Chapitre IV

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Chapitre IV


Malgré la fatigue, Alice se réveilla en sursaut quelques heures plus tard. Un de ses habituels cauchemars venait de lui faire malheureusement passer l'envie de dormir. Doucement, il se redressa en lança un regard en direction du Chapelier. Il dormait profondément, le visage détendu. Pendant un instant, Alice fut surpris de le trouver si jeune. La journée – pouvait-il continuer à dire ce mot si la nuit n'était plus présente ? – le chapelier était habillé avec des vêtements adultes (malgré leurs excentricités), agissait comme un adulte, et malgré son petit grain de folie, parlait également comme un adulte. Alors le voir là, allongé dans un lit normal, ses cheveux roux flamboyants complètement en bataille et un petit sourire idiot sur les lèvres, Alice en fut totalement déconcerté.

Jetant un coup d'œil aux alentours, Alice put constater que la tente était bien aussi grande qu'elle lui avait paru au premier abord. Malgré le jour qu'il devait y avoir à l'extérieur, l'intérieur était sombre et parfait pour y dormir.

Soupirant, Alice eut soudain très envie de retrouver de l'air frais. Il étouffait.

Doucement, sans faire de bruit, il se leva, attrapa la veste de son frère qu'il avait laissé sur une chaise à coté de son lit, ses bottes, remit son short noir de pyjama et sortit de la tente dans le plus grand silence.

Une fois dehors, il fut totalement décontenancé par le brutal changement d'atmosphère. De la brume épaisse recouvrait le sol et lui arrivait jusqu'au bassin, le ciel était à peine visible et pour une raison inconnue, il frissonna.

Ne voulant pas s'éloigner de la tente plus que nécessaire, Alice en fit plusieurs fois le tour pour se dégourdir les jambes. Au bout de quelques secondes, alors qu'il essayait de lire l'heure sur la pendule solaire, un bruissement derrière lui attira son attention.

Quand Alice se retourna, il fut presque ébloui par le pelage étincelant du lapin blanc.

Il était là, devant lui, à quelques mètres à peine. Ses grands yeux rouges semblaient le transpercer et Alice frissonna.

– Pourquoi m'as-tu emmené ici ? demanda t-il en restant à sa place.

Il avait un peu peur d'avancer, pour la simple et bonne raison que la dernière fois, le sol avait disparu sous ses pieds et il était tombé du ciel.

Évidemment, le lapin ne répondit pas.

Alice était un peu perdu. Rêvait-il ? La première chose qu'il s'était dit quand il avait ouvert les yeux quelques minutes plus tôt dans la tente, c'était que cela lui paraissait peu probable qu'il puisse faire un cauchemar dans un rêve.

Tout avait l'air si réel.

Soudain, le lapin lui fit un signe de tête et détala entre les arbres.

Et sans réfléchir une seconde de plus, Alice s'élança à sa poursuite, se fichant pour la première fois de sa vie des conséquences de ses actes.

Il ne se contrôlait plus. Comme la dernière fois, la vue du lapin lui enlevait toute réflexion, tout sens logique, et il agissait comme un enfant.

Il courait vite entre les arbres, sautant pour éviter les arbres et tentant par tout les moyens de garder le lapin blanc en ligne de mire. Il avait oublié son bonnet dans la tente si bien que ses cheveux bouclés volaient dans tout les sens. Il se sentait tellement léger et il avait tellement l'impression de ne plus rien peser. Ses pieds suivaient le rythme tout seuls et ses yeux ne voyaient plus que le lapin.

Alice In Wonderland || Gender BendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant