Chapitre 3 : Monster versus wild

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Bon, nous étions libres. Enfin ... Après tant d'années de servitude envers les humains ... Enfin, libre, ce n'était pas le cas de tous. J'avais quand même six bambins à m'occuper, d'une espèce que je ne connaissais pratiquement pas. Six lagiacrus ... Dans quoi je m'étais encore embarqué ?

Pour le moment, il faisait nuit et les enfants étaient fatigués. Les premiers commencèrent à s'endormir pendant que les autres baillaient en lâchant un petit mugissement trop mignon. Je devais monter la garde cette nuit, protéger mes nouveaux enfants des dangers nocturne. Je m'allongeai alors à mon tour sur l'herbe douce qui recouvrait le sol de la forêt et j'admirai la pleine lune au travers des feuilles des arbres. Elle était vraiment brillante ce soir, ce devait être un signe. Je repensai alors à toute cette nuit ... Le retour en ville, l'évasion, la rébellion ... Tout était allé si vite ... Mais je doutais que les humains abandonneraient aussi facilement ... Ils étaient même surement déjà à notre recherche ! Je devais vraiment rester prudent, surtout que nous n'étions pas si loin du village. De là où j'étais, je voyais encore dans le ciel le long nuage de fumée provenant de la cité en flammes.

Les humains allaient encore avoir un paquet de boulot pour réparer Yukumo, et donc avant de se lancer à notre recherche ... Je pensais alors qu'une petite chasse ne me ferait pas de mal. Et puis les petits seraient surement heureux de pouvoir prendre un bon repas à leur réveil. Je les laissai donc là, au beau milieu de la forêt et m'envolai pour aller chercher un bon aptonoth. Ou un gargwa, depuis le temps que j'en rêve ! Après seulement quelques minutes de vol, j'arrivai dans les zones de chasses des pics brumeux.

C'était l'endroit où de nombreux monstres venaient vivre et par conséquent, aussi le lieu de chasse des hommes. Donc si je savais que je trouverai mon bonheur ici, je savais que je pourrais aussi y trouver mon malheur. Je me posais donc tranquillement non loin d'un cours d'eau. En le voyant je pensais que je pourrais amener les ptiots par ici, afin qu'ils y vivent librement. J'entendis alors une sorte de petit mugissement. Surement un aptonoth ! Ça ferait l'affaire. Je remontais donc un petit filet d'eau qui coulait dans un creux du sol pour finalement arriver à l'embranchement avec la forêt, les montagnes et une sublime cascade derrière laquelle on pouvait distinguer une petite grotte.

Je vis alors un groupe de trois aptonoths en train de se défendre face à un assaut de jaggis. Rien de bien méchant, somme toute, je décider de les aider. Je tirai une belle boule de feu qui tua sur le coup le trio d'herbivores. En plein dans le mille. Pendant que je me félicitais, les jaggis prirent la fuite, me laissant les trois cadavres encore tremblotants juste pour moi. J'en pris deux entre mes serres et m'envolai de nouveau sans demander mon reste. C'est alors que je fus pris dans un nuage de poussière dorée très étrange. Je me sentis soudain totalement perdu et je mis à battre des ailes n'importe comment. Perdant mon équilibre, je lâchai mes deux proies avant de m'étaler lourdement sur ces dernières. Alors que je tentais de reprendre mes esprits, je vis deux motifs bleus splendides me fixer avant de tournoyer, encore et encore, m'hypnotisant lentement, avant que je ne m'endorme totalement ...

Lorsque je me réveillai, le jour se levait et je n'étais plus au même endroit. J'étais cette fois dans une sorte de nid immense au sommet d'une montagne, entourée par la forêt. J'essayai de me relever, mais de nombreux poids sur dos me bloquaient tout mouvement. Lorsque je me débattis, ces derniers bougèrent et émirent quelques cris. Des monstres m'avaient capturé ? Etaient-ils domptés par des humains ? Ma petite serre me disait que je n'allais pas tarder à le savoir. C'est alors qu'une vingtaine d'oiseaux bleus vinrent à ma rencontre. Des malfestios ... Ce n'était pas commun dans la région et encore plus de jour. En effet, ces sortes de hiboux bleus, capables de désorienter leurs cibles à l'aide d'une étrange poussière et d'endormir ces dernières en les hypnotisant avec les motifs de leurs ailes, vivaient généralement dans les forêts de nuit. Je n'en avais croisé qu'une fois dans ma vie, lorsque Shelkai avait dut partir en forêt pour aller en chercher un. La bête lui avait donné beaucoup de fil à retordre mais il avait fini par la capturer ... Je sais que les humains aiment beaucoup créer des objets de luxe avec les plumes de malfestios, qui étaient, il faut le dire, vraiment sublimes quoique futiles.

