you have a new voicemail

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« Alex, c'est moi. »

Sa voix se craque. Elle serre son téléphone au creux de sa main puis reprend son souffle avant de poursuivre.

« Je sais pas ce qu'il m'a pris. Je suis sincèrement désolée. J'ai merdé. Je le sais et je regrette tellement. Tout. Ça fais maintenant un mois que tu es parti et que je n'ai plus de nouvelles de toi. J'essaye de me dire que ce n'est rien. Que je trouverai un autre toi, mais je me mens à moi-même. Il n'y a pas deux toi. Il n'existe pas deux Alex comme toi. Tous les jours en rentrant, je me rends compte à quel point l'appartement est vide, silencieux, triste, froid. Notre appartement, notre chez nous, celui que nous avions acheter sur un coup de tête. Ce n'est plus pareil sans toi. Chaque soir, je pense à la place vide à côté de la mienne. Chaque matin en me réveillant, je prie pour que cela ne soit qu'un cauchemar, mais je me trompe, encore. Je ne sais pas où je trouve la force de me lever chaque matins tant tu me manque et que je suis faible. Faible car la douleur habite au plus profond de mon être. Quand tu es parti, tu n'as pas juste pris toutes tes affaires. Tu m'as pris moi aussi. Tu as pris mon coeur et mon âme. Car sans toi je ne suis rien. Depuis ce jour, cela fais un mois à présent, je ne ris plus, je ne souris plus, je ne sors plus, je ne parle plus a personne. Car tu le sais très bien, tu étais la seule personne que j'avais. Mais tu es quand même parti. Me laissant ainsi, seule, comme je l'ai toujours été. Tu dois sûrement te dire qu'étant donné que j'ai déjà été seule pendant deux tiers de ma vie, un dernier tier ne serait pas trop dur. Mais si tu pense cela, sache que tu te trompes. Tu as pris cette place, j'ai été seule certes, mais tu as débarqué dans ma vie. Mais tu n'es plus là, toi non plus.
J'ai tellement besoin d'entendre ta voix, constamment envie de savourer de nouveau le goût de tes lèvres, les sentir sur chaque mètres carrés de ma chair que tu connais dans les moindres recoins, frissonner quand tes mains parcourent mon corps, mon sourire quand tu prononces mon prénom... »

Elle laisse couler ses larmes le long de ses joues avant de les essuyer avec sa manche et en reniflant fortement.
Elle avait toujours été une femme forte, qui ne se laissait jamais abattre. Pas après tout ce qu'elle avait vécu. Mais après leur rencontre, tout avait changer, elle était devenu une bonne personne, joyeuse, vivant sa vie pleinement et que plein de gens pouvait envier. Elle avait retrouver des sentiments oublier. Et là, la tristesse et le désespoir. Elle bégayait et tremblait comme jamais auparavant. Désormais elle ne se reconnaissait plus.
Elle souffrait tellement depuis qu'Alex l'avait quitté, abandonné comme un mouchoir usagé. Elle ne ressentait que de la douleur intérieure.

« Quand les soirs sont trop longs, ton absence trop présente, je ressors nos vieux albums photos. Une partie de moi ne cesse de me dire qu'il faut que je passe à autre chose, d'arrêter d'espérer mais l'autre, crie à l'aide, veut te retrouver. Et elle prend le dessus, car j'ai envie de te revoir, de te reprendre dans mes bras, sourire en te voyant. C'est pour ça que je ressors ces albums, pour revoir les meilleurs moments de ma vie, ceux qu'on a passer ensemble, nos voyages, nos escapades ou même nos dîners au restaurant... Ou même simplement à la maison. J'ai tellement besoin de revoir ces vieux clichés que l'on prenait à n'importe quel occasion juste pour que, comme on le disait, pour pouvoir se remémorer ces bons souvenirs lorsqu'on sera deux petits vieux, à le montrer à nos petits-enfants. Tu m'en as promis des choses Alex. Et la première était même de ne jamais m'abandonner, de toujours m'aimer et ce quoi qu'il arriverait. Que jamais tu ne me laisseras. Que seule moi pourrais partir jamais toi. C'est d'ailleurs grâce à ces promesses que je t'ai aimé. Cet instinct protecteur a mon égard que tu m'as montrer des notre première rencontre. »

Elle ouvre un des albums et vit une photo d'Alex et elle. Se regardant, passionnément amoureux. Du moins c'est ce qu'elle pensait.

«Il y a maintenant trois ans que notre rencontre a eu lieu. Et un mois que tu es parti. C'est dingue comme le temps peut passer vite tout comme très lentement. Je m'en souviens comme si c'était hier pourtant c'était il y a déjà trois ans ça fais quoi plus de mille quatre-vingt dix jours ? Bref comme si c'était hier je me souviens que je marchais tranquillement, puis je t'ai percuté avec mon épaule, j'en ai fais tomber mon sac. Tu t'es baissé pour le ramasser et puis tu m'as regarder, tes yeux ancrés dans les miens. On a tenu quoi ? Vingt secondes peut-être moins, avant que je ne baise le regard, trop intimidé par ta beauté. Tu étais simplement vêtu, avec tes cheveux en bataille dans le vent. Je t'ai remercié et on a commencé à faire la discussion. On a passer la journée ensemble, tu m'as donner ton numéro et le soir même, je t'ai rappelé et on a passé la soirée au téléphone. »

Elle ferme les yeux afin de faire couler l'eau qui avait prit possession de ses orbites.

« Les jours qui ont suivi notre rencontre ont été les plus heureux de ma vie. Je te l'ai dis d'ailleurs. Pas que les années passées l'étaient moins mais durant les premiers mois tu m'as tout fais redécouvrir. On se promenait dans les rues de Paris et je compris enfin pourquoi on disait que Paris était la ville du romantisme. Tout les deux marchants mains dans la mains comme deux touristes, les couchers de soleil sur la Seine, suivis de nos nuits qui m'en faisaient voir de toutes les couleurs...
On s'était promis une éternité ensemble, à la vie et à la mort tu te souviens ? Tout ça me manque Alex, mon bonheur me manque, mon âme soeur me manque, tu me manques Alex. Oh reviens s'il te plaît. Tu m'as laisser sans rien. Seule, derrière ce téléphone, a me demander pourquoi j'ai mériter ça et à pleurer sur mon sors sur ton répondeur alors que tu n'écoutera peut-être jamais. »

Alex ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant