Voici l'avant dernière partie de la nouvelle ;) !
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La fête bat son plein depuis plusieurs heures maintenant. Je ne peux pas m'empêcher d'observer l'heure au mur, je n'ai aucune confiance en mon idiot de frère. J'ai quitté précipitamment la cuisine et monsieur moqueur m'a juste suivi du regard sans rien ajouter.
Je déambule maintenant avec mon verre d'alcool trop corsé dans les mains, je titube carrément. Mes pas me guident d'eux-mêmes vers le premier étage. Ces vieilles maisons avec ses tapis cloués aux escaliers sont des objets de torture. Les yeux brumeux je n'aperçois pas les clous qui dépassent de la vieille moquette posée là.
La pointe de mon pied gauche tape brutalement dedans, mon second pied ayant déjà pris son élan pour monter l'autre marche précipite ma chute. Je tombe à genoux en haut des escaliers, mes deux paumes de mains s'agrippant au parquet du premier. Je soupire en réalisant que j'ai évité de peu une chute catastrophique, quand je me redresse rapidement et que j'entends un craquement de tissu derrière moi.
Je n'ai pas besoin de me tourner pour sentir l'air caresser mes fesses nues. Ma robe de sorcière vient de se déchirer, offrant à ceux qui voudront bien monter les marches, une belle vision de ma culotte rouge.
– Zut zut zut !! m'exclamé-je en récupérant le reste de tissu accroché aux vieux clous.
Cachant ma culotte avec ce qui me reste de robe, je me dirige à la hâte vers les pièces, espérant trouver une chambre et dérober quelque chose pour couvrir mes cuisses. Je me glisse rapidement dans un placard à balai quand j'entends subitement des pas. Le Batman de toute à l'heure vient de monter à son tour, il semble agacé ou frustré. Il entre dans une des pièces et je soupire en voyant le squelette rejoindre la même pièce quelques minutes plus tard.
Cette pièce va être souillée et je ne pourrais pas entrer dedans sans arrière-pensée. Fichues hormones masculines à vouloir sauter tout ce qu'il bouge ! Je rase les murs, espérant trouver quelque chose à mettre, ne serait-ce qu'un petit tapis de salle de bain.
La porte du fond s'ouvre sur une immense salle de bain, la moindre serviette devrait faire l'affaire. J'abandonne mon tissu fichu, ma petite sacoche ne contenant que mon téléphone portable et des ustensiles féminins sur le rebord du lavabo. J'actionne la lumière placée juste à côté du miroir.
Même bourrée je peux détailler ma tenue, puisqu'il ne me reste que le haut, cachant à peine la naissance de mes cuisses blanches. Impossible de retourner à la fête ainsi. Plutôt tenter de sortir par le velux et me briser la cheville que d'offrir la vue de mon postérieur à tous ces nigauds.
– C'est vraiment pas de chance, pleurniché-je en laissant tomber mes épaules vers l'avant.
– Cela dépend du point de vue, annonce une voix devenue familière au cours de la soirée.
Sans réfléchir, ni même me tourner vers celui qui me dérange, j'éteins aussitôt la seule lumière de la pièce nous plongeant dans le noir total. J'entends Merlin s'avancer vers moi et refermer délicatement la porte. Ma seule chance de sortie. Je peux sentir son odeur de musc se répandre tout autour de moi. À moins que ça ne soit que ma transpiration excessive.
– Tu...
– J'aime quand le jeu se fait les yeux bandés, me coupe-t-il.
Son corps s'est dangereusement rapproché du mien, sa chaleur effleure mon corps glacé. Mes reins sont accolés contre le rebord du meuble du lavabo. Je devine les larges mains de Merlin se poser de chaque côté de son corps, m'encerclant sans même me toucher. Ses cheveux chatouillent mon nez, son souffle bouillant s'écrase contre ma bouche.
Je n'y vois absolument rien, mais c'est peut-être mieux ainsi, puisque je dois être rouge de honte. J'ai envie de dire quelque chose, n'importe quoi pour m'en aller. Cette situation est extrêmement gênante. J'ouvre la bouche, mais aucun son ne sort. Puisqu'elle rencontre brusquement celle de Merlin.
Mon cœur palpite, mon ventre explose, mes muscles tremblent et mes jambes s'affaiblissent. Merlin m'agrippe par la taille, sentir ses doigts sur ma peau nue me fait frissonner de toute part. Sa main se fait plus baladeuse sur ma peau dévoilée tandis que sa langue explore chaque parcelle de mes lèvres. Il sent l'alcool, il est aussi ivre que moi.
Un soupire s'échappe de nos bouches, je ressens une agréable sensation parcourir mon bas-ventre, je vais exploser si je ne réponds pas rapidement à ce désir fulgurant. Je finis rapidement assis sur le meuble, les lèvres de Merlin ont quitté les miennes pour dévorer mon cou. Je soupire d'aise, lui offrant mon corps tel le ferrai une victime face à un vampire.
– Je suis le numéro 13, murmure-t-il contre ma peau.
J'ai envie de répondre que c'est mon jour de chance, quand tout à coup, une lumière vive apparaît au travers de mon sac. Mon téléphone est en train de sonner. Je reconnais cette sonnerie entre mille. C'est celle du détecteur de fumée. J'ai à peine le temps de quitter les bras du magicien d'un soir, que je reçois une photo de mon demeuré de frère. Ce dernier s'est pris en selfie en train d'allumer un briquet près des horribles rideaux de maman.
« Bientôt minuit sœurette, on a un deal oublie pas ! »
– Espèce de petit con ! hurlé-je en rangeant rapidement mes affaires.
J'en oublie mon prince, range mes affaires à la hâte, me dirige à tâtons vers la sortie. En ouvrant la porte, je sens quelque chose me tomber dessus. C'est un peignoir, que j'enfile aussitôt pour quitter les lieux et rentrer dans la nuit glacée d'octobre. Je maudis mon frère sur la route, par sa faute je n'ai pas pu apercevoir Merlin, ni même le remercier. Quelle poisse !
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Ma Poissarde Bien-Aimée ( Nouvelle )
ChickLitLa poisse c'est exactement le mot parfait pour définir Fleur, en plus de la maladresse, la demoiselle ne sait pas mettre un pied devant l'autre. Entorse, blessures, accidents ménagés et bien pires, Fleur n'a définitivement pas de chance et ce n'est...