Chapitre 1 - EMA

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Chapitre 1 : EMA

En ouvrant les yeux, je ne vois rien et pendant l'espace de quelques secondes, je me demande si je ne suis pas devenue aveugle. Je prends conscience que non, je suis tout simplement dans le noir. Je ne peux pas bouger et mes poignets sont très douloureux, ligotés, bien serrés derrière mon dos. J'ai mal partout. Je souffre tellement que j'ai envie d'hurler de toutes mes forces mais je ne peux pas, quelque chose m'en empêche. Est-ce un scotch sur ma bouche ? Où suis-je ?

Le ronronnement d'un moteur répond à ma question. Je ne peux pas être dans le coffre d'une voiture, je ne suis pas à l'étroit. Je bouge en roulant sur moi-même et je comprends alors que je suis à l'arrière d'une camionnette. Je cogne quelque chose sur mon passage et un cri étouffé d'une fille se fait entendre. Je ne suis pas seule, je la sens. Qui est-elle ? Est-ce que je la connais ?

Je m'assois difficilement et je ne bouge plus. C'est dans ce silence que je l'entends respirer rapidement. Elle panique et moi aussi, que faisons-nous là ? Comment vais-je faire pour sortir d'ici ? J'aimerais lui poser toutes les questions qui me brûle les lèvres mais je ne peux rien faire. Ni la voir, ni même l'entendre parler.

-    Qui es-tu ? Me demande-t-elle

L'entendre me fait sursauter. Comment se fait-elle qu'elle puisse parler et moi non ?

J'essais de lui répondre mais ce sont des bruits étouffés qui sortent de ma bouche, je ne peux pas lui parler ce scotch m'en empêche et je me sens frustrée.

-    Je vois.. Tu as quelque chose de collé sur ta bouche hein. J'ai réussis à enlever le mien pendant que tu étais dans les vapes. Ne te demande pas comment j'ai fais, j'ai passé un long moment avant de réussir. Comme tu peux te l'imaginer j'ai moi aussi les mains liées derrière le dos. Je crois avoir fait ça avec mon épaule mais j'ai pas tout enlever, j'ai juste réussit à décoller une partie de cette merde. Assez pour mieux respirer. Dit-t-elle rapidement. Sa voix tremble et je comprends que cette fille ce sens aussi angoissé que moi.

-    Je t'ai vu, tu sais... Quand il a balancé ton corps inanimé dans le véhicule, il t'as lancée prêt de moi. J'ai vu sa tête, un psychopathe. Nous sommes foutu n'est-ce pas ? Je ne sais pas pourquoi mais les malheurs tombent toujours sur moi. Au moins, je ne suis pas la seule dans cette situation.

Elle se met à pleurer et j'ai envie de la rassurer, de lui dire que nous allons nous en sortir ! Mais je ne peux rien faire et nos sanglot se complète. La route se fait longue et la fille ne parle plus. Elle se contente de lancer des soupirs et de pleurer. Elle a perdu espoir, je le ressens. Ma mère et Eva vont me retrouver, une fille de dix-sept ans ne peut pas disparaître aussi facilement, je sais qu'on me retrouvera. Surtout si nous sommes deux, on nous retrouvera, c'est certain !

Je m'éloigne d'elle pour ne pas qu'elle me contamine de mauvaises ondes, jusqu'à ce que mon corps heurte une parois de la camionnette. Je suis tellement fatiguée et le fais de ne rien voir n'arrange pas les choses. Je ferme les yeux et me dis : « Demain je serais à la maison en train de boire un chocolat chaud tout en caressant mon chat, comme chaque matin. »

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-    Je te le promet, je serais toujours là pour toi Ema, quoi qu'il arrive, me rassure ma sœur en me serrant dans ses bras.

-    Ce n'est pas le premier garçon qui te brisera le cœur, reprend-t-elle. Regardes, moi, c'est déjà le troisième et pourtant je ne suis toujours pas morte, je m'en suis remise à chaque fois. Gardes la tête haute soeurette, tu trouveras quelqu'un qui te mérite. Pas un mec qui te demande une photo de tes seins. C'est un abrutit et tu mérites mieux.

Chambre 18Où les histoires vivent. Découvrez maintenant