

Complètement obnubilé par la beauté presque irréelle de la trentenaire, Alec cligna plusieurs fois des yeux sous le regard amusé de Moon.

Elle avait une taille de guêpe et avait tout ce qu'il fallait là où il fallait il fallait le dire ; un collier de perle couleur ivoire autour du cou, une montre dorée au poignet et ses cheveux blonds brillants était attachée en chignon au-dessus de sa tête.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Osa enfin demandé le jeune homme, alternant son regard paniqué en direction de la femme puis de l'homme, en arrière-plan.

- Ne t'inquiète pas Alec, tout ira bien maintenant, tu n'as plus à t'inquiéter de rien je te le promets.

La jeune femme s'agenouilla devant lui pour le rassurer.

L'homme s'avança vers eux, sortant de la poche de son épais manteau un stylo-bille argentée et le pointa en direction de l'adolescent.

- Je... je ne peux pas m'attarder, mon frère m'attend à la maison, il a quatre ans et il est tout seul, il faut que je rentre.

- Ne t'en fais pas, je vais me charger de lui... lui expliqua la jeune femme en remettant une mèche de ses cheveux rebelles derrière son oreille.

- Est-ce que je peux y aller Felicity ? Demanda Newton en lui lançant un regard interrogatif.

Felicity Harrison se releva, recula de quelques pas avant de se retrouver aux côtés de son collègue, elle retira soigneusement ses lunettes pour en mettre une seconde paire ; solaire cette fois-ci et en donna également une à Gabriel.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Murmura le garçon, intimidé.

En guise de réponse, Moon appuya de son pouce sur le bouton du stylo, aveuglant ainsi Alec d'une forte lumière blanche, le faisant s'évanouir sur le coup.

- Tu vas voir Alec, tu vas juste t'endormir durant un petit moment et on se revoit très vite.

L'homme rangea l'objet dans sa poche et se tourna vers la jeune femme en remettant son béret sur sa tête.

- Ma chère Felicity, nous n'avons fait qu'une infâme partie du travail...

Starsouls || Starline Où les histoires vivent. Découvrez maintenant