C'était une journée très ordinaire, un de ces jours qui vous met la routine en pleine face et qui vous fait comprendre votre passivité face au monde.J'étais chez moi, allongée, une canette de soda à portée demain, la radio à fond. Un groupe de métal se déchaînait et avait atteint l'apothéose de sa chanson... ou de ses cris je ne saurais faire la différence.
Je soupirais et pris une gorgée tout en fixant inlassablement le plafond. Je n'avais rien de mieux à faire... Peut-être suis-je dépressive : je préfère passer mes jours couchée plutôt que de me lever ; ces mêmes jours qui se répètent sans cesse ne me motivent absolument pas.Nouveau soupir. A la radio les cris avaient laissé place à une coupure pub... J'en profitais pour aller aux toilettes, pour jeter ma canette et pour en prendre une nouvelle. Je regardais par la fenêtre : le crépuscule était très beau mais ne sut pas garder mon attention longtemps. J'aperçus également une nuée d'oiseaux qui recouvrait le ciel et la lune qui commençait à apparaître.
Retour dans ma chambre :j'entendis le président à la radio. Il semblait avoir quelque chose d'important à dire : il n'était que 18h36, les informations ne passeraient que dans une bonne heure et demi. J'ouvris mon soda et m'installa à nouveau dans mon lit.
« C'est vraiment triste mais notre monde touche à sa fin. » avait dit le Président, la voix montrant toute sa tristesse. Drôle de déclaration... Et il avait l'air d'y croire. Mais je ne voyais pas en quoi cela serait vrai. Pourtant cela aura remué quelque chose en moi : j'eu la motivation de me lever. Je regardais autour de moi : j'avais un jeu vidéo encore en route, à moitié terminé et sans sauvegarde disponible, un livre à peine commencé sur mon bureau, mais ma motivation n'était pas assez forte pour m'y consacrer. Bah, et puis si c'est vraiment la fin du monde ça n'a plus d'importance. J'en plaisantais certes mais je sentis mon corps trembler. Je décidais de mettre mon casque pour le calmer.
Une musique se lança, je ne la connaissais pas. Je jetais un œil à l'écran de mon téléphone : l'artiste et le titre étaient inconnus. Je me frottais les yeux : une voix a commencé à dire :
« Hey, tu veux survivre n'est-ce pas ? »
A ce moment quelque chose se passa en moi. Je cru sentir le monde autour de moi se secouer et les gratte-ciels s'effondrer. Cela devait être mon imagination. Je commençais à être fatiguée d'entendre cette voix, cependant je poursuivi l'écoute, quelque chose m'avait interpellée : cette voix, c'était la mienne.
« Si tu arrives à atteindre « cette » colline en 20 minutes, tu comprendras ce que je veux dire en bien ou en mal. Il te suffit de m'écouter et ce pendant 20 minutes. » disait la voix.
Je sus immédiatement de quelle colline il était question aussi je sortis en courant de chez moi. La vision de dehors était affreuse : la chute des gratte-ciels n'était pas issue de mon imagination. Une cohorte se dressait dans la rue. L'intersection principale était évidemment bouchée. Je ne faisais pas attention à ce que j'avais en face de moi, femmes, hommes, enfin, peu m'importait. La seule chose que je remarquais était que j'étais la seule à aller dans l'autre sens. Je peinais à entendre la voix à travers les cris des bébés,les sanglots des jeunes filles et les discussions inquiètes des adultes.
« Plus que 12 minutes. » persistait la voix dans mon casque. Je n'avais pas d'autre choix que de l'écouter. J'accélérais le pas.
Je n'entendis plus les cris 10 minutes plus tard. Mes poumons allaient exploser mais je ne pouvais pas m'arrêter de courir. La colline était toute proche.
« Vite plus qu'une minute ! » cria la voix. Je redoublais d'efforts et enfin je l'atteignis. Je traversais cette colline et, de l'autre côté, je vis un mur qui cachait le ciel, et par une fenêtre je vis derrière ce mur des scientifiques qui applaudissaient. Je les entendis dire :
« Magnifique ! ».
Des doutes m'envahirent et m'inquiétèrent. Je pense qu'au fond de moi je savais déjà ce que cela signifiait mais j'avais trop peur de me l'avouer. Je restais là, hébétée à les fixer. Et puis j'entendis :
« Bien ! Maintenant elle ne nous est plus nécessaire ! »
Un scientifique lança calmement une bombe en direction de la ville. L'explosion et les ravages qui en résultèrent me confrontèrent à la réalité alors que la ville qui m'avait vu naître et grandir fut réduite en cendres devant mes yeux. J'avais passé toute ma vie dans une petite boîte : une ville qui n'était qu'une expérience. Tout était finalement factice. Je restais interdite, muette devant ce spectacle. Je n'avais plus de forces. On me traîna de l'autre côté du mur : je n'avais même plus la capacité de me défendre après cet horrible spectacle.
Depuis le casque que je portais, j'entendis un très léger « Désolée... »...
...et la voix se mit à pleurer.
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StorySong
CasualeParce que y a certaines chansons parfois qui vous pénètres dans l'âme et qui cachent une histoire, on à juste envie de remettre sous forme littéraire cette histoire. Alors allons y.