How to be a grown up

mercredi 3 juillet 2017

07h12, je suis prête et completement excitée à l'idée de me retrouver enfin seule avec Jack! On doit se retrouver à 8h00 à l'aeroport et je ne suis toujours pas parti de chez moi... merci maman. Je ne peux pas expliquer à quelle point ça me fait du bien de penser à rien d'autre qu'à mes vacances et New York est de loin ma ville preferée pour faire de nouvelles rencontres. Ma mère rentre, enfin prête, dans la salle à manger, où je prends mon petit dej'. Elle apperçoit mes valises dans un coin de la pièce. 

"- tu ne crois pas que tu en fais un peu trop?, me dit elle d'un ton réprobateur. Tu ne pas que pour quelques semaines, pas besoin de ramener tout ton placard.

- C'est moi qui en fait trop? Maman tu m'accompagnes seulement à l'aéroport et ça fait 1h30 que tu te prépare, on va être en retard!

Alors que je lui la presse pour qu'elle se depeche enfin, elle repart dans la chambre en courant, recupere quelque chose et descend à toute allure. Il est déjà 7:49. Cette soudaine prise de conscience la fait sursauter, elle prend le bol de céréale que je suis en train de terminer, le met dans le lave vaisselle alors qu'il était encore plein, prend les clés, son sac et son manteau d'une main et mes valises de l'autres en se dirigeant vers la voiture. 

-  Dépeche toi, chérie, on a pas toute la journée, crie t elle de devant la maison. 

C'est ce qui m'étonne chez ma mère, elle est vraiment louche quand elle le décide, un moment elle est calme et un autre elle serait capable de faire exploser la maison. C'est cet imprévisibilité que j'aime chez elle... Mais bon là, c'était vraiment surprenant. Bref, étant donné que pour une fois c'est elle qui me fout le stresse du départ, j'obéis, prends mon sac et mon téléphone et file dans la voiture. 

J'habite à 30 min de l'aeroport, mon avion embarque à 10h et le check in doit se faire une heure en avance, en gros, je suis foutue. Dans la voiture, c'est fast&furious, j'ai l'impression que ma mère s'est bourrée de vitamine, elle est énergique comme jamais. 

8h25, ma mère descend de la voiture, court dans tous les sens et comme par magie, je me retrouve en face de Jack 5 minutes plus tard. Le pauvre était en train de m'attendre depuis près d'une demi heure. 

- Enfin! Qu'est ce que tu faisais!, crie Jack à travers la file d'attente. Je commençais à croire que tu m'avais posé un lapin!

- Ahah, non jamais. Desolée, y'avais quelques bouchons. * gros mytho* Ça va, y'a pas beaucoup de monde, on s'en sort.

- Bonjour madame, vous allez bien? Vous avez l'air en forme en tout cas, dit il en rigolant.

-  Salut Jack, répondit elle essoufflée par toute cette course, oui je me sens bien aujourd'hui. Ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu à la maison, où étais tu passé? 

- Oui je suis parti en Europe pendant quelques semaines avec mon père, c'est la bas que j'ai passé mon diplôme.

- Oh, comme ça a du être intéressant...

Voyant la file avancer rapidement je décide d'interrompre leur conversation sachant qu'ils ne l'auraient surement jamais fini. 

- Maman, je t'aime mais il faut qu'on y aille, on a un avion à prendre. 

Je lui fait un bisou d'au revoir, prends Jack par le bras et le ramène a toute allure près de moi, ma mère nous tourne le dos, elle s'en va. Je regarde Jack, il a l'air aussi heureux que moi. Quand nos regards se croisent j'aperçoie cette petite lueur dans ces yeux. Je constate alors que ce voyage signifie aussi beaucoup pour lui, même s'il essaye de me faire penser le contraire. Il sourit. 

- Qu'est ce qu'il y a, dit-il, voyant que je le fixe. 

- Rien du tout, dis je avec un léger sourire. 

Nous n'avons pas besoin d'en dire plus. J'ai avec Jack ce lien que je n'ai avec personne d'autre. Depuis qu'on se connait, j'ai toujours eu pour lui cette affection presque familiale comme celle que j'ai avec mes frères. On s'est connu durant la dernière année de collège, alors que je redémenageait dans mon ancienne maison après deux ans à l'internat, mes amis que j'avais perdu de vue m'ont tout de suite bien accueilli. Ils m'ont alors présenté Jack, le petit nouveau, celui qui était déjà le petit chouchou de la bande. Il était adorable et puis après le divorce de ses parents quelques mois plus tard, il a commencé à partir quelque peu en vrille, créant des histoires aux autres, à lui même également. Vers la fin de l'année, il insulta un de ses profs préferé, celui qu'il considérait pourtant comme son mentor. Celui ci se trouva contraint de le renvoyer à la direction, qui l'exclu pendant 3 jours. Ses trois jours se transformèrent rapidement en semaines, de plus en plus récurentes, jusqu'à son exclusion définitive. Alors que tout le monde lui tournait le dos alors qu'il avait besoin de soutient, je venais souvent chez lui après les cours, juste pour checker qu'il allait mieux. C'est comme ça qu'on s'est réellement rapproché. Je voyais bien, à l'époque, que ce qu'il traversait l'affectait réellement et au fur et à mesure du temps, il revint à l'école, avec certes, une année de retard, mais de meilleurs amis. Il a vite rattrapé son retard et a même reussi à sauter la première année de lycée tellement il était intelligent. Il l'est toujours d'ailleurs. Et c'est en parti pour ça que je l'adore...

On entre enfin dans l'avion et une fois à nos sièges respectifs, j'essayes de me reposer, en vain. Il y a deux heures d'avions avant d'arriver à New York, et après avoir seulement dormis 4h cette nuit, je suis d'une énérgie féroce. Ça doit être l'excitation. Je vois Jack à l'autre bout de l'avion qui dort comme un bébé, son petit masque sur ses yeux. A ma droite, il y a une femme qui prend toute la place et qui me lance souvent des regards menaçants sans aucune raison. De l'autre côté, il y a un petit garçon, il ne fait que bouger partout et pousse souvent des petits cris aigüs que je perçois même à travers mes ecouteurs, quelle plaie! La prochaine fois, je me mettrai à côté de Jack! En attendant, je sens que le trajet va être très long...