Chasseuse de Mots

Nocturnes

  Il est peut-être 2h00 du matin, peut-être plus, je ne sais pas. Je n'ai jamais eu la notion du temps qui passe. Quoi qu'il en soit, je n'arrive pas à dormir, trop d'idées se bousculent dans ma tête, ne me laissant aucun répit. J'aimerai laisser couler, arrêter de résister, arrêter de penser, mais je ne peux pas. Dans ma vie, je n'ai toujours fait que résister, contre les autres, contre moi même et contre les choses en général. Ces choses qu'on ne peut pas changer, cette vérité de laquelle il vaut mieux se cacher, ces horreurs contre lesquelles on ne peut lutter. Mais je veux lutter, je veux me battre,  sinon que serait ma vie ?

  On dit qu'il faut de la volonté pour affronter la vérité, moi je trouve qu'il en faut plus encore pour l'ignorer continuellement.

   Je suis dans mon lit, ce soir comme tous les autres, au chaud sous ma couette et à l'abri sous un toit et je pense à ceux qui n'ont pas de chez eux, à ceux qui ont tous perdu, à ceux sui souffrent et voient mourir leurs proches, à ceux qui fuient leurs maisons et j'ai mal.

Mal à mon coeur

   Je me sens pleine d'une  rage incontrôlable, d'une envie irrépressible de l'hurler au monde entier. Je me sens seule, désemparée, insignifiante devant les horreurs de notre temps. J'ai envie de crier à tous ces gens qui vivent sans se soucier des autres: 'Secouez-vous, remuez-vous, faites quelque chose, dites quelque chose, n'importe quoi mais dites-le !', mais personne ne m'entends. Je martèle à plein poumons ces phrases, balayées par l'égoïsme du genre humain.

  Je refuse d'entendre à nouveau: 'On ne peut pas changer le monde,  ça ne sert à rien d'essayer, on ne peut rien faire...'. Si on peut changer le monde, le monde peut changer ou plutôt doit changer et c'est à nous de l'y contraindre. Je ne le résoudrerai jamais à cette triste fatalité et je ne détournerai pas les yeux quznd cela sera insoutenable, je ne ferai pas la sourde oreille quand les cris seront déchirants  Et je n'ignorerai jamaus la douleur des autres.

Je veux marquer ces images dans mon esprit, je refuse de les oublier et je ne trouverai nul répit tandis que certains souffriront...