Bref, les malfestios m'encerclèrent et les poids sur mon dos disparurent. Enfin, ils se posèrent au sol car en effet, trois malfestios s'étaient assis sur moi. Je pus donc me relever, méfiant, sous le regard intrigué de chacun d'entre eux. C'est alors qu'un dernier malfestio, bien plus grand et majestueux que tous les autres apparut de nulle part. Il me fixa longuement, avant de parler :

« - Eh bien ... Pourquoi un rathalos azur chasse-t-il sans autorisation dans notre territoire ?

- Hum ... commençai-je.

- A mort ! A mort ! Crièrent les hiboux bleus.

- SILENCE ! Hurla alors celui qui semblait être le chef. Continue, rathalos.

- Je ... J'ai échappé aux humains cette nuit avec quelques confrères. Les autres étant endormis, je me suis permis de ... leur chercher un repas pour ce matin ... Mais j'ignorais qu'il s'agissait de votre territoire !

- Tu as échappé aux humains, dis-tu ? Me questionna le piaf.

- Exact ! Avec quelques lagiacrus, nous avons détruits leur village en nous enfuyant. Nous avons failli y laisser notre peau !

- Hum ... murmura alors le volatile. Ceci explique donc l'incendie du village humain ... Je veux bien te croire, rathalos. Félicitations, tu as fait du bon travail.

- M ... Merci, répondis-je. C'était mon devoir après tout !

- En effet ... Tu as un cœur bon, rathalos. Dis-nous ton nom, que nous puissions raconter ton histoire à nos oisillons.

- Unakai, dis-je alors fièrement. Je m'appelle Unakai.

- Et bien enchanté Unakai. Fit le grand malfestio. Je me prénomme Jiburu. Et en tant que chef du clan des Malfestios, je te souhaite la bienvenue aux pics brumeux.

- Et bien merci beaucoup.

- Pour avoir aidé tes confrères à échapper au joug tyrannique des humains, nous te remercions en te tolérant sur nos terres, tant que tu ne tues pas notre bétail. La saison froide arrive et les aptonoths ne vont pas tarder à se faire rares. Il nous faut de la viande pour nourrir tout le clan durant la saison. Prend donc les aptonoths que tu as chassés cette nuit, mais que cela ne recommence plus, où nous nous verrons dans l'obligation de te traiter de nouveau comme un intrus, Unakai.

- C'est compris, je vous remercie grandement pour votre générosité, Jiburu. Fis-je en m'inclinant. »

Là-dessus, je partis, ramenant mes deux aptonoths à l'endroit où j'avais laissés mes petits lagiacrus. Ils devaient se faire du souci pour moi, j'espérai qu'ils ne s'étaient pas enfuis pour me retrouver. Sur le chemin de retour, je réalisais que je m'étais déjà fait des amis dans cette forêt, et qu'ils pourraient m'être d'une aide précieuse, surtout si, comme ils disaient, la saison froide arrivait. A ce moment de l'année, la neige tombe, les arbres deviennent vides de couleurs et l'eau se fige. C'est toujours un moment rude, mais ayant grandis avec les humains, je n'ai pas connu de réels problèmes puisque j'étais nourri et logé.

J'arrivai finalement au lieu où les petits étaient restés. En atterrissant, je posais les deux carcasses d'aptonoths au sol. Ma venue réveilla les trois derniers lagiacrus pendant que deux autres reluquaient avec des étoiles dans les yeux, la viande que je leur ramenais. Tout fier de leur avoir fait plaisir, je les regardai manger goulument les cadavres des herbivores, jusqu'au moment où je me rendis compte d'un problème.

Le petit lagiacrus ivoire avait disparu !

L'azur du cielWhere stories live. Discover now