Le visage de l'incompréhension

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           Le nez pique, le cœur gonfle et prend toute la place. On dit qu'il a besoin d'attention le cœur. Alors il grossit et grossit en écrasant tout sur son chemin; les poumons, les côtes, le cœur. Comment peut-il s'écraser me demandez-vous? Je ne sais pas, c'est lui qui me l'a dit.

Il se sent seul parfois le cœur. Pas comme une solitude physique, il se sent seul dans l'âme. Incompris? Il dit qu'on ne peut le comprendre à travers les mots, seulement à travers sa présence. Alors il fait tout pour qu'on le remarque, il a besoin d'attention.

Moi aussi. Mais il prend toute la place. Il grossit tellement parfois, le cœur, que je ressens son envie de sortir. Je le comprends. Moi aussi, si je restais toujours coincée dans le noir je voudrais revoir la pureté flottante des ballons depuis longtemps envolés.

Le problème, c'est qu'on ne s'entend pas toujours très bien. On se bat même parfois. Il veut toujours s'imposer et moi je ne veux pas. Avec ses ailes artificielles il essaie de s'envoler mais je les lui arrache une à une. Souvent c'est plus violent; il prend les rênes et tire dessus de toutes ses forces, effrayant les chevaux. Je n'aime pas quand il fait ça car moi aussi j'ai peur. Je suis sur leur dos quand ils se cabrent. Je tombe quand il les effraie, le cœur. Mais je réussis toujours à les calmer et je finis par le punir. C'est moi le meneur du jeu.

         Un jour je l'ai calmé aussi le cœur. Il a besoin d'attention mais il a aussi besoin d'amour. Il ne veut pas qu'on l'ignore ou qu'on essaie de le cacher. Il veut qu'on le respecte. Dès lors, il garde sa place mais la douleur ne l'est plus, une chaleur plaisante d'un foyer s'installant. Une amitié se forme et l'amour du cœur c'est l'amour de l'être.

         Elle aussi l'avait compris. Avant moi, avant son cœur. Ce n'est pas dompter qu'est cela. C'est consoler, ramasser les pétales, replanter de bonnes racines, arroser et voir grandir. Ensemble toucher les étoiles et ensemble vivre.

Le sais-tu?