Chapitre 3

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Vous savez, j'aurai voulu vous raconter le jour de mon mariage et vous faire sourire tout en souriant moi même. Je sais que c'est ce à quoi vous vous attendiez, une sorte de délivrance pour moi après ce qui m'était arrivé.
Mais non détrompez-vous tout de suite car cela n'a pas été le plus beau jour de ma vie...

Ma surdité oui je m'y suis faite comme vous pouvez le voir, mes recherches sur le syndrome d'Usher, si c'est vraiment ce qui m'était arrivé, s'étaient montrées infructueuses car j'ai découvert que jusqu'à présent il n'existait pas de remède à cela même dans les pays occidentaux. Dès lors je n'ai pas jugé nécessaire d'aller à l'étranger pour un quelconque traitement...

Tôt le matin, j'étais allée régler tout ce qu'il me restait à faire avant que les invités n'arrivent. Je suis d'abord passée chez mon couturier car ce dernier n'avait malheureusement pas terminé toutes mes tenues. Et oui mes cousines avaient elle même pris le soin d'acheter les tissus pour moi et avaient donc décidé que je m'habillerai trois fois de suite. Après ça j'ai dû supporter que la coiffeuse s'amuse à tirer mes cheveux dans tous les sens sans oublier qu'elle m'avait versé toutes sortes de produits au visage pour ensuite me transformer en autre personne. Mes cousines et amies qui m'avaient accompagné étaient époustouflées par les doigts de fée de cette dernière. Moi par contre je ne ressentais rien de ce pour quoi les gens autour de moi s'émerveillaient et semblaient si heureux. Mais c'était assez normal car je n'entendais rien de ce que les gens disaient, pourtant je les voyais rigoler, taper des mains et même danser. C'est après cela que j'étais revenue chez moi pour la cérémonie, je l'avoue j'étais bien habillée mais je n'étais pas pour autant heureuse.
Les gens sortaient et entraient dans la chambre où j'étais assise. Moi je ne comprenais rien à ces vas et viens incessants et je restais dans mon coin pour ne pas trop attirer le regard. Et je réfléchissais à comment aurait été ma vie et de surcroît en ce jour si spécial qu'est mon mariage si je n'avais pas eu ce problème. Tous ceux qui étaient venus à cette cérémonie étaient sensés savoir que j'étais devenue sourde et je n'aimais pas ce regard de compassion et de pitié que les gens me lançaient. En principe à ma deuxième tenue je devais me rendre chez les parents de Cheikh afin de saluer les invités mais j'avais préféré ne pas y aller, peu de personnes là bas savaient que j'étais sourde donc mieux valait qu'il y ait le minimum de gens informés...

J'étais à un instant assise au milieu du lit de ma mère un voile sur la tête, à imaginer ce que les hommes étaient en train de faire en ce moment. À cette heure ils étaient encore à la mosquée. Après les prières que fait le tuteur ou le père du futur époux, ce dernier formule sa demande pour son fils ou neveu. Il évoque également la somme d'argent donnée pour demander la main de la fille. Le père de cette dernière ou alors son responsable formule lui aussi des prières avant de dire qu'il accepte de donner sa fille en mariage suivant ladite somme entièrement versée. L'imam se charge par la suite de faire le sermon à dire aux mariés. Pourtant la présence de la mariée n'y est pas obligatoire car on dit que les futurs mariés ne doivent pas se voir avant le soir, mais ce dernier est tellement important pour les deux partis. Ce sermon commence d'abord par des louanges à Dieu mais également des prières sur son prophète et aussi il vise à rappeler aux mariés ce qu'est le mariage et par la même occasion leur donner des conseils. Ensuite la cola est distribuée ainsi que les jus, amenés par la tante paternelle de la mariée, qui sont pour la plupart du gingembre donnés à l'assistance qui était à la mosquée...

Ce n'est que quand lorsque reçus un message de Cheikh que je me sentis apaisée. '' Félicitations Madame Fall à présent tu es mienne ''. Je n'arrivais tout simplement pas à tenir en place tellement j'étais heureuse de m'unir avec l'homme de ma vie, celui que mon cœur avait choisi. Les étreintes fusaient de partout, sans doute accompagnées de félicitations et donc je disais merci malgré que je n'entendais pas ce que les autres disaient. À part cela j'avais la tête qui faisait un peu mal à cause des kongg (fait de frapper légèrement sur la tête d'une nouvelle mariée pour être la suivante).
Les festivités s'étaient encore poursuivies et j'étais malgré moi repartie voir la coiffeuse afin de me faire une beauté pour ensuite revenir habillée de ma tenue du soir, la dernière et également la plus scintillante...

Rêves d'un époux parfaitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant