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(En média, Ritmo Mexicano de MC GW)

À peine la guerre était gagnée que les affaires reprenaient.  Lorsque le spectacle de la mort de Ramoz se termina, Cassio s'empressa de gagner le bas de Morro da Babilônia à la rencontre de ses bras droit. Il avait eu du mal à se frayer un chemin à travers ses fidèles. Chacun voulait le féliciter, lui donner une accolade, dénoncer un traître ou pleurer un mort.

A l'entrée de la favela gisaient des dizaines de corps. Des militaires.  Les militaires de Saul, encore vivants, vérifiaient que ceux au sol ne simulaient par leur mort. Cependant, la majorité des militaires de Duque étaient ligotés et encapuchonnés sur le côté. Les militaires corrompus saluèrent Cassio ; ils travaillaient pour Saul et la plupart d'entre eux était liée de près ou de loin au Premier Commando Militant. 

- Nettoyez moi tout ce bordel quand vous aurez fini, dit Cassio en faisant tourner son index en l'air, ce n'est qu'une question de temps avant que la presse ne rapplique. Je veux que tout soit propre.

Les militaires répliquèrent par l'affirmative et s'exécutèrent. Il y avait eu moins de morts que prévu, cela arrangeait Cassio : trente morts étaient plus facile à expliquer qu'une centaine. Au loin, il aperçu Saul  tentant de joindre quelqu'un par téléphone. Lorsqu'il vit Cassio, il baissa le combiné. 

- Je suis heureux de te voir en vie, Cay, dit son bras droit en lui donnant une tape dans le dos. 

- Où est Victor? demanda Cassio en regardant autour de lui. 

- Il raccompagne ses policiers à la limite de la ville, il ne tardera pas à revenir.

- Et Duque?

- Dans le coffre, répliqua l'autre en désignant sa voiture, j'essaye de joindre Heitor mais je capte mal. 

- Le brouilleur? questionna le Chefe en s'approchant du coffre. 

- Désactivé il y a vingt minutes, les fréquences reviennent petit à petit... ah, voilà! Heitor?...

Cassio se désintéressa de la conversation et ouvrit le coffre. Le général Duque était allongé, les mains liées et la tête recouverte d'un tissu. Lorsqu'il compris que quelqu'un venait d'ouvrir le coffre, il se braqua. A présent, il guettait le moindre bruit.

- Je vous préviens, se hasarda-t-il, vous ne vous en sortirez pas comme ça... j'ai des relations!  

Cassio lui arracha le tissu sur son visage et le sortit de la voiture. Il eut un rictus amusé et le laissa retomber lourdement au sol.

- Tes relations de blanc ne te serviront à rien ici, Duque, répondit-il en sortant son arme de sa ceinture, chez moi c'est œil pour œil, dent pour dent. 

Saul apparu derrière Cassio et lui tendit le téléphone. 

- Comment s'appelle ta femme déjà? demanda-t-il au général en portant le combiné à son oreille. 

Duque écarquilla les yeux et ouvrit la bouche pour prononcer quelque chose. Il s'apprêtait à hurler mais Saul lui décrocha un puissant coup de poing dans la mâchoire. Le général s'affala au sol. 

- Ah oui, Carla, ajouta Cassio en affichant un sourire suffisant : Heitor, passe moi Carla. 

Son homme s'exécuta. La seconde d'après, la voix paniquée d'une femme le supplia à l'autre bout du fil. 

- Nous avons de l'argent, beaucoup d'argent! dit-elle au bord des larmes, pitié! 

- Tout ne s'achète pas dans la vie, répliqua posément le Chefe avant de se corriger : du moins, pas dans le cas présent. Ne nous comportons pas comme des sauvages, Carla, veux-tu lui faire tes adieux avant qu'Heitor ne coupe la communication? 

La Favela du Crime - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant