Chapitre I

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Salut, c'est Sylver. Je vous préviens, cette histoire ne va pas demarrer très joyeusement. Pour que vous compreniez au mieux mon histoire, on va commencer par le commencement. Et ce commencement, c'est un jour bien triste de ma vie d'équidé.

Ainsi, ce matin là, j'étais dans ma stalle en train d'écouter ma propriétaire passer un coup de téléphone très inquiétant.

-Allô ? Oui... Bonjour Madame Helstanner, c'est Lisa Duchet à l'appareil... Vous êtes bien la nouvelle propriétaire ? D'accord. Vous... vous pouvez venir le chercher. Il est prêt. D'accord madame. Non, bien sûr, ça ne me dérange pas. Oui, à tout à l'heure.

Et puis elle a raccroché le téléphone dans le bureau de la directrice du club.
Cela faisait déjà quelques semaines que j'avais le pressentiment que quelque chose n'allait pas, que ce soit dans l'attitude de ma propriétaire, qu'avec tous ces mysterieux coups de fil a une certaine Hélène Helstanner... Mais une chose dont j'étais sûr, vu l'humeur triste et maussade de ma cavalière et ce qu'elle a dit avec cette soi-disant "nouvelle propriétaire" au téléphone, ce n'était pas une bonne nouvelle.

Quand elle s'approcha de ma stalle, je vis qu'elle avait les larmes aux yeux et ouvris la porte de mon box pour pouvoir se blottir contre mon encolure. Les mots "nouvelle" et "propriétaire" se répétaient dans ma tête, comme une alarme infinie. Lisa pourrait-elle être en train de m'abandonner ? Rien qu'à cette idée, je me suis mis à paniquer. Mais ma cavalière ne disait toujours rien.
Au bout d'un moment, elle a pris une longe, m'a passé un licol et m'a conduit dans la cour du petit centre équestre. On a attendu comme ça pendant un bon moment, observant le peu d'agitation des chevaux et de leurs cavaliers qui profitaient de leur fin de dimanche après midi pour partir en balade. Plus tard, j'ai beaucoup regretté que l'on en ai pas fait une ce soir-là. Une dernière balade avant que tout ne soit trop tard, que tout ne change. Car, environ quinze minutes plus tard, alors qu'un van luxueux pour chevaux arrivait, j'eu une mauvaise impression. Mais ma cavalière n'avait pas l'air de comprendre que j'étais totalement perdu et ne prononçait pas un mot. Elle salua la jeune fille qui descendit du côté passager du camion, vêtue d'un haut parfaitement blanc et d'un pantalon d'équitation à strass, lui donnaient un air très riche, mais ce sont sa façon de marcher et de lever son menton d'un air hautain et supérieur qui sont les caractéristiques qui m'ont inquiété le plus, d'autant qu'elle tenait dans ses longs doigts manucurés une fine cravache qui coûtait sûrement plus cher que l'ensemble de mon équipement, tapis, selle, filet de professionnel compris. "Non mais c'est qui celle-là ?" Me demandai-je. Mais je devinais la réponse: ma nouvelle propriétaire. "Oh mon dieu. Quelle horreur."
Elle ne fit que s'agrandir et confirma mes intutions quand elle prononça ces quelques mots.
-Bonjour. Je suis la fille d'Hélène Helstanner. Vous devez être Lisa. Et à vos côté, mon nouveau cheval j'imagine. Sylver, c'est bien ça ?
Ma cavalière répondit avec une certaine incertitude dans la voix.
-Oui, c'est ça. Mais je ne comprend pas, Madame Helstanner m'avait bien précisé qu'elle viendrait en personne. Et elle ne m'a jamais parlé de sa fille...
La fille paru rougir un instant, puis se repris avec son petit air hautain.
-Oh, oui, bien sûr, mais ce cheval est pour moi. Ma mère et malade et n'a pas pu se déplacer...
J'ai tout de suite senti que quelque chose ne collait pas dans son histoire, et qu'elle avait un air louche. Mais ce n'était pas le cas de Lisa, qui avait envie d'en finir vite malgré sa tristesse, et après avoir étudié les documents que lui présentaient la fille, vint le moment des derniers adieux, et de monter dans le van.
-Mon loulou, je suis désolée, mes parents...mes parents n'ont plus les moyens de couvrir les frais de tes soins. Je dois te confier à quelqu'un qui prendra soin de toi, d'accord ? Elle me promis de venir me voir bientôt, et m'abandonna à mon sort après multiples câlins et caresses d'au revoir. Je la regardait tristement tandis qu'elle sortais du van dans lequel j'étais monté, abattu par cette horrible nouvelle. Je poussai un hennissement de désespoir alors que la porte se refermait, et alors le van démarra pour m'emmener loin de tout ce que j'amais, de toute mon enfance et de tout ce que j'avais appris a ses côtés. Mais elle m'avait abandonnée. Littéralement. Sans m'expliquer vraiment les raisons de ma vente. Tout ça pour me remettre entre les mains d'une espèce de gosse de riche qui je suis sûr ne me montera qu'une fois par semaine, après ses trois séances manucures et que le reste de la semaine j'allais croupir dans mon box avec les soins d'un palfrenier qui ne me connaitrai même pas. Je soupirai, démoralisé. Je savais que plus tard, je me souviendrais de ces longues belles années avec elle avec de la tristesse, de la nostalgie et beaucoup de regret.
Pour mon plus grand malheur, le voyage en van dura très longtemps et je me dis que mon ancienne propriétaire ne risquerai pas de venir très souvent, vu la distance qui nous séparait. Et cette simple pensée déchirait mon coeur.

Voilà comment c'est passé ce moment décisif au commencement de ma nouvelle vie. Je peux maintenant remonter dans le présent afin que vous découvriez avec moi mon nouveau monde...

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 27, 2017 ⏰

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Sylver Tome I AventuresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant