Je suis consciente. L'air est frais et humide. J'enfonce un peu plus mes pieds dans la mousse et dans la terre attendrie par la rosée. J'ouvre les yeux... J'ai déjà vu cet endroit. Je suis dans une forêt, il a y des arbres un peu partout. Leurs branches tombent et frôlent parfois le sol, elles forment un rideau pour le ciel. C'est un espace fleuri et intime, là où la faune et la flore trouvent une harmonie parfaite. J'entends au loin le chant des oiseaux : c'est le matin. Le soleil n'est pas encore levé mais il ne saurait tarder. Elle ne saurait tarder...
Je continue d'analyser tout ce qu'il y a autour de moi en attendant que le soleil se lève : je sais au fond de moi que j'attends quelque chose, qu'il va se passer quelque chose... c'est alors que j'entrevois un rayon de soleil. Il est puissant et lumineux. Il arrive tellement vite que je dois plisser les yeux à cause du choc... je tente de m'accommoder à la lumière pour y voir plus clair. Tandis que ma vue se fait moins brumeuse, je crois voir une ombre. Non, une silhouette. Qui est dessinée grâce au halo de lumière. Elle se précise jusqu'à devenir nette. Oui. Je la vois. Elle est dos à moi. Quelques mètres seulement nous séparent. Elle contemple le soleil. Elle est grande et fine, à la taille marquée : élancée et majestueuse. Son corps est pratiquement entièrement recouvert d'un tissu blanc, formant une longue robe qui lui caresse les chevilles. Sa peau est pâle ... non pas un pâle malade, mais un pâle lumineux, chaleureux, presque non-humain... Elle a de longs cheveux épais et très clairs, presque blancs qui sont attachés et qui lui arrivent jusqu'aux cuisses. Ses cheveux, eux aussi, n'ont rien d'humain. Elle respire la santé et la jeunesse, mais aussi la stabilité et la sérénité. Le soleil continue de se lever et me permet de mieux la détailler... Elle n'a pas l'air de m'avoir remarqué... je me souviens alors que je suis perdue.
- Hey ! Je cris.
Je la vois réagir. Son corps se contracte par la surprise, brisant ainsi sa méditation. Je continue quand je me rends compte que je n'ai pas terminé ma phrase :
- Excuse-moi de te déranger, (elle se retourne) mais je... (Je vois son visage désormais)
- Tu es magnifique, je chuchote malgré moi.
Ses traits sont doux, harmonieux... tout est parfait : un visage ovale, une bouche dessinée, des pommettes hautes, de grands yeux indigos... couleur de la nuit, dont on aurait envie d'y plonger toute une vie. Elle me sourit... contrairement à ce que j'aurais pensé, elle n'a pas l'air étonnée et m'observe sereinement. Je referme la bouche en réalisant qu'elle était ouverte bêtement, et lui souris en retour. Je n'ai plus la notion de mon image, ni du temps. On se regarde, droit dans les yeux. Ce moment semble court mais si intense... lorsqu'ils changent de direction, ils me manquent déjà. Elle regarde le ciel en direction du soleil, et semble inquiète tout à coup. Voir son si beau visage être déformé par le stress m'attriste le cœur. Je ne comprends pas... ses yeux se reposent sur moi, avec un regard empathique et doux qui semble s'excuser. Ce dernier transmet une telle bonté et est si expressif, qu'en un seul regard je comprends ce qu'elle veut me communiquer. Elle se retourne et commence à courir dans la direction opposée.
- Attend ! Je m'exclame.
Je commence à courir vers elle. J'ai du mal à voir à cause de la lumière et des branches des arbres qui me fouettent le visage malgré mes efforts pour les écarter. Je force sur mes muscles pour la rattraper. Je trébuche plusieurs fois sur des racines d'arbres qui sortent de terre mais je persiste. Je l'appelle encore :
- Attends ! Non ! (je tends la main pour essayer de toucher son épaule, tout en étant éblouie par le soleil qui me fait face) s'il te plaît ! Reste...
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Trisha : la Terre en danger
خيال علميTrisha habite dans une petite ville en Californie. C'est une adolescente incomprise et hypersensible de 17 ans. C'est une adolescente ordinaire. Enfin, presque ordinaire. Quel n'est pas son étonnement, lorsqu'elle se réveille, accompagnée de son...