~ Âme Perdue { EN PAUSE } ~

Triste nouvelle

« -On vient de retrouver votre sœur morte dans sa cellule, me confia le gardien de prison.

- Pardon ?, répliquai-je

- Elle a subi quinze coups de couteau, nous pensons que c'est un meurtre. Avait t-elle des ennemis ?, me questionna-t-il tout penaud.

- Elle était en prison ! C'est à vous de me le dire, elle est morte en prison alors qu'elle était innocente !, criai-je dépassé par les événements.

- Calmez vous, reprenez vous! Nous allons vous conduire au commissariat pour poursuivre cette discussion si vous ne vous calmez pas, bon sang !, vociféra le policier hors de lui

-J'ai plus de famille, mes grands-parents ne me parlent plus, mes parents sont morts dans un crash d'avion, ma sœur est ma nièce sont mortes et vous voulez que je me calme ?!, criai-je interloqué et perdu. »

Ils m'emmenèrent au commissariat. Durant le trajet, je pensais à Tom comment j'aillais pouvoir lui annoncer cette abominable nouvelle.

Nous étions plus très loin, quand mon téléphone sonna. C'était l'officier de police qui l'avait.

De la banquette arrière, j' aperçus le nom inscrit sur mon téléphone : Tom Duras.

Cela fait trois mois qu'il est sorti de l'hôpital. Il allait beaucoup mieux. J'ai peur de sa réaction.

Nous arrivons enfin à l'hôtel de police, ils m'emmenèrent en salle d'interrogatoire.

J'ai appelé l'avocat qui s'était occupé de ma sœur pour le décès de Laurine.C'était encore lui le mieux informé pour s'occuper de ma défense.

« - Ou étiez vous hier soir entre 18h et 21h ? me questionna le grand capitaine de police M. Mandeau.

-Vous me suspecter..., répondis-je, mais je n'eus le temps de finir ma phrase que mon avocat Maitre Pondiner répliqua :

- Vous suspectez mon client d'avoir tué sa sœur ? Il était chez des amis hier soir, pour un anniversaire.

- Très bien on va vérifier. Savez vous si Kiara avait des ennemis ou s'il y avait des gens qui lui en voulait ?, répondit M . Mandeau.

-Non je ne crois pas, mais je ne la voyais qu'une fois par mois, au parloir. Vous avez prévenu son mari M. Tom Duras ?, questionnai-je, apeuré.

- Oui, il est en route nous attendons les résultats de la police scientifique. On va vous demandait de rester à disposition de la police. Les informations concernant l'enquête vous seront transmises par le biais de votre avocat.

-Merci, et vraiment désolé de m'être emporté tout à l'heure. Au revoir.

Dépité, je quitte le commissariat, je ne réalise pas. Mamie et Papy doivent être au courant de toute façon je m'en fiche. Ils m'ont oublié parce que j'ai pris la défense de ma sœur durant son procès. C'est immonde, ils m'ont abandonné parce qu'ils refusent de voir la vérité en face.

Ils lui ont en voulu à mort. Ils ont tout de suite cru la police. Je ne comprends pas ils l'ont élevé comme leur fille et ils la croient capable de faire une chose pareille. C'est illogique.

C'est n'importe quoi ! Moi j'ai jamais cru ces escrocs de policiers. Je l'ai toujours défendu. La pauvre elle était si fragile. Et le pire c'est que le malade qui a assassiné ma sœur est en liberté.

Il faut qu'on le retrouve et vite sinon je vais devenir fou.

« - Merci cela sera tout pour aujourd'hui, répondit mon psy comme s'il en avait trop entendu.

Une fois sorti de son cabinet, je réalisai que demain cela fera deux mois que Kiara n'est plus là.

Ce psy est obligatoire après le choc que j'ai reçu. C'est la médecine du travail qui m'y a obligé.

Je n'en avais absolument aucune envie mais bon. J'avais pas envie d'en parler. J'ai 26 ans, je suis instituteur , j'ai fini par avoir mon CAPES pour enseigner mais je voudrais retourner en arrière.

J'agis comme un gosse. J'ai plus personne moi. J'ai quelques potes mais j'ai plus de famille . Plus personne. Enfin si j'ai Tom mais en l'état je suis pas sûr qu'il tienne le coup. Et moi alors dans cette histoire, finalement après tout ça qu'est ce qui donne l'envie de continuer, de se battre tous les matins pour se lever se regarder dans le miroir et se dire que l'on est un raté. Mais après ce qui me console c'est les 22 élèves qui m'attendent chaque matin à l'école élémentaire de Vernoux. Pourquoi la vie est-elle si injuste avec les gens qui veulent du bien ?, me répétais-je chaque matin.

Tom, je voulais voir Tom. Je courus chez lui. Il s'est trouvé un logement à trois cents mètres de chez moi. J'entrai prendre un café et fis comme chez moi. J'avais appelé l'école en disant que j'étais malade mais que je reviendrais demain. Il arriva vers 9h30. Cela faisait 7 mois que je ne l'avais pas vu. Je le pris dans mes bras. On resta comme ça pendant 2 minutes environ en pensant que cela enlèverai toutes les blessures que notre passé commun nous avait fait subir.

Il me regarda les yeux plein de larmes et chuchota :

« - Tu m'as manqué petit frère.

-Moi aussi. J'en peux plus j'y arrive plus. Il faut qu'on sache. Pour nous mais aussi pour Laurine et Kiara. Je suis persuadé que la personne qui a tué Laurine a aussi pu tué Kiara. Beaucoup de choses ont changé en 10 ans. Il faut que je trouve le malade qui a fait ça. Quitte à tout perdre mais au moins je pourrais me reconstruire d''une manière plus saine. Enfin je l'espère...

- Tu as raison, petit frère, cela peut plus durer. Notre vie se résume à se morfondre dans le passé. On doit s'entraider. Puis moi je suis là pour t'aider, t'es encore jeune tu peux y arriver. Allez, il faut y croire ! Je t'aime comme mon petit frère. Tu es ma seule famille. Mes parents me parlent plus. J'ai besoin de ton aide. Toi aussi tu as besoin de moi. Avançons ensemble pas séparément.

- Tu as raison, grand frère, vient habiter à la maison si tu veux. C'est la seule chose que m'ont laissé mes grands-parents autant en profiter. Puis je me sens seul dans cette grande maison même si Gris-Poil anime bien mes soirées, répondis-je avec un rire étouffé.

- Je vais réfléchir et je te tient au courant. C'est juste que cette maison c'était la maison où à l' époque nous étions une famille.