3 - Ce fils indigne

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Je me trouvais dans une maison, près d'une cheminée. Maintenant, c'était ma maison. Quand j'y repense, j'en avais effectué, des choses. J'avais réussi à fuir des Enfers avec les mots, qui est en réalité un pinceau permettant d'invoquer des Ayakashi et de les asservir. Puis j'avais prier. Quoi? Prier n'est pas assez pour vous? C'est trop étonnant de prier alors que les dieux m'ont pris celle que j'aimais de tout mon coeur? Croyez moi, ce n'était pas une mince affaire. Il faut dire que j'ai placé tout mes espoirs dans un si petit vœu. Mais j'y croyais. Je savais que grâce à cela, tout pouvait changer et basculer en ma faveur. Et c'est de là qu'il est né. Qui ? "Mon fils" un jeune dieu du nom de Yaboku. Yeux bleus perçants, cheveux noirs aux reflets un peu violet, il ne me ressemble pas vraiment. Il faut dire que ce n'est pas mon vrai fils, mais que je peux le considérer comme tel, étant donné que c'est moi qui l'ai vu naître de mon unique souhait. Ce souhait, "abattre" est très efficace jusqu'ici. Yaboku ne se pose pas de questions et obéit à mes ordres, en tuant ses humains masochistes persuadés que les dieux sont justes et bons. Que des balivernes! Ses saletés ont... Ma rage explosa de nouveau, et je frappais de mon pied un objet à côté de moi. Yaboku est ma fierté. Il ne m'a jamais déçu, à part lorsqu'il a pris comme shinki cette jeune femme qu'il a ensuite rebaptisé Sakura. Mais cet idiot en a payé les frais, et Sakura est morte. Il ne recommencera plus, j'en suis sûr. Il n'avait qu'à se servir uniquement de Hiiro!

-Père, je peux te parler? lança soudainement une voix au fond du couloir sombre. C'était lui. C'était Yaboku. Je voudrais discuter sérieusement...

-Oui, qui à t'il? répondis-je, surpris par le ton froid de mon fils.

L'enfant serra son poing, je le vis trembler un peu, il avait peur. Et puis finalement, il baissa les yeux, et déclara d'une petite voix :

- Toi et Hiiro, je voudrais que vous arrêtiez de m'appeler Yaboku, s'il te plaît. Je préfère le nom que Sakura m'a donné, enfin, m'avait donné... Je m'y sens plus à l'aise. Et, hum... Si ses derniers temps, je n'ai tué que très peu, c'est parce que... (Il déglutissait péniblement sous mes yeux) parce que... parce que je ne veux plus tuer! Sakura n'aurait pas été d'accord avec ça, et... et moi, j'en ai marre. Je veux rendre les gens heureux!

Entendant comme un grondement sourd, le jeune dieu releva la tête en tremblant de ma réaction. Je le fixais avec mépris. Alors ça y est, il se décide à être comme eux... Fils indigne. Il se décide à renier sa nature divine donné à sa naissance, celle d'abattre. Il ne veut plus être mon assassin. Mais un jour... Un jour, il comprendra son erreur. En attendant, je ne peux pas le laisser faire ce qu'il veut.

Un Ayakashi masqué au fond du couloir avança doucement. Yaboku l'entendit et sursauta. Ses yeux étaient écarquillés. Ce qu'il redoutait était arrivé. Il m'avait déçu, il allait payer. Il est clair qu'un enfant se doit d'obéir à ses parents. Yaboku a atteint l'âge de la rébellion, on dirait... Mais peu importe les méthodes, je vais le remettre dans le droit chemin.

Plusieurs Ayakashi masqués~ mes préférés, d'ailleurs~ encerclaient désormais le dieu du désastre. Celui ci, paniqué, tenta de reculer mais se prit le mur.

Il n'avait plus d'échappatoire. Un Ayakashi sauta vers lui et le mordit à la jambe. Yaboku cria et j'assistais calmement à sa douleur. Voilà qui devrait l'apaiser pour les siècles à venir. Celui que j'appelais mon fils me jetait un regard insistant, totalement désespéré. Je n'y fis pas attention. D'autres Ayakashi se jetèrent de tout leurs poids sur lui. Il continua d'hurler, une larme perla. Yaboku se releva d'un coup, il saignait à la jambe. Il se précipita vers moi, en détresse, et s'agrippa à ma manche. Je tourna la tête vers lui. Sérieusement? Il pleurait sans s'arrêter, le regard suppliant. Pfuu... C'est pathétique. Lui, il ne sait même pas ce que ses semblables m'on infligé. Un autre Ayakashi l'attaquait. Serrant encore plus son emprise sur mon bras, le jeune dieu s'écriait :

- S'il te plaît, Pap-AAAAH! (Le fantôme ne le lâchait toujours pas)

Indifférent, mais dégoûté par sa faiblesse (qui m'avait semblé si semblable à la mienne, pendant un instant!) je me détachais de lui, et commença à sortir de la pièce. Je ne voyais presque pas Mizuchi, ma shinki, et également celle de Yaboku, arriver dehors et nous regarder comme si nous étions fous. C'est dans les cris de Yaboku que ce souvenir s'interrompu, laissant une marque permanente dans la mémoire de ce dernier...

Les tourments d'un mage [ Noragami ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant