Le plus petit geste est toujours mieux que la plus grande des intentions

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-Tu crois que Mr Thomsen est là?, dit une voix de jeune fille, surexcité

-Je ne sais pas, d'habitude il se précipite sur nous dès qu'on rentre... lui répondit une autre voix féminine, sur le même ton.

On entendit alors quelque gloussement tandis que les pas se rapprochaient.

-Je crois que je vais lui écrire une lettre dans laquelle j'écris tous mes sentiments à son égard. Qu'est-ce que tu en penses?

-C'est débile Mess. Il est beaucoup trop vieux pour nous. Enfin pour toi, plutôt. Parce que tu vois, moi, personnellement, j'ai une allure beaucoup plus mature est distinguée que toi. Moi je peux être considérée comme une vrai femme et non une gamine en chaleur.

-Tu as raison, Anthéa... Eh regarde les rideaux là-bas sont fermés, tu penses qu'il y a quelqu'un?

Cette fois, Julia pensa qu'elle allait bel et bien se faire découvrir mais après tout, ça ne serait pas de sa faute. Si les gens n'avaient pas pris l'étrange habitude de l'attacher sans raison, elle aurait eu le temps de se cacher quelque part. Cependant la fille qui devait s'appeler Anthéa lui sembla très antipathique, l'autre, la certaine Mess ne lui inspira qu'un soupçon de pitié. Le problème était qu'elle ne voulait pas que ces filles la voient. Elle était attachée à un lit et elle ne concevait pas l'idée d'être en position d'infériorité devant une fille qui est capable de rabaisser sa copine avec autant de facilité. Elle eu le temps d'entrevoir une main parfaitement manucurée lorsque Thomsen leur dit de revenir tout de suite d'une voix qui n'avait plus que peu de douceur.

-Désolée, Mr Thomsen, répondit la voix d'Anthéa. On pensait que vous seriez là vous comprenez... D'ailleurs qui est là-bas alors? Je ne me rappelle pas avoir vu qui que ce soit absent, au petit déjeuner.

-Bien que j'admire tes facultés d'observation et d'analyse, Anthéa, il faut que tu saches que parfois, il vaut mieux ne pas se mêler de tout. Lui dit-il, sur un ton aimable. Si vous me disiez ce que vous me voulez, toutes les deux?

-Oui! C'est Mess, elle a...Elle a mal à la tête.

-Ah bon? Ah oui! Oui, c'est ça j'ai très mal à la tête, dit alors Mess d'une voix pas très assurée.

Thomsen devait comprendre qu'une quelconque maladie n'était pas l'objet premier de leur visite.

-Bon et bien Mélissandre, si ton mal de tête n'est pas trop important, je te conseille d'aller t'allonger dans ta chambre et si ça ne va pas mieux au bout d'une heure, reviens me voir. Tu n'as pas de fièvre, ce n'est peut-être qu'un peu de surmenage.

-Je ne peux pas m'allonger à l'infirmerie?, demanda-t-elle un peu déçue.

-Mmh je suis désolé, c'est un peu compliqué en ce moment mais je te promets que si ta santé était directement en danger je ne te laisserai pas sortir d'ici. Maintenant vous feriez mieux d'y aller, toutes les deux.

-Au revoir monsieur, c'était un plaisir, dit alors Anthéa.

Quand Thomsen ouvrit les rideaux qui cachaient Julia, un sourire passa sur son visage en la voyant assise, l'oreille tendue.

-Julia? Tu es enfin réveillée! Tu dors vraiment comme une marmotte, tu sais?, dit-il avec un air malicieux qui lui donnait l'apparence d'un enfant.

-Ouais. J'étais fatiguée, je crois. Pourquoi je suis attachée? Pourquoi je suis toujours attachée, docteur!

-Ah... Et bien, c'est une simple mesure de précaution. J'imagine que nous aurions pu te l'enlever hier soir, mais tu étais un peu... En colère. Et il fallait que tu aies une discussion avec Mr Olkpat, mais il est sorti très énervé du laboratoire. Alors il m'a dit de te dire que c'est lui qui décidera quand il te détachera et que ça ne sera pas avant d'avoir eu l'échange important qu'il était censé avoir avec toi.

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