Notes à moi même

Le changement

Plus aucune source de lumière, juste l'écran de mon téléphone qui s'allume et qui se re-éteint. Toujours la même notification, un mail, tous les soirs, à 23h26.

Mes soirées sont toujours les mêmes : cela commence par le repas, ensuite "je finis mes devoirs", puis je retrouve mon meilleur ami de l'autre côté de l'écran à parler de nos misères quotidiennes. Enfin, toujours à la même heure, je me glisse dans mon lit, j'allume la lampe de mon chevet, j'éteins la lumière principale et je programme mon réveil : 6h03 dans 70% des cas et 7h26 dans les 30 autres et tout cela chaque jour de la semaine, sur un cycle de 6 semaines, soit 42 soirées purement identiques.

Vient ensuite le moment de penser. Toujours le même sujet : demain. À chaque fois c'est la même chose et je reviens toujours au point de départ le lendemain. 

J'ai besoin de changement, mais je suis bloqué là. Encore deux ans à vivre dans un lieu qui ne me plait pas, où je ne me reconnais pas, ou je ne me sens pas chez moi, où je n'ai que très peu de bons souvenirs qui périssent ... Je me sens bloqué, emprisonné, paralysé face à demain car je n'y ai pas accès, accès à ma vrai personne.

J'aimerai bien prendre un sac et partir à l'aventure, prendre un train et arriver au bord de mer, puis m'agenouiller face à cette énorme étendue d'eau salée, admirer la vastetée de son horizon, et me rappeler que je ne suis qu'un détail parmi tant d'autres, et que les problèmes sont des détails de détails.

Ah, Océan, tu es toujours aussi apaisant. Toi seul tu arrives à soigner le mal qui est présent dans l'âme des gens. 

Combler, là où le sable pénètre tout espace vide.                                                                                                  Hurler, là où personne d'autre que toi m'entends.                                                                                                Pleurer, là où d'autres particules d'eau salée abondent ...

J'étouffais, j'avais besoin de ton air, j'avais besoin que ton eau m'envahisse, m'enveloppe le corps d'une réconfortante fraîcheur.

Puis te dire au-revoir, jusque la prochaine fois où rien n'aura changé.