Chapitre 29: Stress

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PDV Charles

Assis sur le canapé, on continuait notre conversation d'après le repas. Sa chienne était posée à nos pieds, la tête entre ses pattes, les babines baveuses presque sur le sol. Inconsciemment ou pas, on était en train de se rapprocher physiquement au fur et à mesure qu'on parlait (et psychiquement aussi d'ailleurs mais ça c'est une autre histoire... En tout cas, l'écarte entre nous se réduisait à vue d'œil et quand il restait à peine une quarantaine de centimètre, son chien saute en un coup au milieu de nous, nous écartant l'un de l'autre. Elle s'installe confortablement tandis que nous, on la regarde, médusés. Puis en un coup, on éclate de rire et d'un commun accord, on se lève et change de place. Nous nous installons dans le deuxième canapé, plus étroit. On a à peine la place de s'y mettre à deux. On continue à parler pendant des heures mais à la fin, il faut bien l'avouer, je parle beaucoup plus qu'elle et je sens sa tête tomber de plus en plus proche de mon épaule. Une fois que sa tête est complètement installée sur mon épaule, je m'arrête de parler, comme gêné de ce silence ou du fait que ce que je lui raconte l'endors, je ne sais pas. J'ai aussi l'impression qu'elle dors et je ne voudrait pas perturber son sommeil.

-Continue de parler, dit une petite voix à côté de moi, ça me berce.

-Je sais pas trop comment le prendre je t'avoue...

-Oh, le prend pas mal, je voulais dire par là que ta voix est agréable à entendre, pas que ce que tu me raconte est barbant ou ne m'intéresse pas !

-Ah, bah je sais pas quoi dire...

En fait, je sais parfaitement ce que je veux dire mais je ne sais pas comment le dire

-Aller Charles, prends ton courage à deux mains, tu peux le faire !

-Tu peux faire quoi ?

-Oh merde, j'ai parlé tout haut ?

-Oui, enfin tu l'as chuchoté mais j'ai entendu...

-Oh, du coup, je vais te le dire, mais je sais pas trop comment... C'est bête parce que c'est pas compliqué pourtant !

-Vas y, je t'écoute.

Elle relève la tête et me regarde droit dans les yeux. Rien que de la voir, là , face à moi, je ne peux pas résister, elle est si belle... Je m'approche lentement d'elle, puis je pose ma main sur la sienne et remonte doucement le long de son bras. Je la vois fermer les yeux et s'approcher elle aussi. Mais en un coup, je m'arrête. Je ne sais pas si j'ai la force de le faire, d'aller jusqu'au bout du truc, est-ce que je suis assez bien pour elle ? Cela à beau durer quelques secondes dans la réalité, j'ai l'impression qu'elles prennent des heures et que mon cerveau se torture dans tous les sens pour savoir ce que je dois décider. Finalement, je continue mon mouvement " Tant pis, j'y vais ! "

PDV Loïc

Dans ma loge, je tourne en rond depuis une demi-heure, je stresse de plus en plus, j'ai l'impression que je vais me foirer, j'ai peur que les gens ne m'apprécient pas, que... que... que... que plein de chose horribles arrivent et tout... C'est horrible comme sensation. Soudain, on toque à la porte, je sursaute et vais ouvrir. Enfin j'essaye parce que je tremble tellement que je n'arrive pas à tourner la poignée. Du coup je me recule et je dis le plus fort possible à la personne de rentrer, mais cela reste très faible, je ne suis même pas sûr que la personne l'ait entendu. Je me laisser tomber sur la chaise devant le miroir sans avoir la force de faire autre chose que trembler. Les coups sur la porte recommencent, alors je puise dans le reste de mes forces pour dire le plus grand « oui » que je peux. Et Denitsa entre toute souriante, sauf dès qu'elle me voit, recroquevillé sur mon siège et tremblant si fort que la chaise tremble aussi. Elle s'avance vers moi.

-Calme-toi...

Elle me prend la main et se met à ma hauteur en s'accroupissant

-Qu'est-ce que tu me fais là? T'as jamais eu ça avant...

-C'est normal, c'était que les répet!

-Et tu faisais ça aussi à tes spectacles de danse contemporaine?

-Bah, oui un peu, mais là, il y aura des caméras, plein de gens que je connais pas, les juges et puis c'est une danse que je ne suis pas sûr de maîtriser...

Je la regarde avec une petite moue.

-Eh, Loïc, regarde-moi! Tu es très doué, tu maîtrises la danse sur le bout des doigts et je suis sûr que les juges vont t'adorer et puis dis-toi que cette semaine tu ne risques rien, c'est juste pour du beurre. Et puis regarde-toi hein, si tu continues comme ça tu vas devoir repasser au maquillage!

-Ah ouais c'est vrai, j'ai cette merde sur le visage...

Je me regarde dans la glace et rit.

-Non mais sérieusement, vous faites comment vous avec ça 24 heures sur 24 sur la face?!

Elle rigole à son tour.

-Il faut souffrir pour être belle ma chère Loïcette! La prochaine fois, si tu veux, je te fais un tuto maquillage... ou alors tu danses en fille... Oh oui ça c'est une bonne idée!

Je souris.

-Ca a le mérite de te faire sourire!

-Ouais, mais n'en profite pas pour le faire vraiment hein!

-Pfff, ça je te le promet pas...

Elle me chatouille avant de me mettre une gentille tape derrière la tête.

-Aller arrête de stresser va, ça va bien se passer, Monsieur Parfait!

-Oh m'appelle pas comme ça...

-Pourquoi pas...?

Je lui cours après pour la chatouiller à mon tour, je me sens beaucoup mieux que tout à l'heure, elle a le don de me faire sourire, c'est dingue. On finit l'un sur l'autre sur le canapé, tous les deux morts de rire quand Marie entre et éclate de rire en nous voyant.

-Bon, je pense qu'il est temps d'y aller les gars, arrêtez de vous amuser et soyez sérieux pour une fois!

-T'as raison, on ferait mieux d'y aller.

Je me lève et tend la main à ma danseuse.

-Aller, debout fainéante!

Elle me regarde et me fait un regard offusqué.

-C'est moi que t'as traité de fainéante? C'est moi hein?

Et sans me donner le temps de répondre, elle m'attrape par la taille et me pousse hors de la pièce. Elle en profite pour me chatouiller de plus belle.

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Voila la suite les amis, j'espère que ça vous a plu :)

Bisouxxx,

Daria

La danse et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant