Chapitre XIV

101 16 16
                                    


Chapitre XIV

Alice prit délicatement la tasse qui se trouvait devant lui et l'apporta à ses lèvres. Le thé avait un goût exquis, avec une légère saveur fruitée. Une coccinelle se posa sur son nez et il éternua. Les jambes croisées, le visage blasé, comme à l'ordinaire, Alice profita du léger vent qui soufflait dans ses cheveux.

- Quel formidable tableau petit homme !

Le blond n'eut pas besoin de se retourner pour reconnaître l'auteur de cette magnifique remarque.

- Nous avons bien fait de garder cette tenue, déclara un vieil homme face à lui. La Reine l'avait apparemment préparée pour votre mission, mais parait-il que vous n'en avez pas voulu ?

Alice lui lança un regard blasé puis baissa les yeux sur ses vêtements. Il avait eu le droit de garder les bottes que le Chapelier lui avait donné le jour de leur rencontre, mais cela avait été tout. Le matin même, alors qu'il dormait paisiblement dans son lit, une armée de servantes - Alice exagérait peut-être un peu, mais l'idée était là - était entrée dans sa chambre et l'avait enlevé.

Littéralement.

Elles avaient soulevé sa couette, l'avaient attrapé, puis l'avaient emmené dans la salle de bain, le portant au dessus de leurs têtes, comme s'il ne pesait rien. En quelques secondes seulement, le blond s'était retrouvé entièrement nu et rouge comme une pivoine au milieu de la pièce, puis elles l'avaient jeté dans l'eau.

Une fois savonné, lavé et récuré de la tête aux pieds, il avait insisté pour sortir lui même de l'eau. Mais ses vêtements avaient disparu. Il s'était alors retourné avec un de ses airs les plus blasés, pour les voir toutes alignées - il avait alors pu les compter, elles étaient 8 -, des sourires dignes de cette saleté de chat sur leurs visages, et le plus important : des vêtements dans les bras.

Une chemise à manches courtes bleu ciel, un veston blanc, sa montre à gousset dans sa poche, elles s'étaient toutes jetées sur lui pour l'habiller. Puis, quand Alice avait enfin pu enfiler un caleçon (tout seul, il se serait même battu pour cela) il avait pâli en apercevant la suite. Des collants.

Des collants à rayures bleues et blanches.

Lorsqu'il avait essayé de s'enfuir, cela était bien trop tard : trois d'entre elles gardaient la porte avec un sourire sadique.

Une demi-heure plus tard, alors qu'Alice criait au viol d'honneur et à l'insurrection, il avait fini par s'avouer vaincu et enfiler ensuite le short blanc qu'elles lui tendaient.

Jamais il n'avait eu les joues aussi rouges, même lorsque Ven l'avait surprit en train de remplir la machine à laver de ses draps salis pendant la nuit, lorsqu'il avait 7 ans.

Et désormais, Alice était bien déterminé à montrer sa mauvaise humeur pour cet affront.

- Tu es absolument a-do-ra-ble là-dedans ! lui cria le Chapelier en le prenant dans ses bras.

Le blond resta parfaitement immobile pendant quelques secondes avant de déclarer :

- Vous me devez un chapeau.

Le Chapelier se figea, puis recula doucement en le regardant dans les yeux.

- Comment ?

Alice eut un sourire digne de cette saleté de chat, et pensa immédiatement que cela devait être contagieux.

Il souffla :

- J'ai décidé que cela allait être ma compensation. Mon cadeau de remerciement. Et puis... (Ses joues se colorèrent légèrement) j'aime bien vos chapeaux.

Alice In Wonderland || Gender BendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant