Mon histoire, mes motivations (Partie 3) : La rechute.

49 2 0
                                    


Toujours en 4ème, en plein milieu d'année, je travaille, je galère. Je savais que si je me donnais à fond je pouvais tout niquer. Mais bon, j'vais trop la flemme.

On devait être en début d'année 2016. Je ne saurai dire quand. Pour moi, ça paraît si lointain. 

Un soir je rentrai des cours. Je faisais mes devoirs comme d'habitude, puis après, j'allais sur l'ordinateur comme d'habitude. Mais ce soir l'atmosphère à la maison était plutôt pesante. Nos parents, père et mère, Papa et Maman chérie, nous appellent. Normal. Mais ce qui était moins normal, c'était qu'ils nous appellent, tout les 3. "Késia, Terry, Soane " On arrive dans le salon. On se demande pourquoi ils nous appellent. Késia n'a pas fait de conneries à l'école, moi, je sais pas trop ce que j'aurais fait de mal, et Soane non plus. Puis notre père commence à parler de manière sincère. Bizarre... On se disait Soane, Késia et moi. Donc on écoute. Ils nous parlent du grain de beauté que Maman s'était fait retirer il y'a quelques années, ils nous parlent de l'opération et tout, nos parents parlent puis soudain, Papa nous dit : " Votre mère à un cancer."

... Un gros blanc suivi durant bien 1 minute. On se regardait tous, sceptiques. Même ma mère n'y croyait pas. Mon frère, perplexe, sans alla dans sa chambre. Soane et moi sommes restés. Ma chère mère éclata en sanglots. Naturellement ma sœur aussi. Moi, j'étais perplexe, je ne pleurai pas, non, mais je n'y croyais pas. J'avais pas réalisé. Tu sais, on entend beaucoup parler de gens qui ont toutes sortes de cancer à la télé, cancer du seins, de la peau, en passant par celui des poumons. Mais sans jamais s'y intéresser car on se doute qu'un jour cela nous arrive. 

Mais surprise : ÇA tombe sur nous.

Ce n'est que très tardivement que j'ai réalisé que la vie de ma mère commençait à se compter en années, et peut-être bien, en mois, en semaines.. Peut-être même en jours. C'est depuis ce jour là que, impuissant, chaque seconde de plus avec ma mère prit un nouveau sens, chaque seconde était un cadeau de la vie. Un jour, était un jour de gagné contre le cancer. Ma mère était encore en état de travailler à ce moment là, le traitement qu'elle avait la fatiguait, certes, mais elle continuait à s'amuser, même plus qu'avant. Elle enchaînait radiothérapies sur radiothérapies, à l'hôpital Saint Louis à Paris.  

On arrive aux vacances scolaires. Je vais pouvoir profiter de ma Maman. Passer du temps avec elle. Quand j'y pense j'aurais du rester plus souvent avec elle, plutôt que de rester sur mon ordi, et de sortir avec mes amis. Si j'avais su que c'était les dernières vacances d'été que je passais avec elle... Durant ces vacances, elle entamait son second traitement étant donné que le premier était un échec, on était inquiet car on pensait au futur. " Qu'est-ce qui se passerait si tous les traitement échouaient ? Si y'en à plus ? Qu'est-ce qui se passera ? ". Tu sais, dans ces moments là, tu te rends compte à quel point tu tiens à tes parents. Ils sont peut-être chiants, reloux, ils t'engueulent. Mais sans eux, tu ne serais rien. 

Ce second traitement était d'une puissance beaucoup plus élevée que le précédent. Durant toutes les vacances, ma mère était soit au lit, soit elle se battait pour rester dans le salon, pour être avec nous. Je me rappelle.. Nous sommes allés à Paris tout les 5. Il faisait beau. C'était une belle journée. Nous avons mit les pieds aux Champs Elysées, la première fois que j'y mettais les pieds. Je me rappelle avoir posé devant de magnifiques voitures pour que Maman chérie me prenne en photo. Nous sommes allés manger Burger King, c'était très bon, mais ma mère, qui y allait dans sa jeunesse, pas si lointaine,  trouvait les derniers Burger King dégueulasses, par rapport à ceux d'avant. Pendant cette journée, je sentais que ma mère était heureuse qu'on soit tous ensemble. Cependant, elle avait des cernes et des poches, je voyais la fatigue marquer son visage. Merde, Maman..

Plus le temps passait, plus son état empirait. 

Ma mère avait des crises de toux. Elle pouvait tousser sans s'arrêter durant plus de 30 minutes.

Le soir, dans mon lit, dans ma chambre, qui était à côté du salon, j'entendais ma mère, littéralement en train de s'étouffer. Elle toussait, sans arrêt. Mon père à côté d'elle en train de lui dire de prendre son traitement, une vingtaine de cachets et de comprimées et qui pour certains faisaient la taille d'une grosse bille. J'entendais ma mère. Cela me faisait pleurer. La nuit je rêvais, du pire. Si jamais le l'inacceptable arrivait... Je me réveillais en sursaut, chaque nuit. Je ne dormais plus, terrifié par le sommeil, la peur de rêver de ce malheur une énième fois. Malgré ça, je gardais le rythme, je continuais d'aller en cours. Je travaillais même mieux qu'avant, déterminé à ramener de bonnes notes à Maman chérie. J'veux que son combat ne sera pas vain, que si elle se bat, nous aussi. 

Ma mère était fière de nous. Elle nous faisait des câlins, tous les jours. Moi aussi je lui en faisais, tout le temps. Malgré son corps, pleins de métastases, ces grosses bosses que je sentais en collais à elle. Je m'en fichais. C'était pas son corps que je câlinais. C'était ma mère, son cœur.

Notre quotidien, était de vivre au jour le jour, notre humeur allait avec celle de ma mère, si elle allait mal, nous allions tous mal, si elle se sentait mieux, nous aussi. Je me rappelle aussi de ce stress, qui me mordais le cœur, à chaque retour de l'hôpital, de peur, qu'on me dise, qu'elle y soit restée, et qu'elle n'en revienne jamais.

Une fois rentré des cours, un jour, mon père revient de l'hôpital. Sans Maman chérie. L'hôpital devait la garder en observation pour le traitement.

Durant 2 mois elle y demeurait.  

2 mois sans elle. Quel supplice pour mon père, mon frère, ma sœur, et moi. A quatre. 

Même si l'espoir, la motivation et l'envie de s'en sortir brûlait en nous, il m'arrivait parfois de dire " Voilà comment nous serons, si jamais le pire devait arriver..."

A suivre...

Toi, lecteur, vis chaque jour, comme ci c'était le dernier. Crois-moi, le pire est si vite arrivé.

La suite, demain.

-Terry.

Je t'aime Maman, je suis si fier d'être ton fils, sois sûre, que là où tu es, jamais tu ne me verra flancher. Je plis, mais ne romps jamais. Le jour où je devrais te rejoindre de l'autre côté, ma descendance sera assurée, et mes petits auront de toi, toutes les beautés que tu m'as transmis. 



You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Oct 19, 2017 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

Mon Histoire, Mes Motivations (Partie 3) : La rechuteWhere stories live. Discover now