Chapitre 15 : Le Parc d'Attraction

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Damien continuait à compléter des dossiers qui ne semblaient plus en finir. Il était sérieusement ennuyé... C'est de çaqu'il allait hériter ? Un boulot administratif à souhait et chiant au possible ? Il n'était réellement pas fait pour. Il aimait les enfers bien sûr, il aimait la souffrance et ce genre de choses -même si depuis quelques temps il avait des sentiments plus... ahum ! ''humain'' (il vous tuera si vous dites quoique ce soit à ce sujet, vous en êtes conscients, n'est-ce pas ?)-. C'est alors que son père fit son entrée -sans toquer à la porte, cela va de ça ! Comme si on était poli aux enfers, un comble...-. Il enleva ses lunettes de lecture pour le regarder, le foudroyant des yeux. Bien sûr, son père ne fit aucun commentaire et se contenta de lui dire ;

« Fils... Je voudrais qu'on fête ta naissance sur terre ! »

Damien, tout en gardant un visage neutre, leva un sourcil intrigué, preuve qu'il écoutait. Satan, contrairement à ce qu'on pourrait penser, n'était pas du tout quelqu'un de sérieux ou de réfléchi. Il avait parfois des idées totalement stupide et c'était toujours à lui, son fils, de lui faire retrouver la raison. La semaine dernière, il avait voulu déclencher l'apocalypse, ça avait été à lui de lui expliquer qu'on ne pouvait pas organiser l'apocalypse comme ça ! -c'était tout de même quelque chose de sérieux, la fin du monde ! Fallait pas déconner...-, puis ensuite il y avait à peine deux-trois jours il avait voulu lâcher une centaine de démon sur terre pour demander à tout le monde pour des contrats... Ce qui est complètement débile, fallait l'avouer. Justement, la grande force du malin c'est que tout le monde ne connaissait pas son existence. Et qu'il ne faut pas proposer des contrats à des gens comme ça ! Car sinon, ils sauraient qu'ils sont sur la bonne voie et qu'on désire leur âme ! Il fallait se faire désirer un minimum, venir quand la personne était dans le besoin... Un peu de subtilité, quoi ! Il avait bien fallu vingt minutes à l'antéchrist pour dire à son père que non, c'était pas une bonne idée car ça pourrait avoir pile l'effet contraire : que l'église se mette à prêcher de plus en plus en ayant pour preuve les témoignages de toutes ces personnes ayant failli succomber -et pourquoi pas celles qui ont signé et qui regrettent-, et alors tout le monde deviendrait bon et gentil en tentant d'éviter tout petit écart... La plus grande force du mal était -après tout- de ne pas être clairement définie. Si tous les humains connaissaient la vérité sur eux, ils n'auraient plus aucun client.

« En fait, tu te rends compte qu'une fois par an, Jésus a droit à sa fête ? Pourquoi pas toi ? »

Mais bien sûr ! On y était. L'idée débile du jour... De quoi est-ce qu'il pouvait parler, encore ? Son père se faisait vieux, c'était certain. Damien posa sa tête entre ses mains et massa le front. Qu'est-ce qu'il avait fait de bien pour mériter ça ? Ha oui, ça lui revenait. Ça lui apprendrait à être gentil avec ses amis pour faire plaisir à Phillip. Il poussa un gros soupir.

« De quoi tu parles, papa ?

-Et bien, je me disais que ce serait bien de s'arranger avec le Père-Noël pour que tous les six juin, il aille donner des cadeaux aux enfants méchants et du charbon aux gentils...

-... Non papa. Les gens 'méchants' ne doivent pas être heureux, on a remarqué que plus les gens sont malheureux, plus ils veulent faire le mal et faire regretter à leur entourage ce qui leur arrive. Ça ferait baisser nos statistiques.

-... Bon alors on a qu'à donner des cadeaux aux enfants sages et du charbons aux méchants...

-Papa ! Tu veux réellement un deuxième noël ?

-Non mais je trouve ça important que tu ais ta fête, toi aussi ! C'est injuste que seul Jésus...

-Papa... Il faut que les humains participent à cette fête, sinon ça ne peut pas entrer dans les mœurs... A part une secte, je ne vois pas très bien qui accepterait...

 Le collège de South ParkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant