KIWI

Partir

Chapitre 3: Partir

Mon plan est simple; partir le plus loin possible. Eloigner le verre de terre qui va me transformer en baleine échouée en moins d'un an de Josh.

Ça fait un petit moment déjà que je veux le quitter. Et j'aurai dû le faire avant qu'il ne me mette en cloque !

Que voulez-vous, nous sommes pauvres, chaque livre compte, et bien-sûr, nous (ou plutôt il m'a été imposé) décidé de suivre la parole évangélique de Josh; que des dépenses futiles en protections pouvaient très bien être remplacées par des "t'inquiète on fera attention".

Si seulement j'avais pu continuer à croire que les enfants naissait dans les choux !

Je me precipite vers la pièce adjacente qui nous sert de chambre.

Mes bagages vont être très vites faits. Car, je n'ai pas de valise et que je n'ai presque pas d'affaires.

Être pauvre permet de voyager léger...Ou de ne pas voyager tout court...
Il faut voir ça comme un point positif.
Comme un des rares points posotifs de ma triste vie.

J'attrape un vieux sac de sport dans lequel je bourre les trois fringues que je possède, le mascara que j'ai réussi à voler dans une grande surface et une cartouche de clopes qui appartient à Josh.
Je ne fume pas, mais je pourrai toujours les revendre...

Je cours ensuite jusqu'aux toilettes. Au dessus de la cuvette, il y a un poster des Rolling Stones. Et derrière ce poster il y a un trou dans le mur.

Et dans ce trou, se trouve mon compte épargne; une boite de glace en plastique vide qui renferme exactement 153 livres.

Soit toute ma richesse.
Ma banque se trouve derrière une vielle affiche, dans mes toilettes. Génial.

Point positif; ce n'est pas loin et je n'ai pas besoin de faire la queue pour voir un banquier aussi menteur qu'un arracheur de dents.

Encore un point positif ! Je vais finir par croire qu'être fauchée, sans emploi, enceinte et à la rue est une situation de rêve !

Je ne laisse pas de mot à Josh comme dans un film romantique à l'eau de rose ou un feuilleton qui passe entre midi et deux en semaine sur les chaines publiques. Il se rendra assez vite compte que j'ai déserté. Pas la peine qu'il pense en plus que je le crois assez idiot pour lui mettre un post-it signialant que je me suis barrée avec le seul sac de voyage que nous possédons. Surtout que, je n'ai pas de post it.

J'enfile ma veste dans jean, glisse le sac sur mon épaule et sors de l'appartement en claquant la porte derriere moi. Partie pour de nouvelles aventures; enceinte et sans abris.