Chapitre quinze

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Chapitre onze, Jay 

Ce matin j'avais faim. Je regrettais d'avoir sauté le déjeuner au profit d'heure de sommeil en plus. Mais je n'avais pas un sous en poche. Les gars non plus. Le lendemain de soirée se faisait beaucoup trop ressentir alors nous décidâmes de ne pas aller en cour. De toute façon je ne comprenais rien aux maths, que je sois en cour ou pas.

On s'est dirigé vers le premier carrefour du quartier. Il n'était pas encore ouvert alors on a attendu derrière, la faim au ventre. David a sorti un paquet de clope :

- Bas, ça me ferra patienter.

Tout le monde a réclamé une cigarette, même moi. Je m'étais récemment mis à fumer. Bizarrement la mort d'un cancer du poumon ne me faisait plus vraiment peur. Amina n'étais pas pour, bien sûr, mais elle ne pouvait rien me reprocher sans que ça se retourne contre elle.

Depuis l'épisode de la livraison, les gars avaient pu tout rembourser. Jusqu'au dernier centime. Mais cette histoire leurs avaient encore plus donné envie de continuer. Voilà comment je m'étais encore fait embarquer dans de salles histoires. Encore une fois Amy n'était pas d'accord du tout, et cette fois je n'avais rien à lui répliquer.

Des histoires louches, j'en ai vécu un tat, ces derniers mois. Entre contrebande, baston, négociation, pauvreté et jackpot, on arrivait à s'en sortir à chaque nouveau job. On était connu pour être sûr, sans embrouilles. Ce n'était pas tout à fait vrai, David, l' "emboucaneur", savait y faire. Derrick pouvait foutre la pression à n'importe qui avec son physique imposant. C'était devenu mon pote, finalement. Je poussais de la fonte avec lui tous les jours et c'était mon garde du corps quand je "bossais". Tad s'occupait de trouver du job, il nous donnait nos taches, les plants et faisait le lien avec le boss. Quant à moi je faisais le lien avec le client. Je réglais les problèmes de dernières minutes. Je réparais leurs erreurs des autres, je remboursais, parfois. J'étais celui qui faisait le mieux ce boulot, et celui qui prenait le plus de risques. Mais les gars avaient bien compris que j'étais devenu complètement dingue, accro à l'adrénaline. Bref, comme d'habitude, j'étais le papa de l'équipe. Comme quoi je n'avais pas tant changé que ça.

Tout ça se passait bien, sans grandes encombres. Sauf mardi dernier.

- Il me faut l'argent, M.Klint.

- Je l'ai pas, va te faire foutre !

- Ce n'est pas une question, trouvez le moi, et maintenant.

- Tu te prends pour qui, gamin ? Je rêve il a douze ans et il ose me menacer !

Derrick, jusqu'alors dans l'ombre, s'est avancé lentement avec son air de chien affamé.

- J'ai besoin de mes 365euros. J'ai répété.

- Cassez-vous, bouffons, vous croyez que vous me faites peur ? Vous ne me connaissez pas, petits cons !

- 370 euros, c'est la dernière fois, ou il entre dans votre appartement pour les trouver lui-même.

- Sal fils de ...

- Je t'en prie, Derrick.

Le colosse à attraper le gars aux yeux rouges par la capuche pour l'emmener dans un endroit plus calme. Pendant ce temps j'ai cherché de partout pour trouver un objet de valeur quelconque.

J'ai emprunté le téléphone de dernière génération, les bijoux de la grand-mère et une liasse de billet dans une enveloppe au nom de "Mlle.Klint". Ca faisait un total d'environ 400 euros, tant pis pour lui. Cette affaire réglé, je suis sorti de la maison pour rejoindre mon client et mon partenaire.

Emotional Curse (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant