Chapitre 11

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(Média : Julien)

Juste une info : Chaque chapitre de WCT sera posté tous les mardis ;)
Merci pour tout 💜

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< 23 Novembre 2017 >
Cameron

Je ne déteste pas travailler. Même cette dissertation sur Victor Hugo n'est pas une torture pour moi. J'ai toujours aimé travailler, apprendre, m'améliorer. Mes parents m'ont élevé comme ça... Si tu veux quelque chose, il faut te donner les moyens de l'obtenir et le mériter. J'ai toujours suivi cette manière de faire, toute ma vie, que ce soit pour mes études ou le tennis. Jusqu'à en faire trop. Jusqu'à me perdre. Jusqu'à me détruire complètement...

Mais je crois que Julien n'a pas cette façon de penser parce que je l'entends depuis de très longues minutes soupirer. Trop longues. Il a un devoir maison de maths à faire pour demain et je pense sans trop m'avancer, que ça ne lui plaît pas. Je jette un coup d'œil vers lui qui est assis en tailleur sur mon lit à l'internat. Franchement, il me fait un peu de peine mais je ne peux pas l'aider. Je suis un littéraire et même si je ne suis pas complètement nul dans les matières scientifiques – malgré ce que pense Clay, son devoir n'est clairement pas de mon niveau puisqu'il est en S.

Je souris, amusé quand je le vois se prendre la tête entre les mains. Si ça continue comme ça, il va s'arracher les cheveux. Alors, certes sa coupe actuelle est loin d'être magnifique, mais tout de même... Être chauve ne lui irait pas tant que ça. Je reporte mon attention sur ma copie qui gît sur mon bureau et relis mon dernier paragraphe pour me rappeler où j'en suis.

Je n'ai rien contre Victor Hugo mais j'avoue que j'ai toujours eu une préférence pour les auteurs américains contemporains. Cependant, je n'ai pas le choix. Les Misérables. L'homme qui rit. Notre-Dame de Paris. Le dernier jour d'un condamné... C'est surement dans celui-ci que je me reconnais le plus... Condamné. Nous le sommes tous un peu, chacun à notre manière et nous ne savons pas si nous allons mourir aujourd'hui. Dans six heures. Quatre peut-être. Ou si nous obtiendrons une grâce et tout recommencera demain ou dans une semaine.

Après m'être passé une main sur le visage pour chasser ces idées, j'attrape l'ouvrage qui attend sur un coin de mon bureau et l'ouvre à la page. La dernière. Je lis, à plusieurs reprises, le chapitre XLIX et m'énerve à chaque fois inutilement contre ce bourreau... Est-il réellement sadique ou fait-il seulement son travail ? Je soupire... Il y a sûrement un peu de sadisme là-dessous, non ?

- Putain, c'est quoi ce truc ?

Je me tourne vers Julien qui vient presque de hurler. Je le vois se redresser – sérieusement, il s'était allongé ? – en se frottant le front. J'ouvre les yeux en grand en comprenant ce qui peut être responsable de ça. Je me précipite sur lui et cherche frénétiquement des yeux la boîte de Tee autour de lui. Je la découvre au niveau de l'oreiller et l'attrape à toute vitesse pour être sûr que Julien ne tombe pas sur le mot qu'il y a dedans.

C'est lorsque je me rassois sur ma chaise de bureau sous le regard plus qu'interloqué de Julien que je me rends compte de ce que je viens de faire. Je fronce les sourcils, me sentant très ridicule mais serre malgré moi un peu plus la boîte entre mes doigts. Je baisse les yeux vers mes pieds nus et attends patiemment la réaction de Julien qui ne devrait pas tarder à arriver. Trois... Deux... Un...

- Mais c'était quoi ça ?

Qu'est-ce que je disais ? Je soupire pendant qu'il s'installe au bord du lit et me fixe.

- Cam, qu'est-ce qui vient de me tomber dessus ?

Je hausse les épaules. Bêtement. Comme s'il allait gober le fait que je ne sache rien sur ce qu'il vient de se dérouler alors que j'ai la preuve entre les mains.

Walls Could TalkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant